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Live and let die (1954) - Ian Fleming

"Il y a de bons moments dans la vie d'un agent secret. Des moments de vrai luxe, par exemple quand on lui demande de jouer le rôle d'un homme très riche. Il y a aussi des occasions où il se réfugie dans la belle vie pour effacer le souvenir du danger et l'ombre de la mort. Et des fois où, comme c'était le cas présent, il est reçu en invité sur le territoire d'un service secret allié".

Les premières phrases du second roman de Ian Fleming mettant en scène James Bond posent tout de suite l'ambiance qui va régner au fil des pages. Cette mission sera certainement l'une des plus dangereuses de l'espion, la mort planant constamment au-dessus de sa tête et de celle de Felix Leiter , le représentant de la CIA qui l'accueille à New-York et avec qui il a fait connaissance dans Casino Royale. Les deux agents sont chargés d'enquêter sur un certain Mister Big, mystérieux mafieux qui a la main mise sur Harlem grâce aux superstitions vaudou qu'il entretient sur le quartier et au delà, jusqu'en Jamaïque où se terminera le récit.

La Jamaïque justement ! Mister Big est soupçonné d'y avoir découvert un trésor de pirates et en écoulerait le contenu dans le but de financer des opérations de l'URSS. Comme il se basait sur des réalités historiques et géographiques françaises pour Casino Royale, ici Ian Fleming s'appuie de nouveau sur la réalité. Ainsi, il attribue le trésor découvert par Mister Big à Henry Morgan, pirate d'origine galloise du XVIIème siècle qui fût gouverneur de la Jamaïque et responsable d'importantes plantations de sucre. Il apparait aussi que l'auteur connait très bien les us et coutumes de l'île. On pourrait penser que c'est normal puisqu'il y a passé une longue partie de sa vie mais ça démontre surtout son esprit curieux et son intérêt pour les lieux et les hommes où il se rend. Ainsi, par exemple, on apprend que les jamaïcains appellent le vent du matin le "vent du Docteur" qui apporte le bon air de la mer tandis que le vent du soir est "le vent du fossoyeur" qui chasse le mauvais air de l'île pendant la nuit. Ces croyances lui sont rapportées par Quarrel, natif de l'île qui lui explique pas mal de particularités locales. On le retrouvera dans Docteur No. On imagine bien Ian Fleming apprendre toutes ces connaissances par une ou plusieurs personnes de la Jamaïque à l'image de son James Bond qui n'était rien d'autre que son double fantasmé.

Live and let die est très certainement l'un des plus sombres, intrigants et violents romans de Ian Fleming. Les mystères liés au vaudou, le teint gris de Mister Big à l'origine de rumeurs affirmant qu'il est un zombie voire même le Baron Samedi et qui est dans le vaudou l'incarnation de la mort, la jeune Solitaire assistante-esclave de Mister Big et ses pouvoirs surnaturels de voyante et bien d'autres éléments lui donnent une intonation particulière dans la littérature de Fleming. En plus de la terreur qu'il entretient par les artifices de la religion originaire du royaume de Dahomey, face à tous ceux qui se mettent sur sa route, l'ennemi emploie la méthode violente : meurtres, attentats, tortures, mutilations. James Bond se verra casser un doigt pendant un interrogatoire musclé avant de pouvoir s'en extirper et Felix Leiter perdra un bras et une jambe après avoir été jeté dans la gueule d'un requin. Cette mutilation transformera l'objectif de 007 en vendetta personnelle.

Il est donc presque surprenant de lire au milieu de cette histoire noire et violente des descriptions presque poétiques des décors et paysages de l'île: "Les flancs verts des hautes terres toutes couronnées de bambous se mariaient avec le vert sombre et luisant de l'arbre à pain. Soudain ce fut la forêt et un véritable feu de Bengale. A perte de vue ce n'était qu'ébène, acajou, mahoe et bois de campêche. Quand ils atteignirent les plaines d'Agualta Vale, ils entrèrent dans une mer verte, une mer de canne à sucre et de bananes qui s'étendait jusqu'à la frange lointaine des palmeraies qui bordaient la côte nord". Il est aussi frappant de constater qu'un environnement urbain comme New-York où se passe la première partie du roman paraisse plus étranger pour l'anglais qu'une île comme la Jamaïque. Une manière pour Fleming de dire que l'ancienne colonie est "naturellement" anglaise ? En tout cas, James Bond s'y sent un peu comme chez lui.

