Le 29 août dernier, je mettais en ligne un article à propos de Fright night, le film de Tom Holland dont le remake sortait deux semaines plus tard. Le 15 septembre, je m'interrogeais sur la pertinence de la sortie consécutives de deux nouvelles adaptations de La guerre des boutons. Cette fois, c'est le The thing de John Carpenter qui fait l'objet d'un remake sorti le 12 octobre dernier. Enfin, c'est plus subtil que ça, on parle de prequel c'est-à-dire une histoire qui se situe avant les événements du film de Carpenter. Néanmoins, à lire les commentaires et avis, beaucoup d'éléments en font plus un remake qu'un prequel. Vous suivez ? Quoi qu'il en soit, c'est surtout l'occasion de revenir sur l'oeuvre d'origine.
D'origine ? Pas vraiment. En fait, c'est déjà la deuxième adaptation d'une nouvelle qui s'intitule Who goes there ? de John W. Campbell. La première adaptation date de 1951 sous le titre The thing from another world (La chose d'un autre monde) et réalisé par Christian Nyby... même si l'on dit que c'est surtout Howard Hawks, le producteur, qui était derrière la caméra. Oui, on parle bien du Howard Hawks de Scarface, Le grand sommeil ou encore des westerns La rivière rouge, La captive aux yeux clairs ou Rio Bravo pour qui John Carpenter voue une admiration. Ce dernier reconnait d'ailleurs que certains aspects de ses films peuvent rappeler les westerns de Hawks.
Le film raconte l'histoire d'un groupe d'hommes installés dans une station de recherche de l’antarctique et qui se trouve confronté à une créature extraterrestre capable de prendre la forme de n'importe quel être vivant. Très vite, les soupçons et la paranoïa s'installent entre les membres du groupe.
Incontestablement, The thing fait partie des meilleurs réalisations de John Carpenter. Il est stupéfiant de s'apercevoir à quel point le film, près de 30 ans après sa sortie, n'a pas pris une seule ride. Exploitant brillament le format cinémascope, le metteur en scène commence par illustrer l'ennui de ces hommes qui sont dans la station depuis trop longtemps, l'extraterrestre qui surgit dans leur quotidien réveillant leur instinct de survie qui se manifestera de différentes façons en fonction de leur personnalité. C'est même pour certains un prétexte pour enfin se défouler.
L'un des meilleurs films de Carpenter, c'est aussi l'un des plus stressants du cinéma. La musique d'Ennio Morricone, loin du lyrisme dont il faisait preuve dans les westerns de Sergio Leone, contribue à marquer une ambiance de plus en plus lourde qui explosera face à la terreur que cause la chose. Les effets spéciaux de Rob Bottin, dans toutes les transformations que prend le monstre, sont toujours aussi remarquables.
A sa sortie en 1982, les résultats de The thing seront une déception. Mais très vite, dans les années 90, le film est devenu une référence du genre. L'hiver approche, la température baisse, l'atmosphère va bientôt être idéale pour se plonger un samedi soir dans le froid glacial et horrifique de l'Antartique de John Carpenter.
NB: Pour en savoir plus, il y a un site complet sur le film où on peut même lire la nouvelle de Campbell. C'est ICI.
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