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Articles

Affichage des articles du 2017

La maison de Gaspard ferme ses portes

Je me souviens parfaitement de la première fois que j'ai vu Gaspard. Il jouait dans un box avec son frère chez l'éleveur où je m'étais rendu avec l'intention d'acquérir un chien. En entrant dans le hangar où se trouvaient les box, il a arrêté de jouer et s'est assis devant la porte grillagée en me regardant. J'ai su immédiatement que je repartirais avec lui. Il avait trois mois et demi. Chiot, il a fait quelques conneries. Il a bouffé un mur, déchiqueté un livre mais ce n'est rien par rapport à la joie qu'il a apporté pendant toutes ces années. A de nombreuses reprises, il m'a accompagné en randonnée en montagne dans les Alpes et dans les Pyrénées. Il restait toujours à vue d’œil et attendait assis quand il ne me voyait plus. Un jour, dans la résidence où j'habitais et alors que je revenais de balade avec lui, un rottweiler a foncé sur moi. Gaspard n'a pas hésité à se placer devant moi et à se battre frontalement avec ce chien ;

Shaken and stirred : The David Arnold James Bond project (1997) - David Arnold

Le titre de l'album est un clin d’œil à "Shaken not stirred", la formule de James Bond à chaque commande de Vodka Martini. Les thèmes bondiens sont passés à la moulinette sous la direction du compositeur David Arnold. Celui-ci a confectionné les bandes originales de  Tomorrow never dies , The world is not enough , Die another day et Casino Royale . Il a apporté à ces films un son électronique moderne et dynamique pour revenir à une partition plus classique sur le dernier, changement d'acteur et de direction. Shaken and stirred : The David Arnold James Bond project est un album conceptuel de reprises de titres bondiens avec des artistes de musique rock et électronique. Un très bon disque en phase avec son époque et ce qu'il se faisait il y a vingt ans. Aujourd'hui, il est encore parfaitement écoutable et bouillonne toujours d'énergie. Son point fort est toujours, à mon avis, la revisite de On her Majesty's secret service de Propellerhe

Night of the living dead (1968), Zombie (1978), Day of the dead (1985) - George A. Romero

En apprenant la mort de George A. Romero le 16 juillet 2017, j'ai tenu à lui rendre mon petit hommage en regardant à nouveau sa trilogie des morts vivants : Night of the living dead , Zombie et Day of the dead . C'était surtout l'occasion de revoir des films qui m'amusent beaucoup et de les partager avec Stéphanie qui ne les avait jamais vu... Lorsqu'on lit un sujet sur Night of the living dead , il y a de grandes chances que soit signalé, derrière son aspect film d'horreur, son propos contestataire, à savoir la destruction symbolique de la famille traditionnelle et son antiracisme du fait que le héros soit joué par un acteur noir, Duane Jones, chose rare effectivement à l'époque. Personnellement, j'ai toujours douté de ces intentions prêtées à George A. Romero. D'abord, il a toujours affirmé qu'il avait choisi Duane Jones pour ses talents d'acteur ; ce qui est cependant la preuve d'une ouverture d'esprit de sa part

Montreuil sur Mer & On her Majesty's secret service (Ian Fleming, 1963)

" 160, 170, 180. Il ne gagnait pas de terrain. Il se pencha vers le tableau de bord et pressa un bouton rouge. La plainte aigüe de la mécanique lui déchira les tympans et la Bentley fit un bond en avant. 190, 200. Cette fois la distance qui le séparait du cabriolet diminua : 50 mètres, 40, 30 ! Maintenant, il pouvait apercevoir les yeux de la fille dans le rétroviseur de la Lancia. Mais la route allait cesser d'être bonne : un de ces points d'exclamation, qui en France, signalent un danger, surgit sur la droite. Puis, après une côte, apparurent le clocher d'une église et les maisons d'un petit village, tassées en bas d'une colline abrupte. Les deux voitures ralentirent, 140, 130, 120. Bond vit les feux stop du cabriolet s'éclairer un instant, la main droite de la fille chercha au plancher le levier de vitesse, presque en même temps que lui. Ils étaient maintenant dans le virage en S. La route était pavée et Bond, tout en se cramponnant à son vola

