L'année dernière, à l'approche de Noël, j'avais choisi de chroniquer The Polar express, que je venais de découvrir en Blu-ray 3D. Pour 2012, changement de registre puisque j'ai opté pour Le père Noël est une ordure. J'ai souvent entendu les gens affirmer qu'ils préféraient la pièce de théâtre, personnellement je préfère le film. En effet, on trouve des ajouts de personnages, de situations et de dialogues dans le film qui sont aussi drôles que l'ensemble des éléments provenant directement de la pièce.
En arrivant pour leur permanence du réveillon de Noël, les bénévoles de l'association SOS détresse amitié n'ont aucune idée de la nuit agitée qu'ils vont vivre. Les catastrophes vont s'enchaîner les unes après les autres jusqu'au petit matin.
Ils étaient drôles les membres de l'équipe du Splendid (Thierry Lhermitte, Gérard Jugnot, Josiane Balasko, etc.), il y a 30 ans. Ils étaient jeunes, neufs et apportaient un souffle nouveau en dépoussiérant sérieusement le cinéma comique hexagonal. Savoir que le film a remporté très peu de succès à sa sortie est assez étonnant tant aujourd'hui il est devenu une référence. Nombreux sont celles et ceux, et de toutes générations, capables de sortir une quantité impressionnante de ses répliques. Il faut quand même reconnaître que sortir un film se déroulant un soir de 24 décembre en plein mois d'août est un peu risqué.
Tous les personnages sans exception vont se montrer lâches, égoïstes ou vulgaires. Même leur voisin, le pauvre Monsieur Preskovic (Bruno Moynot) qui, pour briser sa solitude le soir du réveillon, tente désespérément d'attirer l'attention des bénévoles en leur apportant des spécialités de son pays (les désormais célèbres Dobitchu de Sofia ou le fameux Kloug), essaiera de cacher au pharmacien du coin (Jacques François) qu'il a complètement ruiné son costume de soirée en le tâchant avec son Kloug : "Mais qu'est ce que c'est que cette matière ? Mais c'est... Mais c'est de la merde !" ; "Non, c'est Kloug". Je crois que c'est ma réplique préférée du film.
Ce qui frappe, c'est le fond absolument politiquement incorrect. Que le personnage soit bourgeois, clochard, travesti ou une gentille vieille fille coincée, il n'y en a pas un pour relever l'autre. Un tel radicalisme dans la satire et la caricature dans un film comique français peut surprendre. Aujourd'hui, il faut systématiquement supporter une morale, quelques personnages sympathiques pour contrebalancer l'attitude des méchants pointés du doigt ou une fin positive que, trop souvent, on voit arriver dès les premières minutes du métrage.
Dans Le père Noël est une ordure, rien de tout cela, la dernière séquence étant celle où l'on voit les acteurs balancer les morceaux empaquetés d'un cadavre aux animaux du zoo de Vincennes. Ceci dit, j'ai une petite préférence pour la fin de la pièce de théâtre : Ils meurent tous dans l'explosion de leur immeuble.
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