Concernant le personnage de James Bond lui-même, il est intéressant de s'apercevoir qu'il n'est pas cet agent sûr de lui et qui démarre au quart de tour dès que l'action prend le dessus comme le fait sa version cinématographique. L'espion peut par exemple avoir peur en avion jusqu'à avoir un comportement et des pensées à la limite de la rationalité. Alors qu'il est à bord d'un quadrimoteur, le vol est "pris dans une de ces tempêtes tropicales qui transforment instantanément le plus confortable des avions en un baquet hoquetant (...). Bond serrait si fort les bras de son fauteuil que la main gauche lui faisait mal (...). Vous dépendez des doigts insouciants du mécanicien de Nassau autant que du petit bonhomme qui au volant de sa voiture, prend soudain le feu rouge pour le feu vert et entre en contact avec vous pour la première et dernière fois, au moment où vous rentrez tranquillement chez vous en voiture, avec quelques pécadilles sur la conscience. Il n'y a rien à faire. On commence à mourir au moment même où l'on naît. Toute la vie, on joue à cache-cache avec la mort".

Pour l'affrontement final avec Mister Big, il doit se reposer et s'entraîner pendant une semaine avec l'aide de Quarrel. Il en reçoit d'ailleurs l'ordre de Strangways, le chef du M.I 6 aux Caraïbes. "J'ai prévu un certain nombre de choses pour vous, dit Strangways (...). J'ai emprunté la maison de repos de la West Indian Citrus Company, à Manatee Bay (...). Vous pourriez vous y reposer et vous y reposer pendant une semaine et vous entraîner (...). Il faut que vous soyez en grande forme pour essayer d'atteindre la Surprise et, honnêtement, je crois que c'est la seule manière d'avoir une réponse à nos questions".

Tout comme Casino Royale, la première traduction française ne respecta pas le titre original qui devint Requins et services secrets. Pourtant, Ian Fleming avait donné la justification de Live and let die. Un agent du F.B.I explique à James Bond leur politique vis-à-vis de Mister Big : "Tâchez de ne pas nous attirer d'ennuis. Cette affaire n'est pas encore mûre. Jusque-là, notre politique avec M. Big est "vivons et laissons vivre".
Bond regarda le capitaine Dexter d'un air railleur.
- Dans mon métier, dit-il, quand j'affronte un homme comme celui-là, j'ai un autre slogan, c'est "vivons et laissons mourir"".
Il faudra attendre la publication chez PLON en 1964 pour que le titre soit traduit correctement et devienne donc Vivre et laisser mourir.

Live and let die a été adapté en 1973 avec Roger Moore qui incarnait pour la première fois le rôle de 007. A mes yeux, il s'agit du pire film de la saga. Caricature de la blaxploitation sur fond de vaudou de pacotille avec cimetières en carton et épouvantails mécaniques, l'histoire a été profondément modifiée en dépit du bon sens. Comment a t-on pu oser faire une adaptation aussi ringarde et minable d'un roman aussi noir et violent ? Les seules choses à sauver dans cette mascarade, c'est la bande originale de George Martin et la chanson de Paul McCartney.



Commentaires

  1. Superbe analyse Gaspard. Très intéressante.

    Gaspard, tu devrais nous rejoindre sur http://commander-james-bond.netne.net/forum/, tu y seras reçu en ami et nous pourrons avoir, je suis sûr, des débats intéressants.

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    1. TOn site http://commander-james-bond.netne.net/forum/,n'existe pas... Ou il y a une erreur dans l'adresse ??