War for the planet of the apes (2017) - Matt Reeves

Le premier film de 2011 était très bon, le deuxième s'est révélé être une déception, celui-ci ne m'a pas franchement convaincu. Les premières minutes m'ont mis en confiance mais le soufflé est assez vite retombé. Nous parlons de guerre entre les humains et les singes pour la domination de la terre mais aucun enjeu planétaire ne nous est illustré. Du début à la fin, nous restons dans un périmètre restreint où Woody Harrelson joue les Marlon Brando du pauvre dans Apocalypse now et où le spectateur est barbé par une jeune fille qui passe son temps à donner de l'eau à des singes emprisonnés. Il y a bien des tentatives de développements scénaristiques, les humains qui peu à peu perdent leur humanité alors que les singes font de plus en plus preuve d'empathie, mais c'est nettement insuffisant. On se réveille un peu à la fin où un combat s'engage, militaires contre simiens. C'est trop court, voilà le générique de fin. La 3D est plutôt bonne.

Top Gear : 50 years of Bond cars (2012) - Phil Churchward

En 2012, pour les cinquante années de vie cinématographique de James Bond 007, les émissions et les sujets se sont multipliés dans les médias papiers et audiovisuels. L'émission de télévision anglaise Top gear consacrée aux voitures et au sport automobile avait réalisé un numéro à propos des véhicules de James Bond et avait retenu mon attention. Bien sûr, il fut question de l'Aston-Martin DB V de Goldfinger et de la Lotus Esprit de The spy who loved me mais également de la Bentley que Ian Fleming lui avait attribué dans ses romans d'espionnage et d'aventures. Si Richard Hammond, le présentateur, ne manquait pas d'éloges vis-à-vis des véhicules prestigieux que l'espion avait pu conduire, il n'hésitait pas à fustiger la période BMW dont il qualifiait la Z3 de voiture de garçon coiffeur ; c'est un peu vrai, il faut l'admettre. Parsemée d'entretiens avec Roger Moore, Guy Hamilton et des cascadeurs généreux en anecdotes de tournages, la de

La maison de Gaspard a 6 ans

Six années que je mets en ligne des articles ; pour le plaisir. Il y eut une première période essentiellement marquée par ma relecture des Fleming, suivie d'une autre consacrée principalement à un nouveau visionnage des James Bond, cette fois en Bluray, dévoilant ainsi des détails dans les films que je n'avais jamais remarqués. Il y eut aussi la lecture régulière des comics The walking dead , une série qui n'est pas encore achevée et qu'il faudra bien que je reprenne un jour ou l'autre. C'est aussi l'occasion de rédiger quelques impressions et avis sur les polars et thrillers que je lis, un genre qui me plait énormément. Je me suis rendu compte également grâce aux libellés que j'accroche aux publications que les westerns tenaient une place assez conséquente parmi les longs métrages que je peux regarder. Je n'imaginais pas que ce genre occupait un tel intérêt chez moi ; et il me reste encore quelques cowboys à chroniquer. Faire un tel exercic

24 - saison 8

Jack Bauer ( Kiefer Sutherland ) profite de sa retraite pour squatter le domicile de sa fille Kim à New-York et jouer au papy gâteau auprès de sa petite fille. Seulement, un complot va le contraindre à reprendre du service au sein de la cellule antiterroriste alors que parallèlement, la présidente américaine est sur le point d'obtenir un accord sur le nucléaire avec le dirigeant d'un pays fictif du Moyen Orient. Une huitième saison assez laborieuse dans l'ensemble où trop souvent les personnages décident d'une action à mener puis se ravisent dans l'épisode suivant quand ce n'est pas dans le même. Dès le début, on ennuie le téléspectateur avec des intrigues secondaires sans grand intérêt conduisant à des scènes absurdes à l'image de ce contrôleur judiciaire qui va et vient dans les locaux de la cellule antiterroriste alors que son personnel tente par tous les moyens de contrôler une menace d'attentat des plus tendues. C'est à la fois énervant et

