Accéder au contenu principal

Icebreaker (1983) - John Gardner

"Le complexe de la Mission commerciale militaire de la République socialiste populaire de Libye est situé près de la côte, à une quinzaine de kilomètres au sud-est de Tripoli. Un rideau d'eucalyptus, de cyprès et de pins le dissimule aux regards indiscrets. Vu du ciel, on dirait une prison. Trois clôtures anti-cyclones d'une hauteur de six mètres, surmontées d'un mètre de barbelé et de fil électrique, en forment l'enceinte.
La nuit, des chiens sont lâchés entre les clôtures et des patrouilles, en voitures blindées Cascavel, font des rondes régulières.
Les bâtiments du quartier sont avant tout fonctionnels. Une caserne basse, construite en bois, abrite les forces de sécurité ; deux immeubles plus confortables font office d' "hôtels" ; le premier héberge les délégués militaires étrangers, le second leurs homologues libyens."

Lire Ian Fleming une deuxième fois fut une profonde redécouverte de l'écrivain et du personnage qu'il a créé ; j'ai ensuite décidé de continuer avec les auteurs qui ont été chargés de perdurer les aventures littéraires de James Bond.

Les deux premiers romans de John Gardner (Licence renewed et For special services) sont des déceptions et ce n'est pas ce Icebreaker qui remonte le niveau. Dès les premières pages, j'ai vu poindre l'ennui. En plus d'un manque évident de personnalité dans l'écriture - je n'exige pourtant pas la lune, juste un récit bien construit suscitant un minimum d'excitation - je ne retrouve pas ce James Bond souvent à la limite de la dépression que Fleming a su si bien développé ni ces ambiances qu'il savait installer.

Chez Gardner, l'influence cinématographique se ressent fortement. Or, en 1983, c'est la période Roger Moore qui est loin d'être la meilleure. De mon point de vue, c'est même la pire. Pourtant, il met en place une situation qui avait du potentiel, celui d'être dans la lignée d'une Agatha Christie. Ian Fleming lui même l'avait fait dans Moonraker.

En Arctique, à la frontière russo-finlandaise dans une station de ski au milieu des neiges et des glaces, des agents de différents pays (Etats-Unis, URSS, Israël et Grande-Bretagne, cette dernière étant bien entendu représentée par James Bond) sont regroupés dans le but d'enquêter et d'arrêter une certaine armée d'action national-socialiste vraisemblablement dirigée par un ancien criminel de guerre nazi. Rapidement, 007 soupçonne la présence d'un traitre parmi les membres de l'opération Brise-Glace.

Hélas, l'écrivain est incapable de créer la moindre tension, le moindre suspense et se contente d'enchainer des événements sans grande finesse. Tout est plutôt caricatural et finalement barbant ; à tel point que le bouquin m'est tombé des mains avant d'atteindre la fin, me fichant entièrement de savoir qui pouvait bien être la brebis galeuse du groupe.
.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P...

24 - saison 6

Dans les dernières secondes de la cinquième saison, Jack Bauer (Kiefer Sutherland) se faisait enlever par des agents chinois. Au début de celle-ci, il est rapatrié aux États-Unis. Depuis plusieurs semaines, l'Amérique subit une vague d'attentats sans précédent. Rapidement, la menace nucléaire se fait sentir. Autant la saison précédente m'était apparue comme un modèle de maîtrise du temps réel en la revoyant l'année dernière, autant la sixième emprunte des raccourcis parfois difficiles à avaler. De plus, la série prend l'allure d'une saga familiale, d'abord parce que le président américain est Wayne Palmer, le propre frère de David Palmer, un des précédents présidents de 24 et surtout aussi parce le frère de Jack Bauer est impliqué dans l'histoire ainsi que son père, apprend-t-on par la suite ; et ces deux là ne sont pas du côté des "gentils". Leurs actes sont tellement violents, immoraux et vénaux que la famille Bauer m'est apparue...

Walking dead - 21. Guerre totale

Voilà encore un volume de Walking dead encore fort mouvementé ! Comme indiqué par son titre, c'est effectivement la guerre, entre la bande à Negan et les autres groupes. Il est encore amusant de constater qu'à l'intérieur d'un univers dont les codes semblaient immuables - j'en ai déjà fait la remarque mais je la répète, il s'agit des bases posées par les films de George A. Romero , qui restent de mon point de vue, toujours et encore, la référence en matière de films de morts vivants (il faudra que je les chronique un de ces jours) - les responsables de Walking dead , tout en prolongeant une certaine tradition, parviennent à apporter quelque innovation, notamment dans ce vingt et unième, avec l'idée de Negan d'infester ses ennemis par des carreaux trempés du sang des zombies, dans le but de les "zombifier". L'idée est amusante ; de mémoire, je n'ai pas souvenir de l'avoir vu dans un de ces nombreux films d'horreur dont j...