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Articles

Affichage des articles du août, 2016

Dirty Harry (1971) - Don Siegel

L'histoire est connue, Dirty Harry est le film qui a valu à Clint Eastwood d'être qualifié de fasciste, une réputation qu'il a trainée jusqu'à aujourd'hui. Certes, le personnage de l'inspecteur Harry Callahan n'est pas le plus ouvert des hommes mais de là à le traiter de fasciste, voilà un qualificatif que je n'ai jamais approuvé et que je n'approuverai jamais. Harry Callahan est un individualiste qui se place prioritairement du côté des droits des victimes plutôt que ceux des criminels, une position qui le conduit à  s'opposer régulièrement à une administration aveugle et sourde tant elle est enfermée dans des principes qu'il ne reconnait pas ; une position un brin caricaturale mais servant de nombreuses œuvres du même genre. Il est assez rare de lire un sujet sur Dirty Harry ne se focalisant pas sur son aspect réactionnaire et dans les forums, il y a toujours une ou plusieurs personnes pour venir fustiger son supposé fascisme. Clin

Seul à savoir (2010) - Patrick Bauwen

" Le plaisir d'être surpris. Voilà l'émotion essentielle. Marion  était assise sur le toit de l'Hôtel-Dieu, l'un des plus anciens hôpitaux de Paris. Il faisait un peu froid, et elle regardait la neige tomber sur la capitale. En bas, les lumières de Noël brillaient sur le tapis blanchâtre qui recouvrait le parvis de la cathédrale Notre-Dame. Il était quatre heures du matin et seules quelques voitures circulaient encore. De rares passants rentraient chez eux, solitaires. Les bruits atténués semblaient étouffés par du coton. Marion contemplait la scène en essayant de capturer chaque son, chaque détail,la moindre texture, jusqu'au goût de la neige sur la langue. Elle hésitait presque à battre des paupières de peur de perturber cet instant fragile. Elle n'avait que vingt ans, mais elle savait déjà que ce genre de moment était le fruit d'une alchimie unique, et qu'il ne se reproduirait plus. Alors, elle essayait d'en profiter encore un peu. &quo

Il buono, il brutto, il cattivo (1966) - Sergio Leone

J'ai eu l'occasion de voir Il buono, il brutto, il cattivo dans une salle de cinéma en 2003 ou 2004, à l'occasion d'une ressortie. Je l'avais vu à plusieurs reprises sur un écran de télévision auparavant. En plus du plaisir de découvrir une version longue inédite, celle sensée être la plus proche de la vision de Sergio Leone, ce fut une entière redécouverte. Certains films prennent tout leur sens sur grand écran et c'est le cas avec celui-ci. Je vis un cinémascope éblouissant, qui m'a laissé pantois d'admiration. Depuis ce jour, Il buono, il brutto, il cattivo est mon film favori, tous genres confondus. Il ne s'agit pas uniquement d'une réussite formelle. Ce western est aussi une réussite scénaristique. Ce qui est à l'origine une simple chasse au trésor devient une traversée dans l'Ouest américain en pleine guerre de sécession, où se succèdent des personnages souvent pittoresques et où se construit un discours sur la guerre et son

Comme un enfant perdu - Autobiographie (2016) - Renaud Séchan

Combien de livres au sujet de Renaud ont été publiés ? Je n'en ai aucune idée mais il en existe un paquet. Moi même, j'en ai deux. Un premier écrit par Régis Lefèvre, Dès que le vent soufflera , sorti en 1985 et un second que l'on doit à Thierry Séchan, le frère du chanteur, Bouquin d'enfer paru en 2002. Si je n'ai pas de souvenirs du contenu du livre de Lefèvre (ce ne serait pas inintéressant de se replonger dedans d'ailleurs), celui de Thierry Séchan m'a laissé un goût amer à sa lecture. En effet, le frère de Renaud n'hésite pas à faire part de ses convictions politiques, pour afficher des sympathies plus que douteuses, et visiblement bien éloignées de celles de son illustre cadet. De quoi regretter d'avoir participé financièrement à l'achat  d'une des chemises du frère Séchan. La littérature sur Renaud est donc abondante et pas forcément satisfaisante ; et je ne compte pas le nombre invraisemblable d'articles dans les revues p