Bond girls are forever (2002 - 2012 updated) - John Watkin

Décrocher le rôle de Kara Milovy est un peu l'heure de gloire de Maryam d'Abo car, il faut bien le reconnaitre, en dehors de The living daylights , sa filmographie n'est pas exceptionnelle. Elle est cependant la seule à avoir travaillé sur un documentaire au sujet de l'évolution des James Bond girls depuis Dr No . Il s'agit principalement d'entretiens avec certaines d'entre elles et il est assez intéressant de voir le regard qu'elles ont aujourd'hui, avec le recul des années passées. J'ai principalement été interpellé par la réaction de Maud Adams devant des extraits de The man with the golden gun et Octopussy , les deux Bond auxquels elle a participé dans des rôles différents. Elle se montre surprise, presque effrayée, par la façon dont son personnage est traité, comme si ce n'était pas elle qui avait joué ces scènes. Elle reconnait d'ailleurs qu'il n'est plus possible aujourd'hui de tourner de telles scènes.

Le coma des mortels (2016) - Maxime Chattam

" Je ne veux pas vous mentir. Pourtant, il faut que je vous l'avoue pour commencer : je vais le faire. Je l'ai même déjà fait. Je ne vous dirai pas tout. J'en suis incapable. La vérité vraie, celle des faits, celle qui rassemble les hommes parce qu'ils savent la même chose, celle-là je ne vous la raconterai pas. Pas tout à fait. Ce serait comme de s'ouvrir délicatement la boîte crânienne pour exposer l'intimité de son cortex en guise de présentation de sa personnalité. Et dans mon cas ce serait s'injecter une bonne dose d'acide à même les deux hémisphères et les faire fondre lentement. Il ne faut pas sous-estimer la puissance corrosive de la vérité. Explosive, parfois."  Il s'est lâché, Maxime Chattam!  Son style était déjà assez percutant, presque outrancier parfois, avec Le coma des mortels , il envoie les uppercuts dans la tête du lecteur avec un cynisme constant, et qui m'ont valu quelques fous rires. Pierre a tout a

Everything or nothing : The untold story of 007 (2012) - Stevan Riley

Réalisé à l'occasion des cinquante années cinématographiques de James Bond 007, ce film documentaire porte bien son sous titre : The untold story of 007 . En effet, loin d'être une nouvelle production vantant les mérites des films mettant en scène le célèbre espion, Everything or nothing : The untold story of 007 propose de parcourir les tumultes des coulisses depuis les origines, c'est-à-dire depuis les écrits de Ian Fleming . Ian Fleming, dès le début, eut pour ambition de faire adapter au cinéma les récits de sa création. C'est pour cette raison que les droits d'adaptation de Casino Royale furent détenus pendant des décennies par des personnes autres que Albert R. Broccoli et Harry Saltzman. Cette volonté de Fleming de porter James Bond au cinéma l'amena également à rédiger un scénario de film avec Kevin Mc Clory et Jack Wittingham qui ne connut pas de suite. A partir des idées qu'ils eurent ensemble, Ian Fleming écrivit son roman Thunderball ,

Un avion sans elle (2012) - Michel Bussi - livre audio lu par François Hatt

C'est une erreur de "clic" à la commande du livre sur internet qui nous a envoyé la version audio de Un avion sans elle plutôt que la version papier. Après tout, pourquoi pas? "On verra", nous sommes-nous dit, Stéphanie et moi. C'est aussi l'occasion de suivre l'histoire ensemble ; et la plupart des avis concernant la "lecture auditive" semble positive. La première impression est que la lecture du texte par François Hatt, comédien de son état, est agréable, et en fonction de ce qu'il lit, l'intonation ajustée. Il faut cependant se concentrer un peu plus, surtout au début, car les mots n'étant pas visuellement lus, il faut les imprimer dans sa tête par un autre moyen, par d'autres cheminements dans le cerveau, j'imagine. Je ne comprends donc pas comment certaines personnes peuvent écouter des livres audio en préparant à manger ou même en conduisant. Bien sûr, l'expérience s'approche de l'écoute d&#

