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Quantum of solace (2008) - Marc Forster


SPECTRE établissant un lien entre tous les Bond de Daniel Craig, j'espérais revoir à la hausse Quantum of solace, ce dernier étant désormais intégré au sein d'une intrigue plus large. En effet, après la réussite Casino Royale, le deuxième Craig fut une grosse déception ; et l'est malheureusement resté après un récent nouveau visionnage en Blu-ray.

Le fond de l'histoire, d'une simplicité enfantine, repose en fait sur un scénario mal fichu qu'un montage à la hache n'aide pas le spectateur à se sentir émotionnellement impliqué. Pourtant, nous sommes face à un 007 perturbé par la mort de Vesper Lynd et dont il entend venger la mort en remontant jusqu'aux véritables responsables.

De la poursuite qui ouvre le film au combat de 007 contre Dominic Greene (un Mathieu Amalric qui pousse de ridicules cris stridents en tentant de tuer l'espion britannique avec une hache) à la fin du film, rien ne fonctionne véritablement sauf peut-être le passage à l'opéra de Bregenz. C'est peu.

J'ai aussi du mal à comprendre l'attitude de James Bond avec René Mathis (toujours interprété par Giancarlo Giannini). Pourquoi jette t-il son corps dans une benne à ordures ? Cela n'a aucun sens.

Autre point de l'histoire incompréhensible est l'attitude de M (Judi Dench). Alors que James Bond est en roue libre, elle se présente à son hôtel de Bolivie accompagnée de plusieurs agents pour l'arrêter mais il se dérobe. M empêche alors ses hommes d'aller à sa poursuite, estimant qu'il suit certainement une piste. Pourquoi avoir fait tout ce voyage depuis Londres pour... rien ?

En 2008, Quantum of solace avait été une grande déception et le reste encore aujourd'hui.

L'image du Blu-ray est très belle mais tout va tellement vite qu'il est difficile de l'apprécier à sa juste valeur.

Commentaires

  1. Ils ont tué Mathis. Les scénaristes ont fait disparaître ce personnage merveilleux pour lequel on avait trouvé l'acteur qu'il fallait, formidablement. C'est là l'erreur majuscule, à mon sens. Il fallait conserver un tel personnage, interprété par un tel comédien. Cela dit, pourquoi le jette-t-il dans une boîte à ordures ? Je n'ai pas revu le film depuis un moment, mais que vouliez-vous qu'il fît ? Qu'il l'emmenât avec lui ? La mort de Mathis a lieu dans la rue. C'est une façon, certes dérisoire et obscène, cynique mais aussi dégoûtée, débordante de tristesse, de l'enterrer. C'est du moins ainsi que je le comprends.
    Les invraisemblances ne sont pas plus gênantes, je crois, que toutes celles qui émaillent l'ensemble des films de Bond. Depuis 1962, ils en sont cousus. C'est souvent au prix des invraisemblances que l'action, qui n'est jamais linéaire, rebondit. C'est pourquoi, dans ce cas, l'attitude de M ne m'étonne pas plus que ça.

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  2. J'oubliais... Dans un des Dalton, lors de la scène qui se déroule dans la maison d'Hemingway, M est venu retirer à Bond son permis de tuer, il lui demande de lui remettre son arme. Que fait Bond ? Il frappe M (!) et s'échappe. Que fait M ? Il empêche ses hommes de le poursuivre et le laisse filer. Il lui souhaite même bonne chance. Finalement, c'est à peu près la même incohérence que celle que vous signalez.

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  3. Dans Licence to kill, James Bond frappe les gardes du corps de M, pas M lui-même. Oui ensuite, M laisse Bond partir. C'est finalement un comportement similaire mais dans le cas du Dalton, je ne suis pas surpris. Certainement une question d'ambiance, le père de substitution qui laisse son "enfant" faire sa bêtise car il sait qu'il ne peut pas l'en empêcher ; et qu'elle soulagera sa colère.

    Avec Quantum of solace, l'ambiance et les enjeux sont différents. D'ailleurs, pour l'ambiance, on repassera, il n'y en a simplement aucune. De fait, l'attitude de M ne peut être comprise comme celle d'une mère. D'où mon incompréhension.

    Concernant Mathis, je ne comprends pas ce Bond qui affiche un tel mépris pour le corps d'une personne qu'il estime.

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