Les 8 et 9 octobre 2011 était organisé un week-end James Bond par la mairie du Touquet en partenariat avec le Club James Bond France dans le cadre de la 2ème édition de la british week lancée par la commune. A cette occasion, était prévue une conférence sur Ian Fleming animée par Jacques Layani, auteur de On ne lit que deux fois Ian Fleming. Intéressant à écouter, je n'ai pourtant pas appris grand chose pendant sa conférence comme je l'ai expliqué dans un article que j'ai rédigé à propos de ce week-end. Ca ne m'empêchait cependant pas d'avoir envie de lire son livre (qui me fût offert par mon amie pour mon anniversaire quelques semaines plus tard) ; et quelle ne fût pas ma surprise de voir Jacques Layani rédiger un commentaire à la suite de l'article à propos de ce week-end. Une conversation s'est engagée entre nous, qui a continué par mail et qui ensuite s'est prolongé après mes critiques de Casino Royale et enfin Live and let die. Encore merci Jacques.
Cette fois, c'est donc son livre consacré à Ian Fleming sous-titré "Vie et oeuvre du créateur de James Bond 007" qui fait l'objet de cette chronique.
Une chose est certaine, Jacques Layani connait son sujet. Il s'est documenté et moi qui pensais prétentieusement que je ne pouvais plus apprendre quoi que ce soit d'intéressant à propos de Fleming, je dois bien reconnaitre que je m'étais largement trompé. En fait, je ne savais pas grand chose sur le sujet. Et pourtant, j'en ai lu des choses sur James Bond, son créateur et son univers depuis qu'un jour de 1988, j'ai vu pour la première fois Dr No diffusé sur la 2ème chaîne. Un vrai choc ! Les livres de Fleming, c'est même ce que j'ai voulu lire en premier et à l'époque, Amazon ou Ebay n'existait pas. Pour les trouver, il fallait arpenter les brocantes et autres marchés aux puces pour les trouver.
Cette fois, c'est donc son livre consacré à Ian Fleming sous-titré "Vie et oeuvre du créateur de James Bond 007" qui fait l'objet de cette chronique.
Une chose est certaine, Jacques Layani connait son sujet. Il s'est documenté et moi qui pensais prétentieusement que je ne pouvais plus apprendre quoi que ce soit d'intéressant à propos de Fleming, je dois bien reconnaitre que je m'étais largement trompé. En fait, je ne savais pas grand chose sur le sujet. Et pourtant, j'en ai lu des choses sur James Bond, son créateur et son univers depuis qu'un jour de 1988, j'ai vu pour la première fois Dr No diffusé sur la 2ème chaîne. Un vrai choc ! Les livres de Fleming, c'est même ce que j'ai voulu lire en premier et à l'époque, Amazon ou Ebay n'existait pas. Pour les trouver, il fallait arpenter les brocantes et autres marchés aux puces pour les trouver.
La première partie de On ne lit que deux fois Ian Fleming est une biographie du romancier britannique, ni trop longue ni trop courte où, se basant sur divers sources et notamment la correspondance de Ann Fleming son épouse, Jacques Layani nous peint le portrait d'un homme en perpétuelle lutte contre l'ennui. Issu du milieu conservateur anglais, Ian Fleming fût militaire, journaliste, agent-secret, romancier et mena une vie où les excès en tabac, nourriture et alcool eurent raison de lui prématurément en 1964 à l'âge de 56 ans. C'est cette vie que raconte Jacques Layani où on peut suivre Fleming en Angleterre, en Jamaïque, en France, en Suisse où l'on croise ses amis, ses rencontres (Georges Simenon par exemple), sa famille, ses conquêtes féminines, son mariage avec Ann qui ne s'intéresse quasiment pas à ce qui motive son mari dans la vie et ses maîtresses qu'il a aimé sincèrement. Une vie qui peut sembler agitée et pourtant, dès lors qu'il créé James Bond en 1953, il livrera chaque année à son éditeur un nouveau roman ou recueil de nouvelles mettant en scène son héros avec une ponctualité remarquable.