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    2. Bonjour Anonyme,

      Essayez ça : http://commander-james-bond.netne.net/forum/index.php

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  2. Vous avez l'art de dire l'essentiel en un article, sans paraphraser le roman, sans vous noyer dans le verbiage, sans mégoter sur l'essentiel. Bravo.
    Vivre et laisser mourir, qui m'avait terrifié quand je l'avais lu, à douze ou treize ans. M. Big le zombie au visage gris... La phrase terrible : "Cassez donc le petit doigt de la main gauche de M. Bond"... Leiter déchiré par le requin... La mort du pélican... Solitaire, énigmatique, inquiétante... Les corps de Bond et de Solitaire liés derrière le bateau qui les traîne, pour qu'ils se déchirent sur les rochers et que les requins, excités par le sang, viennent les dévorer... Bond, qui veut noyer Solitaire pour lui épargner cette mort horrible... La mine qui explose sous le bateau... La mort de Big, mangé par petits morceaux... Sa tête qui flotte comme un ballon, puis le requin qui la dévore, et l'on entend les os craquer...
    Du grand art ! Un prodigieux récit, plein d'odeurs et de terreur.
    Vive Fleming.

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  3. Jérémy : Merci de trouver mon analyse "superbe" et merci de m'inviter à rejoindre votre forum. Je suis actuellement sur www.jamesbond-fr.com et je n'aime pas trop me disperser sur un même sujet. Mais je retiens l'invitation et je vais aller voir un peu votre forum, j'aurai peut-être envie de m'y inscrire.

    Jacques : Merci beaucoup également de me dire que j'ai "l'art de dire l'essentiel en un article". Ca me touche beaucoup surtout venant de vous, un écrivain ; et un écrivain capable de passer de Léo Ferré à Ian Fleming en passant par Claude Sautet !
    Je prends du temps pour écrire un article tel que celui-ci. Je sais que j'ai un défaut, je peux facilement me lancer dans des phrases trop longues sans que je m'en aperçoive dans un premier temps. Je m'en suis surtout rendu compte lorsque j'ai rédigé un manuscrit (un an de travail) qui n'a pas trouvé preneur auprès des éditeurs chez qui je l'ai envoyé.
    Sinon, pour en revenir à Vivre et laisser mourir, oui, quel "prodigieux récit, plein d'odeurs et de terreur" comme vous le dites si justement.
    Je suis actuellement dans la lecture de On ne lit que deux fois, votre ouvrage concernant la vie et l'oeuvre de Ian Fleming. Déjà, je me rends compte qu'il y avait encore des choses à apprendre sur le créateur de James Bond.

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  4. Il ne faut certainement pas vous décourager. Les phrases trop longues se corrigent, se reprennent. Il faut retoucher le manuscrit en permanence. Je ne connais pas le texte dont vous parlez, mais un an de travail, vous savez, ce n'est pas beaucoup. A titre indicatif, je reprends encore certaines choses qui datent de... 1973. Mais oui, alors, vous voyez...
    Ecrire est l'art le plus difficile qui soit. Il faut une persévérance considérable.
    Trouver un éditeur demeure la chose la plus ardue. Après dix-sept livres publiés, j'ai toujours les mêmes difficultés. J'ai commencé à chercher des éditeurs à l'âge de dix-neuf ans. J'en ai cinquante-neuf.
    Toutes ces choses ne sont pas dites pour vous décourager, bien au contraire. Vous devez poursuivre, insister, vous montrer plus exigeant envers vous-même, chaque fois, chaque jour. Ecrire, c'est couper.
    Bien évidemment, ces conseils et ces observations sont tout autant valables pour moi.

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  5. Sinon Gaspard, pour réagir à ce que tu as dit à propos de l'adaptation de 1973 de ce roman, je dois avouer que je suis d'accord avec toi pour dire que c'est l'un des pires films (le pire pour moi est Moonraker mais Live and let die est tout aussi mauvais).

    Cependant, pouvait-il en être autrement ? C'était dans la lignée entamée deux ans plus tôt avec Diamonds are forever, et Guy Hamilton fait ce qu'il a l'habitude de faire c'est-à-dire une ambiance décontractée sans un quelconque moment de tension. Et puis l'arrivée de Roger Moore, le 007 au sourcil levé, annonçait le désastre : l'ambiance Le Saint est tout à fait perceptible ici.

    Et puis, comme tu l'as écrit, ce qui fait la force de ce roman, ce sont les descriptions romantiques, la justesse avec laquelle Ian Fleming précise les sentiments de 007, ou encore la folie des personnages. Le tout plongé dans une ambiance mystérieuse. Or, tout cela est purement inadaptable à l'écran. Et c'est ce qui fait qu'on lit Ian Fleming encore en 2011. Les mots ont un pouvoir que les images n'ont pas.

