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Articles

Affichage des articles du septembre, 2014

Durango - Tome 1 : Les chiens meurent en hiver

J'avais une dizaine d'années quand ma mère est revenue du bibliobus avec cette bande dessinée, premier tome d'une série qui s'est allongée au fil des années et qui en compte 16 aujourd'hui. A l'époque, j'ignorais qu' Yves Swolfs s'inspirait du western Il grande silenzio  mais depuis que j'ai découvert ce film il y a peut-être environ dix ans en DVD, je peux affirmer que Les chiens meurent en hiver  est un bel hommage au travail de Sergio Corbucci . Par ses traits et sa tenue vestimentaire, le personnage de Durango renvoie à celui de Silence ( Jean-Louis Trintignant ), Reno et sa bande de tueurs font penser à Tigrero ( Klaus Kinski ) et son équipe de chasseurs de primes ; et bien sûr, le cadre enneigé est similaire à celui de Il grande silenzio . Néanmoins, l'histoire est différente (sinon, on parlerait de plagiat). Le pistolero Durango se rend à White Valley après avoir reçu une lettre de son frère dans laquelle celui-ci lui demande son

High plains drifter (1973) - Clint Eastwood

High plains drifter  est la deuxième réalisation de Clint Eastwood et bien qu'il se soit amélioré au fil des années par la suite, je me demande si parmi tous les films dont il a assuré la mise en scène, ce n'est pas celui-ci mon préféré. L'acteur-réalisateur reprend son rôle de l'homme sans nom popularisé par les westerns de Sergio Leone ( Per un pugno di dollari , Per qualche dollaro in più et Il buono, il brutto, il cattivo ) en lui ajoutant une dimension plutôt maléfique. Les habitants de Lago, une ville dont la construction semble s'être interrompue en cours de route, voient arriver un étranger (Clint Eastwood) tout de sombre vêtu sur un cheval qui semble crasseux. A peine là, il abat  plusieurs personnes qui le défient et viole une femme qui le provoque. Dès les premières minutes, il y a un sérieux malaise avec cet étranger sorti de nulle part et dont le sommeil est perturbé par le cauchemar d'un homme se faisant fouetter à mort et dont les appels à

The man with the golden gun (1974) - Guy Hamilton

Après la blaxploitation ( Live and let die ), c'est derrière les films de karaté que court The man with the golden gun . Alors que le roman se situe en Jamaïque, l'action est ici transposée en Asie et l'histoire a été considérablement remaniée. De l'intrigue simple mais efficace écrite par Ian Fleming, l'affrontement James Bond/Francisco Scaramanga est ici parasité par divers éléments sans grand intérêt comme l'intrigue qui tourne autour du Sol-X, un petit appareil qui permettrait d'utiliser l'énergie solaire à la place du pétrole. Il est vrai que le premier choc pétrolier est passé par là entre temps mais dans le contexte de l'histoire ici, c'est  franchement hors sujet. Il faut aussi supporter un Nick Nack (Hervé Villechaize) qui braille et rit à tout va, une Mary Goodnight (Britt Ekland) qui représente la caricature de la James Bond girl bête et jolie et qui sera littéralement mise au placard par James Bond pour qu'il puisse accueillir

Il grande silenzio (1968) - Sergio Corbucci

  Je concluais mon  article au sujet de Django en promettant que tôt ou tard j'en rédigerai un autre sur Il grande silenzio , un autre western du même Sergio Corbucci . Django, pourtant déjà d'une grande noirceur, le metteur en scène fera encore plus désespéré deux ans plus tard avec ce film où l'éclatante blancheur des paysages enneigés tranche avec la lourdeur de l'atmosphère et la violence qui s'y exprime. Nous sommes à Snowhill, une bourgade perdue dans les montagnes de l'Utah où une bande de chasseurs de primes dirigée par l'impitoyable Tigrero ( Klaus Kinski ) règne en maître en terrorisant les hors-la-loi et leurs proches. Les hors-la-loi en question ne sont en réalité que de pauvres gens contraints de voler pour se nourrir, faute de travail et d'argent. Le gouverneur de l'Utah qui s'apprête à les amnistier envoie le shérif Burnett ( Frank Wolff ) afin de mettre un terme aux exactions des chasseurs de primes. Parallèlement, arriv

Live and let die (1973) - Guy Hamilton

Comment du roman noir et violent de Ian Fleming a t-on pu en extraire un film aussi ringard et minable ? Qu'a t-il bien pu se passer dans la tête des scénaristes et des producteurs pour en faire un ersatz de la blaxploitation, ce sous-genre en vogue à l'époque mais tellement éloigné du monde de James Bond ? A la limite, si la mise en scène et le montage avaient été de qualité, le spectateur aurait pu apprécier le spectacle mais c'est loin d'être le cas. On remarque d'abord l'abandon du format 2,35:1 pour le 1,37:1 nettement moins impressionnant et qui n'était pourtant plus utilisé depuis  Thunderball . Après un prégénérique plutôt macabre et intrigant (on assiste à l'assassinat de trois personnes dans trois lieux différents) et un générique où prédominent flammes et têtes de mort sur fonds de demoiselles dénudées, on assiste à une scène relevant du vaudeville et certainement pas de l'univers de 007 ; et encore moins de Ian Fleming. M et Miss M