L'histoire du western italien veut qu'il y ait trois Sergio représentatifs du genre : Sergio Leone que l'on ne présente plus tant sa renommée a traversé les frontières et les années, Sergio Corbucci dont la noirceur a marqué et marque encore aujourd'hui ceux qui s'intéressent à lui, un nombre qui a peu à peu grandi au fil des années et enfin, Sergio Sollima qui n'aura livré que trois westerns transalpins : La resa dei conti, Faccia a faccia et Corri uomo corri.
Ma découverte de ces films est récente. Selon quelques articles que j'avais lu bien avant de les regarder, les westerns de Sergio Sollima faisaient état d'un propos politique dans leur façon de prendre parti pour les faibles face aux puissants.
Dans La resa dei conti (1966), Jonathan Corbett (Lee Van Cleef), chasseur de primes candidat aux élections sénatoriales, se lance dans la traque de Cuchillo (Tomas Milian), accusé du viol et du meurtre d'une fillette. Avec Faccia a faccia (1967), un enseignant de la Nouvelle Angleterre joué par Gian Maria Volontè prend goût à la vie de hors-la-loi après être venu en aide à Solomon Benett (Tomas Milian), un bandit notoire. Corri uomo corri (1968) est la suite du premier westrn de Sergio Sollima où Cuchillo (toujours interprété par Tomas Milian) se retrouve dans une histoire de trésor caché après s'être évadé de prison.
Effectivement, au lyrisme de Leone et à la noirceur de Corbucci, Sollima substitue un fond possiblement politique, de gauche ; mais sur la forme, c'est très ennuyeux, voire parfois même ridicule. Voir, dans La resa dei conti, le traditionnel duel revolver contre revolver remplacé par un duel revolver contre couteau m'a presque fait rire... et consterné par l'absurdité de la chose. S'il avait été dramatisé par la mise en scène, c'eut été fort divertissant mais Sollima est incapable de l'illustrer de la sorte.
Faccia a faccia semble bénéficier d'un budget plus confortable et d'un scénario plus abouti mais l'ennui finit par prendre le dessus au bout d'une heure. Sergio Sollima ne parvient pas à donner de l'ampleur à un propos contenant pourtant la possibilité de développements prometteurs : un professeur refusant de rejoindre sa vie d'honnête homme après avoir goûté au grand banditisme.
Le budget du dernier western, Corri uomo corri, est certainement le plus important des trois : plus de personnages, plus de décors, plus de péripéties, etc. Si la mise en scène du réalisateur progresse, l'ensemble n'est cependant pas des plus passionnants. Malgré la volonté manifeste de donner du relief aux personnages comme dans l'enchaïnement des séquences, l'ensemble ne décolle véritablement jamais et à nouveau, l'ennui finit par gagner. Et Sollima récidive avec son duel revolver contre couteau.
Si ces trois westerns ne sont pas détestables, ils restent, à mon avis des œuvres assez mineures du genre.
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