Accéder au contenu principal

Blacksad - Tome 4 : L'Enfer, Le Silence

Grâce à son ami Weekly qui réalise un reportage sur le jazz à la Nouvelle-Orléans, Blacksad se voit proposer un contrat par Faust Lachapelle, un riche et influent producteur de disques. Ce dernier lui demande de retrouver Sebastien Fletcher, un talentueux musicien héroïnomane. Le chat détective ne se doute pas que son enquête va le mener aux portes de sa propre mort.

Le dernier tome en date des aventures de Blacksad est un peu un retour aux sources du premier album. Après avoir évoqué le racisme et le Ku Klux Klan (Artic Nation), la guerre froide et le maccarthysme (Âme rouge), L'enfer, Le silence revient à ce qui a fait le succès de Quelque part entre les ombres, le 1er tome, à savoir une plongée dans une ambiance de pur roman noir.

Graphiquement, c'est à nouveau une réussite. Comme précédemment, les animaux pour caractériser tel ou tel personnage, ici un Hippopotame pour illuster un détective exhubérant, là une vieille guenon dans le rôle d'une soigneuse adepte de rites vaudous ou encore un âne unijambiste pour incarner un clochard musicien, sont excellemment bien choisis. Certaines pages sont surprenantes de beauté notamment l'immersion dans le carnaval du mardi gras et d'autres sont d'une séduction sans faille par leur atmosphère bar, alcool et jazz.

Mais là où le bas blesse cette fois, c'est dans le scénario. Ce n'est pas qu'il soit mauvais mais pour un 4ème tome, il peut paraître un peu léger. L'absence d'éléments sociaux ou politiques se font ressentir même si finalement, sont illustrés les mensonges et hypocrisies sur lesquels certaines fortunes américaines se sont construites.

De plus, des flash-backs ont été intégrés au récit. Appréciant pourtant ce procédé narratif, j'ai trouvé qu'ils étaient ici maladroitement insérés au point de peut-être créer de la confusion chez le lecteur.

Enfin, dernier défaut, celui d'une impression d'un ou deux raccourcis scénaristiques donnant la sensation d'une histoire qui n'a pas été entièrement pensée dans ses moindres détails. Ainsi, l'intervention de "l'ange gardien" de Blacksad peut apparaître comme une facilité opportuniste. Mais après tout, on est en pays vaudou!

Ceci dit, le travail général est toujours de très bonne qualité et on a hâte de voir arriver un tome 5.


Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P...

Casino Royale (1953) - Ian Fleming

Avant propos : la quasi intégralité de cet article a été rédigée avant le week-end James Bond au Touquet . C'est l'organisation de ce week-end qui m'a motivé pour me plonger à nouveau dans les origines de 007 plus de 20 ans après les avoir lu. Il y a quelques similitudes avec les propos de Jacques Layani lors de sa conférence du 8 octobre dernier mais en aucune façon, je n'ai copié ou récupéré ce qu'il a pu dire sur Ian Fleming et James Bond. Je tenais à le préciser afin d'éviter tout malentendu avec celles et ceux qui ont assisté à la conférence ainsi qu'avec Jacques Layani lui même. " L'odeur d'un casino, mélange de fumée et de sueur, devient nauséabonde à trois heures du matin. L'usure nerveuse causée par le jeu - complexe de rapacité, de peur et de tension - devient insupportable ; les sens se réveillent et se révoltent. " C'est par ces mots que commence en 1953 la toute première intrigue de James Bond 007 imaginée par ...

Les westerns de Sergio Sollima

L'histoire du western italien veut qu'il y ait trois Sergio représentatifs du genre : Sergio Leone que l'on ne présente plus tant sa renommée a traversé les frontières et les années, Sergio Corbucci dont la noirceur a marqué et marque encore aujourd'hui ceux qui s'intéressent à lui, un nombre  qui a peu à peu grandi au fil des années et enfin, Sergio Sollima qui n'aura livré que trois westerns transalpins : La resa dei conti , Faccia a faccia et Corri uomo corri . Ma découverte de ces films est récente. Selon quelques articles que j'avais lu bien avant de les regarder, les westerns de Sergio Sollima faisaient état d'un propos politique dans leur façon de prendre parti pour les faibles face aux puissants. Dans La resa dei conti (1966), Jonathan Corbett (Lee Van Cleef), chasseur de primes candidat aux élections sénatoriales, se lance dans la traque de Cuchillo (Tomas Milian), accusé du viol et du meurtre d'une fillette. Avec Faccia a faccia ...