Deliria, plus connu en France sous le titre de Bloody bird (allez comprendre la logique des traductions) avait marqué les amateurs du genre à sa sortie.
Des comédiens répétant une comédie musicale dans un théâtre se trouvent confrontés à un tueur en série qui les élimine un par un à coups de couteaux, haches, perceuses et autres objets détournés de leurs fonctions d'origine.
Après avoir revu le film de Michele Soavi récemment, le constat est plutôt à la déception. Le film de Michele Soavi a vieilli. C'est plutôt cruel d'écrire cela car le metteur en scène ne se contente pas d'aligner platement les meurtres comme n'importe quel tâcheron. La comédie musicale répétée s'inspire des agissements de Irving Wallace, le même tueur qui les décime les uns après les autres et en cela, Deliria propose une sorte de mise en abyme intéressante et un propos qui se distingue de n'importe quelle production horrifique des années quatre-vingt.
Il est donc plutôt cruel de rédiger une telle sentence car le metteur en scène prend la peine d'installer son ambiance, de soigner ses plans et ses instants de suspense. En fait, la première partie de Deliria s'attarde trop sur les mésententes et les conflits entre les acteurs de la troupe et le metteur en scène. Nous ne sommes pas là pour voir ce genre de heurts mais pour frémir. Ce n'est que dans la dernière demi heure que l'horreur explosera vraiment. Le tueur installe sur la scène les corps mutilés de ses victimes, au milieu de mannequins démantibulés et sous le regard effrayé d'une survivante cachée dans un recoin et obsédée par la clé coincée au milieu des planches de la scène, pouvant lui ouvrir la porte vers la liberté. Le tableau est remarquablement troublant.
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