Malgré mon intérêt pour ce genre de film, je n'irai pas voir Total recall mis en scène par Len Wiseman sorti le 15 août dernier. Pourtant, j'aime bien ses deux Underworld, moins son Live free or die hard. Les mauvais avis, au mieux mitigés, ne m'y encouragent pas. Inversement, la sortie de ce remake m'a fortement donné envie de revoir le film original de 1990 avec Arnold Schwarzenegger et mis en scène par Paul Verhoeven.
Adaptation d'une nouvelle de Philip K. Dick que je n'ai pas lue, We can remember it for you wholesale, le film m'avait déçu à sa sortie surtout parce que je n'avais pas compris grand chose à l'histoire. L'abordant de façon décontracté, je me suis retrouvé face à un film où on ne savait pas si ce que vivait le héros était un rêve ou la réalité et ne m'apercevant pas tout de suite des enjeux de l'intrigue, je me suis retrouvé largué. A cela s'ajoutaient des effets spéciaux pas toujours à la hauteur même pour l'époque bien que certains étaient entièrement novateurs.
Les années passant, je l'ai revu plusieurs fois, appréciant de plus en plus ses qualités mais sourcillant toujours devant ses défauts. Par exemple, en plus de transparences semblant souvent bâclées, j'ai toujours trouvé le concept du Johnny Cab parfaitement crétin, de même que j'ai toujours eu du mal à croire à cette grande ville terrienne sobre et grise ainsi qu'aux véhicules anguleux dans lesquelles les personnages se déplacent ; et il faut bien admettre que Schwarzenegger n'est pas un grand acteur, affichant ses limites dès qu'il faut exprimer des émotions autres que celles ne nécessitant qu'un serrage de mâchoire. Pourtant, d'autres éléments sont formidables, à commencer par la mise en scène de Verhoeven. Si les défauts peuvent vous faire sortir de l'univers, d'autres éléments dont certains ne sont que des détails vous plongent dedans : l'écran géant dans l'appartement du personnage principal, le couloir scanner, le craquement des os dans les combats au corps à corps mais surtout le concept même de la machine de Rekall qui vous transplante dans la mémoire des souvenirs de vacances comme si vous les aviez réellement vécues et qui est à l'origine de toute l'histoire.
En 2048, Doug Quaid (Arnold Schwarzenegger) est un ouvrier marié à la jolie Lori (Sharon Stone). Ils semblent mener une vie absolument normale mais Doug rêve toutes les nuits qu'il est sur Mars en compagnie d'une mystérieuse brune. Obsédé par ce rêve, il se rend chez Rekall pour explorer Mars en demandant qu'on lui implante des souvenirs de vacances sur cette planète. Il prend l'option agent secret avec pour compagne une femme qui correspond physiquement à celle de son rêve. Après son réveil à l'intérieur d'un taxi, ses collègues de travail tentent de le tuer puis c'est sa femme qui veut l'éliminer quand il arrive chez lui. S'enfuyant de son domicile, d'autres hommes se mettent à ses trousses. Il semble qu'en allant chez Rekall, il ait créé la panique au plus haut niveau d'une agence qui avait effacé sa mémoire pour lui en intégrer une autre. Quels secrets gênants pour cette agence détenait-il et qu'il ne devait pas connaître ? Qui est-il en réalité ? Doug Quaid se rend alors sur Mars où tout porte à croire qu'il y trouvera les réponses à ses questions. D'un autre côté, ce qui arrive au personnage correspond exactement à sa commande chez Rekall. Alors, rêve ou réalité ?
Le plus amusant avec Total recall est de chercher les indices qui permettent de répondre à cette interrogation. En jouant à ce jeu, on peut s'apercevoir qu'il y a autant d'éléments en faveur du rêve que de la réalité, ce qui, en fin de compte, rend l'intrigue incohérente. Ainsi, si l'on assiste au programme qu'a commandé Doug Quaid, pourquoi avant de se rendre chez Rekall rêve t-il de Mélina (Rachel Ticotin), la brune qu'il n'a jamais vue auparavant et qu'il finira par rencontrer sur Mars ? Inversement, s'il s'agit de la réalité, pourquoi peut-on voir dans les publicités de Rekall des endroits tenus totalement secrets et que le héros découvrira dans les derniers instants de ses péripéties ? On peut multiplier de cette façon les interrogations sur d'autres détails qui font dire que finalement les auteurs se sont refusés à trancher.