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  6. Jacques : J'ai eu le sentiment au bout des ces ans de travail que c'était achevé. Peut-être reste t-il encore ça et là des fautes, je ne sais pas mais c'est un polar et il me semble fini. Ce que je voulais y mettre y est.
    Vous travaillez des textes depuis 1973, votre perfectionnisme m'impressionne.
    "Ecrire c'est couper" : jolie affirmation... et vraie!

    Jérémy : Le film Moonraker est effectivement un bien mauvais James Bond. J'ai fait un classement (difficile à faire) après avoir revu tous les films de James Bond sur une période de plus d'un an, Moonraker est avant-dernier.
    Les 3 premiers de mon classement sont Opération tonnerre, Au service secret de Sa Majesté et Casino Royale. Tu trouveras l'ensemble de mon classement sur le forum de www.jamesbond-fr.com.

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  7. Oui, bien sûr, on a le sentiment que c'est achevé, qu'on ne peut pas aller plus loin.
    Et puis, quelque temps après la parution du livre, on se mord les doigts. On est allé trop vite, si on avait su, etc.
    Reprenez votre texte, vous verrez que vous pouvez aller plus loin. On peut toujours améliorer.
    Encore une fois, je ne suis pas un donneur de leçons et ce que je raconte ici vaut aussi pour moi, naturellement.

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  8. Mon top 3 personnel est The living daylights, On her Majesty's secret service, From Russia with love. Mais j'apprécie également Casino Royale et Thunderball même si j'ai quelques déceptions en les voyant. A propos, Q va être de retour dans Skyfall. Tu en penses quoi ? J'ai pour ma part peur qu'on ne fasse un énorme pas en arrière (ères Roger Moore/Pierce Brosnan).

    PS : je ne visite plus JamesBond-fr vu que j'ai mon propre site maintenant. Mais je me souviens que tu faisais des critiques très détaillées pour chaque films, j'ai malheureusement arrêté de les lire alors que tu n'avais pas atteint Quantum of Solace.

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  9. Je reviens au roman dont il est question.
    Il est tout de même remarquable que, dès son deuxième livre, Fleming parvienne à donner une manière de chef-d'oeuvre.
    L'écriture est déjà plus ambitieuse, le souffle plus ample que dans le précédent, que j'aime aussi, pourtant. C'est comme si la manière était déjà trouvée.

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  10. Jacques : Bien loin de moi l'idée de vous considérer comme un donneur de leçons. D'ailleurs, je vais me replonger dans mon manuscrit. Le problème avec les maisons d'édition, c'est qu'ils ne donnent pas les raisons du refus du manuscrit.

    Jérémy : Tu étais qui sur le forum de www.jamesbond-fr.com ? Ensuite, le retour de Q, pourquoi pas? Je n'ai rien contre le personnage mais je me méfie des rumeurs concernant les films de James Bond, elles sont nombreuses avant la sortie de chaque film. Donc à voir...
    Le risque d'un retour en arrière? je ne sais pas, qu'est ce qui te fait dire ça? Le casting est intéressant. Daniel Craig bien évidemment, mais aussi Javier Bardem (acteur impressionnant, l'as tu vu dans "No country for old men? il est incroyable), Raplh Fiennes (ce n'est pas n'importe qui non plus). Quant à Sam Mendes à la mise en scène là aussi, ce n'est pas n'importe qui. Tout ce la est prometteur.
    Mais, pour moi, "Quantum of Solace était déjà un retour en arrière : un scénario bateau à la "Dangereusement Votre" dont les faiblesses sont masqués par le look de la tendance actuelle, à savoir en l'occurrence un emballage Jason Bourne avec mise en scène épileptique (le genre de montage qui me donne mal au crane).

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  11. Jacques : Oui, il est évident que Vivre et laisser mourir est plus intéressant, plus passionnant que Casino Royale. Tout y est un cran au-dessus : écriture, intrigue, ambiance, rythme, péripéties. "Une manière de chef-d'oeuvre" comme vous dites justement. Je ne me souvenais pas de tous ces détails, de cette richesse dans le roman mais on ne lit pas forcément de la même façon à 14 ans et 37 ans.

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