Bad taste (1987) - Peter Jackson

" Un film de Peter Jackson le réalisateur du Seigneur des anneaux ", voilà ce qu'on peut lire sur la boite du DVD sorti en 2006 de Bad taste . Si Peter Jackson est bien le réalisateur des deux films, je n'ai pu que m'amuser devant l'affirmation opportuniste insérée ici car les deux longs métrages n'ont rien en commun si ce n'est, effectivement, d'avoir le même metteur en scène. Quelques années auparavant, la trilogie The lord of the rings avait fait un carton en salle, et visiblement, le distributeur de Bad taste entendait en profiter pour vendre quelques galettes. Personnellement, j'étais ravi de voir le premier film de Peter Jackson en DVD car depuis sa sortie dans les années quatre vingts, j'admire son thème parfaitement idiot, sa mise en scène outrancière, son humour potache et cradingue, ses délires gores, et tout cela fait dans un total amateurisme avec une bande de copains. Des extraterrestres carnivores ont décimé

James Bond, l'art d'une légende : du story-board au grand écran (2006) - Laurent Bouzereau

C'est évidemment le sujet qui m'a attiré vers ce livre mais c'est le nom de Laurent Bouzereau qui m'a convaincu d'en faire l'acquisition. On lui doit parmi les making-of les plus intéressants sur DVD, loin des réalisations promotionnelles formatées auxquelles ces supports nous habituent généralement. J'ignorais d'ailleurs qu'il était aussi le concepteur de livres sur la fabrication de films. Agrémenté de photographies plus ou moins rares, James Bond, l'art d'une légende est divisé en plusieurs thèmes (acteurs, décors, musiques, etc.). J'ai particulièrement apprécié les extraits de storyboards, ces illustrations étant toujours amussantes à comparer avec le résultat final sur pellicule. Il regroupe aussi des anecdotes et des citations des membres des équipes techniques (réalisateurs, producteurs, décorateurs, etc.) mais aussi d'autres personnes, illustres, telles que Steven Spielberg, Peter Jackson, Ridley Scott et autres. Steve

Et puis ça fait bête d'être triste en maillot de bain (2013) - Amandine Dhée

" Elle est laide, aurait dit ma grand-mère lorsque je suis venue au monde. C'est qu'il faut voir, tout juste sortie du ventre. Mes yeux qui débordent du visage sans jamais voir vraiment. Mes secousses du corps, impossibles à soulager. Pesée, mesurée, testée. On me jette de petits coups d'yeux, on chuchote de moi. Les infirmières marchent feutré. Il fait chaud. Ça sent le produit de nettoyage et de soignage, le bonheur et la confusion. Les visiteurs égarés ravalent leurs points d'interrogation. T'as eu mal ? T'es recousue ? T'as vu comme il est bizarre ton bébé ? " Et puis ça fait bête d'être triste en maillot de bain est le récit d'une fille qui avance vers l'âge adulte, le regard posé sur le quotidien qui l'entoure, les gens, les codes de conduite en société, mais il y a toujours un "couac", un "hic" qui vient ternir le plaisir. Le livre est plutôt court, l'écriture assez légère et l'ensembl

Le premier miracle (2016) - Gilles Legardinier

" Il faisait nuit, un peu froid. D'ordinaire, M. Kuolong n'aimait pas attendre. Pourtant, ce soir-là, patienter le rendait presque heureux. Voilà bien longtemps que ce quinquagénaire mince au regard d'adolescent n'avait pas éprouvé cela. Surtout vis-à-vis de quelqu'un. Au premier étage de sa résidence américaine, devant la baie du salon dominant son immense propriété, il scrutait le ciel. Ce dîner s'annonçait important. Essentiel même. Pour une fois, cela n'aurait rien de professionnel, bien au contraire. Il y voyait cependant davantage d'enjeux que lors de ses récentes prises de contrôle de compagnies électroniques. Ce soir, c'était sa part la plus intime qui espérait trouver un écho."  Je pense savoir pourquoi mes parents m'ont offert Le premier miracle de Gilles Legardinier. Il y a quelque chose qui relève de l'imagerie bondienne dans la couverture. Cette femme en tailleur, pistolet à la main et cet homme en costume accou

