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Bond on Bond (2012) - Roger Moore

Cette année, James Bond a 50 ans de vie cinématographique. Les producteurs ont mis tout en œuvre pour qu'un maximum de personnes en soit informé ; C'est aussi l'un des angles de communication utilisé pour Skyfall. A même été célébré un James Bond day le 05 octobre dernier et qui correspond à la date exacte des 50 ans de la sortie de Dr. No, le premier film de la série. Aussi, en cette période anniversaire pour 007, ils sont plusieurs à vouloir leur part du gâteau et c'est ainsi qu'un nombre conséquent de livres sur le sujet sont sortis... à intérêt variable.

Il faut donc choisir parce que tout n'est pas intéressant ou ne répond pas forcément aux attentes de chacun et aussi parce que les budgets ne sont pas illimités. En ce qui me concerne, mon choix s'est porté sur le livre écrit par Roger Moore, Bond on Bond, traduit en France en James Bond par Roger Moore. La période où Roger Moore a incarné le personnage créé par Ian Fleming n'est pas celle que je préfère. A mes yeux, seuls The spy who loved me et For your eyes only sortent du lot mais il me semblait que parmi tous ceux qui avaient sorti un livre à propos de James Bond (sur les voitures, les James Bond girls, un abécédaire et que sais-je encore), le 3ème interprète de l'espion britannique était finalement le plus légitime pour en parler. Peut-être aussi me suis-je fait influencer par sa tournée des médias il y a quelques semaines. On l'a vu sur de nombreux plateaux de télévision (dont Le grand journal en compagnie de Carole Bouquet alors qu'elle a toujours manifesté du dédain à l'égard de For your eyes only et le rôle qu'elle y jouait) et on l'a entendu dans plusieurs émissions de radio... même chez Les grosses têtes. Concernant ce passage, j'ai tenté l'écoute en podcast, je n'ai pas tenu jusqu'au bout tellement cette réunion de gros beaufs est insupportable. J'ai même ressenti de la gêne pour Roger Moore face au déferlement de la bêtise générale qui se manifestait face à lui. Dès lors, l'acteur n'avait rien à dire de passionnant au cours de cette émission.

Ecrit avec la collaboration d'un certain Gareth Owen, Roger Moore tente de résumer le demi siècle de James Bond en faisant part de son point de vue sur divers aspects. Quand il évoque les périodes en dehors de la sienne, il reste plutôt en surface et n'apprend pas grand chose aux bondophiles. Il est plus à l'aise et plus personnel lorsqu'il s'agit de parler de sa propre période et donc, forcément plus intéressant. Il fait part de ses souvenirs, raconte des anecdotes, souvent avec humour. D'ailleurs, on peut lire celle-ci : "Ainsi d'une scène où ma partenaire devait me souffler de la fumée de cigarette au visage. Dans ces cas-là, on remplace le tabac par du talc. Sauf que, au lieu de souffler légèrement à côté de mon visage, l'actrice ma craché son talc en plein dans les yeux - à quatre reprises. Inoubliable". Je me demande s'il ne s'agit pas de cette scène de The spy who loved me où Barbara Bach lui souffle en fait un produit dissimulé dans une cigarette pour endormir James Bond. Quelqu'un peut confirmer ?

L'acteur en profite également pour mettre un terme à une rumeur persistante et qui a été rapportée à de nombreuses reprises. Je l'ai moi même lu plusieurs fois. Il fait savoir que "contrairement à une croyance populaire, jamais je n'ai exigé par contrat d'être fourni en cigares. Certes, j'en fumais sur le plateau, mais je les avais acheté - pour le plus grand plaisir de notre assistant-réalisateur Dereck Cracknell".

A travers son livre, Roger Moore apparaît comme une personne sympathique, presque amicale, très gentleman même si certaines choses peuvent déplaire. Ainsi, l'acteur reconnaît sans problème qu'il est un exilé fiscal : "Après L'espion qui m'aimait, j'avais - à regret - quitté le Royaume-Uni pour échapper aux 87% d'imposition sur le revenu décrétés par le gouvernement travailliste". Une telle désinhibition sur un tel sujet a de quoi choquer, encore plus en cette période de crise. Elle apparaît plutôt malvenue au moment même où l'exil fiscal de Gérard Depardieu scandalise, quelques mois après la polémique au sujet de la demande de nationalité belge de Bernard Arnault.

Les photos et la mise en page sont agréables, le livre est conçu avec goût. Je ne regrette pas mon achat et en cette fin d'année, il peut être un joli cadeau pour quelqu'un intéressé par James Bond ou passionné par le cinéma d'aventures.

Commentaires

  1. Oui... Enfin, le père Moore n'en loupe pas une, comme on dit. Ses mémoires paraissent en même temps que Quantum of solace, en 2008 (et ressortent en collection Archipoche cette année). Ses souvenirs bondiens sortent en même temps que Skyfall, en 2012. Pour le prochain, il est déjà en train de raconter à un ghost writer les mille et une manières de porter un smoking : parution en 2014. Après quoi, il nous racontera la nuit de noces des parents de Craig, mais ça, ce sera pour 2016. Patientons.

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    1. Rires !

      Bien sûr, Roger Moore a saisi l'opportunité et concernant le ghost writer, il ne faut pas être dupe du rôle qu'a joué le Gareth Owen mentionné. D'ailleurs, il me semble qu'il a aussi joué le même rôle pour les mémoire de Roger Moore.

      Je n'ai pas lu les mémoires de Roger Moore. A vrai dire, ça ne m'intéresse pas plus que ça. C'est l'univers de James bond qui me plait, pas la vie de Roger Moore. Si encore, il avait une filmographie exceptionnelle, pourquoi pas mais on ne peut pas dire que ce soit vraiment le cas.

      Le saint et Amicalement vôtre ne m'ont jamais emballé plus que ça, je n'ai jamais vu un épisode d'Ivanhoé. En dehors des James Bond, j'ai peu de souvenirs des quelques films que j'ai pu voir dans lesquels il joue. Cela dit, j'aime bien "Les oies sauvages" que j'ai en dvd, il y a "L'équipée du Cannonball" qui est plaisant (sans non plus être exceptionnel) et je retiendrais aussi "Fire, ice and dynamite" non pas parce que c'est un bon film mais parce que c'est un nanar assez hallucinant ; l'un de mes plaisirs un peu coupables comme disent certains pour se justifier d'aimer quelques nanars et navets.

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