Accéder au contenu principal

Radin! (2016) - Fred Cavayé


Il était très loin de mes pensées cet ami... ce copain... cette connaissance... enfin, ce gars qui s'était greffé à notre bande de potes pendant quelques années et qui avait d'énormes oursins dans le porte-monnaie. Son souvenir s'est rappelé à moi dès les premières minutes de Radin!

Qu'est devenu Sam, lui qui demandait très régulièrement, pour économiser de l'essence, qu'on vienne le chercher chez lui pour aller au bar de nuit où l'on avait pris l'habitude de passer nos samedis soir autour d'une bière entre deux parties de billard ou de baby-foot ? Pourtant, c'était lui qui avait le moins de route à faire !

Je crois que c'est Guillaume qui a endossé le plus souvent du rôle de taxi ; et moi, le plus rarement, parce que je n'aime pas qu'on se foute de ma gueule. Pour tout remerciement, Guillaume a eu droit à une Amstel... la bière la moins onéreuse... "pour le chauffeur !" lui avait lancé Sam, généreusement.

Sam, qui avait caché une bouteille de vodka dans l'appartement des parents de Guillaume à Saint-Cyr-sur-Mer où la petite bande que nous formions passait les vacances d'été, parce qu'un soir après être revenus de la plage, nous avions commencé à vider les bouteilles et il sentait bien qu'il allait falloir rallonger quelques billets dans la caisse commune.

Je vois encore Julien, énervé le lendemain matin, aller et venir dans l'appartement à la recherche de je ne savais quoi, alors que, affalé dans le canapé, je tentais de lutter contre une belle gueule de bois.

- Mais Ju, qu'est-ce que tu fais ?

- Sam a planqué une bouteille de vodka hier soir, je la cherche.

- Mais non, on l'a fini la bouteille. 

- Il y en avait une deuxième.

Julien avait raison. Il a déniché la bouteille un peu plus tard et a engueulé Sam comme du poisson pourri ; à juste titre.

Sam qui, le même été, avait caché sous son oreiller des bonbons énergisants qu'une hôtesse nous avait donné en boite de nuit, alors que tout le monde avait déposé les siens sur la table.

Sam qui, à la fin d'un repas dans une pizzeria, avait insisté à payer exactement ce qu'il avait mangé parce que ça lui coutait moins que la division de l'addition que j'avais calculé en fonction du nombre de personnes présentes. Il n'avait pas pris d'apéritif, ni de dessert, ni de café et certainement l'une des pizzas les moins coûteuses.

Voilà maintenant seize ans que je ne l'ai pas vu. Est-ce que, comme dans Radin!, il débranche les rallonges avant d'aller dormir ? Collectionne t-il les bons de réduction ? Se cache t-il quand ses collègues font une quête au moment d'un départ en retraite ? Laisse t-il ses volets ouverts le soir pour éclairer son salon au réverbère ? Garde t-il des produits périmés depuis plusieurs années ? Mange t-il des demi steaks hachés à chaque repas ?

Dans le fond, ce qu'il devient, je m'en fiche mais il y a trois ou quatre ans, j'avais appris qu'il était adjoint au maire dans une petite commune... aux finances. J'espère que les agents de la collectivité territoriale n'en souffrent pas trop.

A part tout cela, Radin! est un film assez drôle.

Commentaires

  1. Je m'en souviens et J'ai bien ri en te lisant !!! Je me souviens aussi quand on l'a emmené dans le sud... au moment de payer l'essence dans une station 24/24 il nous a fait le coup de "j'ai pas de carte bancaire..."
    et puis aussi quand je lui avais payé un verre et que le lendemain il m'en a payé un, il a comparé le tarif des cocas dans les bars... et a choisi celui ou ca lui coûtait moins cher... et aussi il voulait pas mettre autant que nous dans la cagnotte parce qu'il ne buvait pas d'alcool ^^ peg

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ah oui !!! Tes souvenirs sont encore plus précis que les miens. Je me souvenais qu'il y avait eu une histoire autour d'un Coca avec toi mais je ne savais plus quoi exactement. Énorme !

      Supprimer
    2. Et il roulait les fenêtres fermées pour économiser de l'essence 😭

      Supprimer
    3. j'explose de rire! J'avais aussi oublié ce détail! Aujourd'hui, il doit être du genre à ne pas déclencher la climatisation parce que ça consomme plus d'essence. Il aurait pu jouer dans Radin!

      Supprimer
  2. Je suis sûre qu'il a une voiture sans clim ça coûte moins cher à l'achat

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Ça se trouve encore des voitures sans clim? Mais ne sous estimons pas les radins, ils sont capables de développer d'incroyables stratagèmes pour dépenser moins, et Sam n'était pas des plus mauvais

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P

Licence to kill (1989) - John Glen

Licence to kill est le premier James Bond que j'ai vu au cinéma. A l'époque, j'avais été un peu déçu, le canevas scénaristique étant similaire à de nombreuses productions cinématographiques des années quatre-vingts, à savoir une histoire de vengeance sur fond de trafic de drogue. Depuis, je l'ai revu à la hausse. En effet, bien qu'il s'agisse pour la première fois d'un titre non issu des écrits de Ian Fleming, il me semble plutôt fidèle à l'esprit du créateur de James Bond. Il s'inspire d'ailleurs d'éléments qui avaient été ignorés dans les précédentes adaptations, en premier lieu la mutilation de Felix Leiter ( David Hedison ), jeté dans la mâchoire d'un requin, événement dramatique qui intervient dans le roman Live and let die mais entièrement ignoré dans sa pitoyable adaptation de 1973 . Dans Licence to kill , Leiter est jeté au requin alors qu'il vient tout juste de se marier. Parallèlement, Della, son épouse, sera t

Bad taste (1987) - Peter Jackson

" Un film de Peter Jackson le réalisateur du Seigneur des anneaux ", voilà ce qu'on peut lire sur la boite du DVD sorti en 2006 de Bad taste . Si Peter Jackson est bien le réalisateur des deux films, je n'ai pu que m'amuser devant l'affirmation opportuniste insérée ici car les deux longs métrages n'ont rien en commun si ce n'est, effectivement, d'avoir le même metteur en scène. Quelques années auparavant, la trilogie The lord of the rings avait fait un carton en salle, et visiblement, le distributeur de Bad taste entendait en profiter pour vendre quelques galettes. Personnellement, j'étais ravi de voir le premier film de Peter Jackson en DVD car depuis sa sortie dans les années quatre vingts, j'admire son thème parfaitement idiot, sa mise en scène outrancière, son humour potache et cradingue, ses délires gores, et tout cela fait dans un total amateurisme avec une bande de copains. Des extraterrestres carnivores ont décimé