Récit

Terminator 3 - Rise of the machines (2003)     Mad Max Fury Road (2015) C'era una volta il west (1968) Tomorrow never dies (1997)

Tout sur le cinéma : Panorama des chefs d'œuvre et des techniques (2011)

Le programme est ambitieux. Tout sur le cinéma promet ce volumineux livre. Grâce à un remarquable esprit de synthèse, il y parvient. De la Sortie de l'usine Lumière à Lyon (1895) à Un prophète (2009), des films de cape et d'épée des années 20 au cinéma français des années 2000, le livre entend parcourir toutes les périodes du cinéma, tous les genres et toutes les nationalités en mettant le focus sur les films les plus emblématiques. Le travail effectué permet de se rendre compte que les films qu'on peut apprécier, aduler, même parmi ceux que l'on croit en marge, s'inscrivent dans un historique et participent à la constante évolution du septième art. C'est passionnant, enrichissant. Il donne aussi, et surtout, très envie d'aborder certains genres que j'ai jusqu'ici plutôt écarté, par négligence, par rejet, en fonction d’à priori certainement un peu stupides.

The godfather (1972) - Francis Ford Coppola

Dans le top 3 de mes films favoris, The godfather est en deuxième position. Je l'ai pourtant peu regardé. Il est le genre de long métrage dont il faut maintenir la rareté pour en apprécier la valeur. En rédiger une chronique n'est pas chose aisée tant, avant tout, il se contemple : précision de la mise en scène, intelligence du scénario, talent des acteurs, subtilité de la musique. Quand est évoqué le premier opus de ce qui deviendra une trilogie, on pense d'abord à Marlon Brando mais c'est pourtant Al Pacino qui domine ; et qui dominera dans les films suivants. The godfather est avant tout le récit de l'ascension du fils d'une famille mafieuse que rien ne prédisposait à en prendre la tête, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Depuis 1972, le choix du tout jeune Al Pacino pour le rôle de Michael Corleone sonne comme une évidence. Que ce soit dans sa voix, son regard, ses silences, il a en lui l'autorité pour incarner l'héritier du pa

Coogan's bluff (1968) - Don Siegel

La collaboration Don Siegel / Clint Eastwood a donné un chef d’œuvre, The beguiled , et l'un des plus célèbres et controversés polars, Dirty Harry . D'autres films les réunissent dont ce Coogan's bluff de 1968. Clint Eastwood y interprète Walt Coogan, un shérif de l'Arizona envoyé à New-York pour récupérer et ramener un détenu. Bien sûr, la mission qui lui a été confiée ne sera pas de tout repos. Coogan's bluff n'est pas un long métrage satisfaisant. Face à Clint Eastwood, Don Siegel ne possède pas encore la maîtrise dont il fera preuve par la suite en le filmant (ils feront ensemble cinq films) et la star n'a pas l'entière maturité pour incarner un représentant de l'ordre aux méthodes expéditives, telle qu'il l'aura seulement trois ans plus tard dans Dirty Harry . Rapidement, Coogan's bluff prend la forme d'une succession de scènes placées pour rythmer un scénario qui ne brille pas par son originalité. C'est très rout

Joe Kidd (1972) - John Sturges

Pour les westerns, John Sturges, c'est Gunfights at the O.K. Corral , Last train from Gun Hill , The magnificent seven ; et Clint Eastwood, c'est l'homme sans nom chez Sergio Leone : Per un pugno di dollari , Per qualche dollaro in più , Il buono, il brutto, il cattivo . Lorsque les deux se retrouvent dans le même générique, cela donne... Joe Kidd ... un western totalement anecdotique. L'histoire oppose des mexicains à des colons américains qui s'approprient leurs terres. Joe Kidd ( Clint Eastwood) se voit contraint de poursuivre le chef des rebelles mexicains, un certain Chama (John Saxon). Le propos du film est clairement en faveur des mexicains opprimés. Les représentants de l'ordre américain sont dépeints comme de vrais salopards, Franck Harlan (Robert Duvall) en tête. L'idée de départ, quoi que classique, n'est pas inintéressante mais l'ensemble est loin d'être convaincant. Un certain nombre de défauts et d'insuffisance

