Accéder au contenu principal

127 hours (2010) - Danny Boyle

S'il y a bien une caractéristique du cinéma de Danny Boyle, c'est celle de l'expérience extrême. Chacun de ses films met en scène une situation, un événement, une histoire hors du commun. Des personnages de Shallow grave (Petits meurtres entre amis) dont l'amitié est fortement mise à mal à cause de la valise pleine d'argent de leur colocataire mort peu de temps après son emménagement à Aron Ralston dans 127 hours (127 heures) coincé au fond d'un canyon à cause de son bras prisonnier entre un rocher et la paroi rocailleuse en passant par les londoniens de 28 days later (28 jours plus tard) qui tentent de survivre suite à la propagation d'un virus tranformant les infestés en monstres sanguinaires, le metteur en scène leur fait vivre des cauchemars bien réels, des traumatismes psychologiques et physiques indéniables. Alors rien d'étonnant à ce qu'il ait mis en scène l'histoire vraie de Aron Ralston, ce jeune américain adepte de randonnées solitaires dans les gorges de l'Utah.

Sorti en ce début d'année au cinéma et récemment en vidéo, le film est certainement l'un des plus terribles de la filmographie de Danny Boyle en terme d'expérience. Pourtant, pas d'humains infestés, pas de jeunes chômeurs accrocs à l'héroïne (Trainspotting). Non, un homme qui a la bougeotte et dont la passion, la randonnée en canyon, l'obligera par un surprenant et ironique hasard à rester bloqué le bras droit entre une pierre et la roche au fond d'une profonde brèche. Il y passera 127 heures.

On aurait du mal à accepter un tel postulat de départ s'il avait été monté de toutes pièces par des scénaristes à l'imagination diabolique mais l'histoire est vraie et adaptée de l'autobiographie de Aron Ralston où il y raconte sa mésaventure. Je n'ai pas lu le livre mais la mise en scène de Danny Boyle a, comme tous ses films, tout de l'apparence de la réalité vécue, ce qui rend encore plus terrible les images filmées jusqu'à ce qu'elles deviennent quasiment insoutenables. On assiste au courage et à l'absolue abnégation physique et psychologique qu'a dû déployer le héros pour ne pas mourir dans son trou. Cette aspect de réalité est d'ailleurs le point fort de la mise en scène de Danny Boyle même quand il s'agit de science-fiction ; et ce, même si la crédibilité de la science de son film Sunshine a été contredite ou si son Inde de Slumdog millionaire a créé une petite polémique dans ce pays.

On pourrait peut-être penser qu'un film sur un type coincé dans un ravin pendant plus de 5 jours a tout le potentiel pour être d'un ennui profond mais il n'en est rien. Danny Boyle a su doser le temps nécessaire pour traiter l'ensemble de son sujet et James Franco est parfait dans l'expression des émotions par lesquelles passe son personnage. On commence par trouver la situation ironique puis embarrassante puis tragique et enfin insupportable jusqu'à l'horreur.

Il n'y a aucune difficulté à apprendre comment Aron Ralston s'est sorti de cette situation en cherchant sur internet. Mais si vous ne connaissez pas le fin mot de l'histoire, ne cherchez pas et procurez-vous 127 hours pour vivre l'expérience.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P

Fright Night (1985) - Tom Holland

 Le 14 septembre prochain sort  Fright Night avec Colin Farrell dans le rôle de Jerry Dandrige, un vampire qui va être démasqué par son jeune voisin. Le bouche à oreille n'est visiblement pas formidable et aux USA, c'est un bide. Mais la sortie prochaine de ce film a été l'occasion pour moi de ressortir le DVD du film original de 1985 ; car Fright Night est un remake de... Fright Night traduit Vampire... Vous avez dit vampire? en France. Y a t-il une logique dans la production des remakes de films américains? Le but pour les producteurs est clairement de se faire quelques dollars de plus sur le compte d'une oeuvre qui a déjà fonctionné, qui a fait parlé d'elle. On a par exemple des remakes de Psycho ( Psychose ), King Kong , Night of the living dead ( La nuit des morts vivants ), Rollerball ou encore The Texas chainsaw massacre ( Massacre à la tronçonneuse ) ou Cape fear ( Les nerfs à vif ). Souvent, le film d'origine a été un succès ou a vu sa n

Night of the living dead (1968), Zombie (1978), Day of the dead (1985) - George A. Romero

En apprenant la mort de George A. Romero le 16 juillet 2017, j'ai tenu à lui rendre mon petit hommage en regardant à nouveau sa trilogie des morts vivants : Night of the living dead , Zombie et Day of the dead . C'était surtout l'occasion de revoir des films qui m'amusent beaucoup et de les partager avec Stéphanie qui ne les avait jamais vu... Lorsqu'on lit un sujet sur Night of the living dead , il y a de grandes chances que soit signalé, derrière son aspect film d'horreur, son propos contestataire, à savoir la destruction symbolique de la famille traditionnelle et son antiracisme du fait que le héros soit joué par un acteur noir, Duane Jones, chose rare effectivement à l'époque. Personnellement, j'ai toujours douté de ces intentions prêtées à George A. Romero. D'abord, il a toujours affirmé qu'il avait choisi Duane Jones pour ses talents d'acteur ; ce qui est cependant la preuve d'une ouverture d'esprit de sa part