Lorsque j'ai regardé Total recall, il y a quelques jours, j'ai eu l'impression de me retrouver dans la peau du garçon que j'étais au début des années 80 et qui savourait, à la fois intrigué et amusé, les vieux épisodes en noir et blanc des années 50 et 60 de la série The twilight zone diffusée pendant l'émission Temps X ; ce qui est loin d'être désagréable. C'est un peu ça Total recall aujourd'hui, un film de science-fiction au look un peu désuet mais que l'on regarde à la fois intrigué et amusé.
Adaptation d'une nouvelle de Philip K. Dick que je n'ai pas lue, We can remember it for you wholesale, le film m'avait déçu à sa sortie surtout parce que je n'avais pas compris grand chose à l'histoire. L'abordant de façon décontracté, je me suis retrouvé face à un film où on ne savait pas si ce que vivait le héros était un rêve ou la réalité et ne m'apercevant pas tout de suite des enjeux de l'intrigue, je me suis retrouvé largué. A cela s'ajoutaient des effets spéciaux pas toujours à la hauteur même pour l'époque bien que certains étaient entièrement novateurs.
Les années passant, je l'ai revu plusieurs fois, appréciant de plus en plus ses qualités mais sourcillant toujours devant ses défauts. Par exemple, en plus de transparences semblant souvent bâclées, j'ai toujours trouvé le concept du Johnny Cab parfaitement crétin, de même que j'ai toujours eu du mal à croire à cette grande ville terrienne sobre et grise ainsi qu'aux véhicules anguleux dans lesquelles les personnages se déplacent ; et il faut bien admettre que Schwarzenegger n'est pas un grand acteur, affichant ses limites dès qu'il faut exprimer des émotions autres que celles ne nécessitant qu'un serrage de mâchoire. Pourtant, d'autres éléments sont formidables, à commencer par la mise en scène de Verhoeven. Si les défauts peuvent vous faire sortir de l'univers, d'autres éléments dont certains ne sont que des détails vous plongent dedans : l'écran géant dans l'appartement du personnage principal, le couloir scanner, le craquement des os dans les combats au corps à corps mais surtout le concept même de la machine de Rekall qui vous transplante dans la mémoire des souvenirs de vacances comme si vous les aviez réellement vécues et qui est à l'origine de toute l'histoire.
En 2048, Doug Quaid (Arnold Schwarzenegger) est un ouvrier marié à la jolie Lori (Sharon Stone). Ils semblent mener une vie absolument normale mais Doug rêve toutes les nuits qu'il est sur Mars en compagnie d'une mystérieuse brune. Obsédé par ce rêve, il se rend chez Rekall pour explorer Mars en demandant qu'on lui implante des souvenirs de vacances sur cette planète. Il prend l'option agent secret avec pour compagne une femme qui correspond physiquement à celle de son rêve. Après son réveil à l'intérieur d'un taxi, ses collègues de travail tentent de le tuer puis c'est sa femme qui veut l'éliminer quand il arrive chez lui. S'enfuyant de son domicile, d'autres hommes se mettent à ses trousses. Il semble qu'en allant chez Rekall, il ait créé la panique au plus haut niveau d'une agence qui avait effacé sa mémoire pour lui en intégrer une autre. Quels secrets gênants pour cette agence détenait-il et qu'il ne devait pas connaître ? Qui est-il en réalité ? Doug Quaid se rend alors sur Mars où tout porte à croire qu'il y trouvera les réponses à ses questions. D'un autre côté, ce qui arrive au personnage correspond exactement à sa commande chez Rekall. Alors, rêve ou réalité ?
Le plus amusant avec Total recall est de chercher les indices qui permettent de répondre à cette interrogation. En jouant à ce jeu, on peut s'apercevoir qu'il y a autant d'éléments en faveur du rêve que de la réalité, ce qui, en fin de compte, rend l'intrigue incohérente. Ainsi, si l'on assiste au programme qu'a commandé Doug Quaid, pourquoi avant de se rendre chez Rekall rêve t-il de Mélina (Rachel Ticotin), la brune qu'il n'a jamais vue auparavant et qu'il finira par rencontrer sur Mars ? Inversement, s'il s'agit de la réalité, pourquoi peut-on voir dans les publicités de Rekall des endroits tenus totalement secrets et que le héros découvrira dans les derniers instants de ses péripéties ? On peut multiplier de cette façon les interrogations sur d'autres détails qui font dire que finalement les auteurs se sont refusés à trancher.
Lorsque j'ai regardé Total recall, il y a quelques jours, j'ai eu l'impression de me retrouver dans la peau du garçon que j'étais au début des années 80 et qui savourait, à la fois intrigué et amusé, les vieux épisodes en noir et blanc des années 50 et 60 de la série The twilight zone diffusée pendant l'émission Temps X ; ce qui est loin d'être désagréable. C'est un peu ça Total recall aujourd'hui, un film de science-fiction au look un peu désuet mais que l'on regarde à la fois intrigué et amusé.