Rêver (2016) - Franck Thilliez

" D'une main tremblante, Abigaël Durnan sortit une Marlboro de son paquet et la planta entre ses lèvres. Le déclic provoqué par le briquet Zippo monopolisa son attention. Elle ne fumait pas, mais elle avait appris  à voir, écouter, sentir comme nul autre, et cette fois encore, chaque détail de son environnement revêtait son importance. Autour d'elle, le triage-lavoir abandonné brûlait. Les flammes rouges couraient comme des dizaines de diables le long des murs crasseux. Ils croquaient les poutres usées, jonglaient avec les braises, crachaient leurs rouleaux de fumée noirâtre. Plus aucun moyen de redescendre par l'escalier en feu ni aucune autre issue. Abigaël se retrouvait piégée ici, à plus de quinze mètres de haut au milieu de nulle part, et personne n'entendrait ses cris. Bientôt, elle brûlerait vive. " Avant la première page de son nouveau thriller, Franck Thilliez prévient le lecteur : il y a des précautions à prendre, comme prêter attention à

Les westerns de Sergio Sollima

L'histoire du western italien veut qu'il y ait trois Sergio représentatifs du genre : Sergio Leone que l'on ne présente plus tant sa renommée a traversé les frontières et les années, Sergio Corbucci dont la noirceur a marqué et marque encore aujourd'hui ceux qui s'intéressent à lui, un nombre  qui a peu à peu grandi au fil des années et enfin, Sergio Sollima qui n'aura livré que trois westerns transalpins : La resa dei conti , Faccia a faccia et Corri uomo corri . Ma découverte de ces films est récente. Selon quelques articles que j'avais lu bien avant de les regarder, les westerns de Sergio Sollima faisaient état d'un propos politique dans leur façon de prendre parti pour les faibles face aux puissants. Dans La resa dei conti (1966), Jonathan Corbett (Lee Van Cleef), chasseur de primes candidat aux élections sénatoriales, se lance dans la traque de Cuchillo (Tomas Milian), accusé du viol et du meurtre d'une fillette. Avec Faccia a faccia

The dead pool (1988) - Buddy Van Horn

Cinquième et dernier volet de l'inspecteur Harry, on ne peut pas dire que The dead pool soit une franche réussite. Le format 2.35:1 est abandonné pour un 1.85:1 moins immersif, d'autant plus que la photo adopte des couleurs lui donnant un aspect téléfilm. L'idée de base au scénario, une liste noire tentant de prévoir les prochains morts parmi des célébrités dont Harry Callahan, n'est pourtant pas inintéressante mais méritait des développements plus poussés que cet alignement de scènes convenues illustrées par une mise en scène sans grande imagination. Submerge, finalement, une poursuite avec une voiture miniature téléguidée rempli d'explosifs ; mais un peu idiote, il faut bien le reconnaitre. Le personnage de l'inspecteur est aussi considérablement lissé. Affublé d'un adjoint asiatique et suivi au quotidien par une femme journaliste, on s'attend à quelques remarques scandaleuses et aigries mais rien ne viendra froisser les oreilles attentives

Sudden impact (1983) - Clint Eastwood

Dans la continuité des trois précédents opus, Harry Callahan ( Clint Eastwood ) est sans cesse en lutte contre toutes sortes de délinquants et perpétuellement en confit avec l'administration et ses exigences procédurales ; ce qui donne quelques scènes plus ou moins amusantes à suivre ; et pareillement, il y a une trame centrale : nous assistons à ce qui semble être une quête vengeresse menée par une troublante femme blonde ( Sondra Locke ) qui élimine successivement différents hommes. La blonde en question, nommée Jennifer Spencer, assassine les auteurs de deux viols, le sien et celui de sa sœur, qui se sont déroulés plusieurs années auparavant, au cours d'une soirée qui a viré au cauchemar. Harry Callahan qui enquête sur ces meurtres découvrira les raisons de la vengeance de Jennifer Spencer et c'est là que surgira à nouveau toute l'ambiguïté du personnage, celle des deux premiers films. L'inspecteur fera en sorte qu'elle reparte libre. Ainsi, il se sub