Dans la deuxième partie, Jacques Layani s'attache à étudier l'oeuvre même de Fleming en démontrant qu'il s'agit plus qu'une vulgaire oeuvre d'espionnage comme il en existait tant à l'époque et comme ont voulu la réduire les premières traductions françaises. Par exemple, il compare différentes versions qui permettent de se rendre compte du mépris avec lequel il a été traité dans un premier temps.
Pour démontrer que les romans de Fleming sont nettement plus intéressants qu'on a bien voulu le dire, Jacques Layani mentionne par exemple à plusieurs reprises The spy who loved me (stupidement traduit Motel 007 en français), roman atypique où James Bond n'intervient qu'à la dernière partie du roman. Les deux premiers tiers laisse la place à une narratrice imaginaire, Vivienne Michel, qui raconte avec délicatesse et émotion sa vie et ses premiers amours. "On s'aperçoit en effet que ce spécialiste du renseignement, ce supposé sadique, cet inventeur de tortures est parfaitement à son aise quand il décrit , en disant "je", les émois adolescents de Vivienne Michel , racontant l'amour de ses dix-sept ans" constate Jacques Layani. De plus, celui-ci remarque "qu'il existe des cas (dans Motel 007, par exemple) où Bond n'est pas si sûr de ce qu'il doit faire et demander à Vivienne Michel".
Ainsi, Jacques Layani s'emploie à remettre en cause les préjugés que l'on peut avoir sur Ian Fleming et son personnage comme sa prétendue misogynie ou encore son anti-communisme primaire. A ce dernier propos, il rapporte cette déclaration de l'auteur : "Je n'ai pas choisi délibérément de faire quelque chose d'anti-communiste. Si j'avais commencé à écrire les livres de Bond avant ou durant la guerre, ses ennemis auraient été les nazis. Simplement, les russes étaient les adversaires évidents de Bond lorsque j'ai commencé à le mettre en scène (...). Quoi qu'il en soit, j'ai pensé qu'il n'était pas bon de continuer, dans mes livres, à taper tout le temps sur les Russes si nous devions tenter de devenir leurs amis. Personnellement, je les aime".
De plus, On ne lit que deux fois Ian Fleming met aussi en avant l'insolite, la fantaisie, l'invention qui permettent à l'oeuvre de se démarquer dans ce genre littéraire trop bien codé. En cela, il est expliqué que Fleming a créé son propre monde "fait de réalisme mêlé d'invraisemblance contrôlée (...). Le tout étant lié avec un fort louable souci d'écriture et , faut-il le préciser, un évident respect du lecteur".
Admiratif, Jacques Layani n'en est pas moins critique et reconnait qu' "il est impossible de passer sous silence les clichés xénophobes de Fleming qui, en cela, ne se départit guère des préjugés de son époque (...). L'emploi des mots "races" et "sang", qui est au vrai celui d'alors, est abusif. C'est l'aspect le plus franchement désagréable de l'oeuvre, le plus regrettable(...)". Ainsi, le biographe constate que sur cet aspect, "L'intelligence reste de côté". C'est tout à fait vrai. Ayant lu dans mon adolescence les livres de Fleming, parmi les points négatifs, j'en retenais ce racisme inacceptable. Ayant entrepris récemment une relecture, j'ai déjà pu à nouveau m'en rendre compte dans les deux premiers livres.
Cette biographie contient d'autres observations et réflexions sur la vie et l'oeuvre du créateur de James Bond. Je ne sais pas si un non passionné peut être autant intéressé mais en ce qui me concerne, j'ai lu On ne lit que deux fois Ian Fleming avec engouement et sans le moindre ennui.
Enfin, pour finir, il existe cette interview de Jacques Layani visiblement tournée à l'occasion de la sortie de son livre en 2008.
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