Accéder au contenu principal

Il était une fois en France - Tome 6 : La Terre Promise

Sixième et dernier tome de la bande dessinée qui s'inspire de la vie de Joseph Joanovici, ce ferrailleur juif originaire de Bessarabie qui a fait fortune en France pendant l'occupation allemande. L'opus s'ouvre sur son procès en 1949 où il est reconnu coupable de collaboration. Assigné à résidence à Mende, on le voit remonter peu à peu sa fortune en se lançant dans de nouvelles affaires avec l'aide de Lucie, à la fois son bras droit et sa maîtresse. Il a en tête de rejoindre Israël.

Malgré sa détermination, son sens des affaires et de la roublardise, Joanovici a de plus en plus de mal à échapper à son passé. Étant parvenu à rejoindre Israël en profitant de la loi du retour, il en sera rapidement expulsé en raison de ses activités de collaboration. A ce propos, il est l'un des seuls juifs à qui Israël refusera l'application de cette loi. Il doit aussi faire face à ses filles qui lui reprochent d'être responsable de la mort de leur mère.

Après avoir illustré son ascension, Fabien Nury et Sylvain Vallée consacrent le dernier album de leur série au déclin de Joseph Joanovici et réussissent la conclusion de leur œuvre. Même si les mentalités ont évolué, la bande dessinée reste un art peu ou pas considéré et les auteurs lui donnent ici ses lettres de noblesse tant ils se sont montrés capables de créer des ambiances et surtout exprimer de subtils sentiments dans les visages et les attitudes de leurs personnages. Je n'avais encore jamais vu de telles expressions dans une bande dessinée.

Ce que Nury et Vallée ont réalisé avec les six tomes n'est en rien une réhabilitation de ce sinistre individu qu'est Joseph Joanovici, loin de là. En ce qui me concerne, j'ignorais tout de son existence et il m'est entièrement antipathique à l'issue de cette série. Les auteurs n'ont nullement cherché à être complaisants à son égard et aucune empathie ne peut prendre le lecteur dans les dernières pages alors que Joanovici vieillit vers une inexorable mort.

Pour celles et ceux qui souhaiteraient approfondir le sujet, il existe plusieurs livres traitant directement ou indirectement du personnage ainsi que des téléfilms. Ne les ayant ni lus ni vus, je m'abstiendrai de tout commentaire sur ceux-ci.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P...

Top Gear : 50 years of Bond cars (2012) - Phil Churchward

En 2012, pour les cinquante années de vie cinématographique de James Bond 007, les émissions et les sujets se sont multipliés dans les médias papiers et audiovisuels. L'émission de télévision anglaise Top gear consacrée aux voitures et au sport automobile avait réalisé un numéro à propos des véhicules de James Bond et avait retenu mon attention. Bien sûr, il fut question de l'Aston-Martin DB V de Goldfinger et de la Lotus Esprit de The spy who loved me mais également de la Bentley que Ian Fleming lui avait attribué dans ses romans d'espionnage et d'aventures. Si Richard Hammond, le présentateur, ne manquait pas d'éloges vis-à-vis des véhicules prestigieux que l'espion avait pu conduire, il n'hésitait pas à fustiger la période BMW dont il qualifiait la Z3 de voiture de garçon coiffeur ; c'est un peu vrai, il faut l'admettre. Parsemée d'entretiens avec Roger Moore, Guy Hamilton et des cascadeurs généreux en anecdotes de tournages, la de...

Night of the living dead (1968), Zombie (1978), Day of the dead (1985) - George A. Romero

En apprenant la mort de George A. Romero le 16 juillet 2017, j'ai tenu à lui rendre mon petit hommage en regardant à nouveau sa trilogie des morts vivants : Night of the living dead , Zombie et Day of the dead . C'était surtout l'occasion de revoir des films qui m'amusent beaucoup et de les partager avec Stéphanie qui ne les avait jamais vu... Lorsqu'on lit un sujet sur Night of the living dead , il y a de grandes chances que soit signalé, derrière son aspect film d'horreur, son propos contestataire, à savoir la destruction symbolique de la famille traditionnelle et son antiracisme du fait que le héros soit joué par un acteur noir, Duane Jones, chose rare effectivement à l'époque. Personnellement, j'ai toujours douté de ces intentions prêtées à George A. Romero. D'abord, il a toujours affirmé qu'il avait choisi Duane Jones pour ses talents d'acteur ; ce qui est cependant la preuve d'une ouverture d'esprit de sa part...