Deliria (1987) - Michele Soavi

Deliria , plus connu en France sous le titre de Bloody bird (allez comprendre la logique des traductions) avait marqué les amateurs du genre à sa sortie. Des comédiens répétant une comédie musicale dans un théâtre se trouvent confrontés à un tueur en série qui les élimine un par un à coups de couteaux, haches, perceuses et autres objets détournés de leurs fonctions d'origine. Après avoir revu le film de Michele Soavi récemment, le constat est plutôt à la déception. Le film de Michele Soavi a vieilli. C'est plutôt cruel d'écrire cela car le metteur en scène  ne se contente pas d'aligner platement les meurtres comme n'importe quel tâcheron. La comédie musicale répétée s'inspire des agissements de Irving Wallace, le même tueur qui les décime les uns après les autres et en cela, Deliria propose une sorte de mise en abyme intéressante et un propos qui se distingue de n'importe quelle production horrifique des années quatre-vingt. Il est donc plutôt cr

The enforcer (1976) - James Fargo

Les affiches des deux premiers Harry Callahan, Dirty Harry et Magnum force , sont des dessins en perspective avec un Clint Eastwood pointant son magnum 44 vers le public. Celle de The enforcer est plate... à l'image du film. En effet, la mise en scène de James Fargo n'a rien d'exceptionnel tout comme le scénario qui réduit le rôle principal à sa plus simple expression, gommant les ambiguïtés qui existaient précédemment. Harry Callahan est considéré comme étant un flic expéditif ? Très bien, mettons-le en scène dans diverses situations où il pourra sortir son gros flingue et taper du poing sur divers voyous.  Harry Callahan est jugé comme étant un flic misogyne ?  Très bien, collons-lui un partenaire féminin envers qui il pourra sortir quelques répliques sexistes dont elle s'offusquera (l'inspectrice Kate Moore interprétée par Tyne Daly). Harry Callahan ne supporte pas la bureaucratie ? Très bien là encore, mettons-le dans une situation où il sera e

Le barracuda (1961) - André Caroff

" La pénombre était tombée et la pâle lueur d'une lune naissante argentait les choses. Une piste étroite longeait la grève et descendait entre les palmiers géants aux formes élancées. L'eau du golfe luisait sous la brise légère qui retroussait les vagues et, sur le rivage, le sable fin gardait la trace de leur passage humide et caressant. Assis dans un rayon de lune, Juanito, indifférent au féérique paysage qui l'entourait, contemplait fixement le passage que l'eau avait creusé entre les rochers rouges. Ce passage, Juanito l'avait nommé "le passage des requins" et il l'avait considéré comme tel jusqu'au jour où le barracuda l'avait emprunté ". Le barracuda a toujours été dans la famille. Enfant, sa couverture m'impressionnait. Cet énorme requin la traversant la m'effrayait. Il était le danger. Le visage féminin aux lèvres entrouvertes évoquait un érotisme dont je n'ai eu conscience qu'aux premiers émois adolesc

James Bond is forever

Ian Fleming is forever fut mon billet de conclusion de la lecture des Fleming, de tous les Fleming puisqu'en dehors des James Bond, nous lui devons The diamond smugglers , Thrilling cities et Chitty chitty bang bang the magical car . Maintenant que j'ai revu, pour la énième fois, tous les James Bond dans les conditions optimales des Blu-ray, voici une conclusion sur ce personnage qui me passionne depuis 1988 ; une conclusion non définitive, j'en ai bien conscience, parce que " James Bond will return ". Que me plait-il tant dans le fait de voir et revoir depuis bientôt trente ans, ces films forcément inégaux et aux styles si différents ? Car même devant les plus mauvais ( Live and let die , Moonraker ), même devant l'interprète le plus éloigné du personnage qu'avait créé Ian Fleming (Roger Moore), je prends plaisir. A chaque fois que je me suis interrogé sur le sens profond de cette fascination, je n'ai pas trouvé de réponse satisfaisante. Peu