J'aimerai apporter de l'eau au moulin :
RépondreSupprimerIl y a des raisons objectives pour dire que c'est un "rêve réel":
0/ Si c'est la réalité , cela n'a aucun interet ni du point de vu du sénario ni au point de vu du film qui en ressort comme un vulgaire serie "B" et puis c'est le niveau zéro de l'analyse.
1/ Tout le film est kitch tant dans le fond que dans la forme alors si c'etait la réalité elle serait comment dire "holywoodienne" mais si c'est un rêve, cela colle parfaitement avec la technologie proposée par "Recal":
"est ce que ça a l'air vrai?"
"Aussi vrai que cela puisse l'etre"
2/ Toute l'histoire correspond a ce que lui vend recal, même l'irruption du "doc lobotom" pourrait faire partie du pack agent secret a 300 malheureux crédits.
3/ Tout l'interet du film tient dans le faite qu'il soit impossible de definir qui du rêve ou qui de la réalité a raison mais il existe quand meme une sortie a ce cogitum labirynthique:
4/ Total Recal est un implant qu'on a vendu aux spectateurs ; le cinema c'est de la mémoire implantée; nous vivons l'aventure que nous avons choisis, nous sommes Doug Quaid !
il y a plusieurs moments clés ou les acteurs s'adresse directement a la caméra, donc au spectateur directement.(ça n'arrive jamais ou tres rarement en clin d'oeil)
Pour finir la fin du film fini sur un fondu blanc (ce qui n'arrive jamais non plus)et au début je penssait que cela donnait l'argument ultime du reveur qui se réveil. mais en regardant ça de plus pres on voit la caméra qui se raproche du soleil qui se transforme sans le décors en simple projecteur comme dans la salle de cinema ou les lumieres elle aussi se rallumes et éblouissent a leur tour le lobotomisé que nous sommes tous.
Voila à mon avis la démarche ultime de Paul et il faut bien le dire ça rend un hommage plus qu'ultime au génie de K dick ...
Comme je le dis dans l'article, je n'ai pas lu la nouvelle de Philip K. Dick. Je n'ai d'ailleurs rien lu de lui. Si la science fiction peut m'enthousiasmer au cinéma, en matière de littérature, ça m'ennuie assez vite. Peut-être devrais-je tenter à nouveau la lecture de ce genre car cela fait un moment que je ne l'ai pas fait. Aussi, je ne pouvais pas faire le rapprochement entre le film et l'histoire d'origine.
SupprimerTu penches plus du côté du rêve que de la réalité et les arguments que tu avances appuient cette hypothèse : le kitsch, l'histoire qui correspond à ce que Quaid a commandé, le fondu blanc de la fin. Bien vu le soleil qui se transforme en simple projecteur, je n'avais pas poussé la réflexion jusque là. En revanche, oui, à plusieurs reprises, les personnages s'adressent aux spectateurs.
Ainsi, Total recall, au delà de savoir s'il s'agit d'un rêve ou de la réalité, peut être vu comme une expérience qui interpelle, voire interroge, le spectateur sur sa condition de spectateur. Intéressant ta réflexion : "Total recall est un implant qu'on a vendu aux spectateurs ; le cinéma c'est de la mémoire implantée ; nous vivons l'aventure que nous avons choisi, nous sommes Doug Quaid !" J'adore l'idée et Paul Verhoeven est suffisamment intelligent pour avoir conçu son film de cette façon.
Néanmoins, restent des interrogations : Pourquoi Doug Quaid rêve t-il de Mélina avant d'aller chez Rekall ? A moins de considérer que l'expérince et la lobotomie commencent en réalité au moment même où le spectateur a acheté sa place de cinéma...
Ma théorie fondée sur rien dont je vous fait quand meme part:
SupprimerLe colègue de Doug parle d'un ami a lui qui a subit une lobotomie chez recall. Et si cet ami en question etait Doug ?
Il aurait deja fait un voyage sur mars chez recall qui aurait mal tourné et finit en lobotomie (partielle dans le futur ça doit bien etre possible).
Seulement son experience lui revient en rêve (mars, la brune du catalogue de recall) et inconsciement le pousse a vouloir rechercher ses souvenirs. Son envie de s'installer sur mars etant etrange, surtout quand elle suit la vision d'un reportage fesant état d'une guerre civile sur place
un anonyme