Accéder au contenu principal

Taboo (2012) - Casey Hill

Avant-propos : Casey Hill, nous apprend la présentation incluse dans le livre, est le pseudonyme utilisé par un couple de Dublin, Kevin et Melissa Hill. Il s'agit donc d'un thriller écrit à quatre mains. La configuration, si elle n'est pas isolée, est assez peu courante, du moins me semble t-il. Elle méritait donc d'être signalée en début de billet.

"Prologue
Baie de San Francisco, Californie

- Allez, Reilly, je suis sûre que t'es pas cap !
- Jess, oublie. Je ne le ferai pas, d'accord ?
Reilly traînait des pieds en rentrant de l’école. Sa jeune sœur sautillait devant elle, ses nattes blondes soyeuses se soulevant à quhaque pas. Reilly détestait aller chercher sa sœur à l’école. Toutes ses amies pouvaient se rendre au centre commercial, mais pas elle. Elle devait récupérer Jess, la ramener à la maison, lui donner son goûter et s’assurer qu’elle fasse bien ses devoirs.
- Papa t'a déjà dit de ne pas t'approcher de lui.
A vingt mètres devant elle, un vieux monsieur s'affairait à ratisser les feuilles mortes dans son jardin. Vêtu d'une chemise en flanelle et d'une salopette sale, il avait le dos voûté, des cheveux fins argentés, et ses deux grosses mains noueuses agrippaient solidement le manche du râteau. C'était l'automne, les feuilles tombaient des arbres, et le soleil se couchait chaque jour un peu plus tôt.
- Allez, dis-lui quelque chose, lança Jess en direction de Reilly, ses yeux bleu clair pétillants de malice.
- Qu'est-ce que je viens de te dire ? On ne doit pas parler à cet homme." 

Reilly Steel, une experte de la police scientifique qui a quitté le FBI pour rejoindre la capitale irlandaise, la terre de ses origines familiales, est confrontée à un tueur en série alors qu'elle aspirait à un peu de calme et de sérénité. En effet, Reilly Steel semble trainer un lourd passé familial. Assez rapidement, il apparait que le tueur la connait...

Taboo repose sur des personnages et des situations assez classiques. Nous avons même droit au personnage du mentor, un certain Daniel Forrest qui fut un professeur influent et proche de l'enquêtrice. Malgré ce qui peut apparaitre comme étant des poncifs, j'ai apprécié la lecture de ce thriller du début à la fin. L'intrigue est suffisamment bien construite et ordonnée pour être suivie sans ennui. De surcroit, elle est assez courte et va donc droit à l'essentiel. Un gage d'efficacité.

Les meurtres sont mis en scène en fonction des théories de Freud sur les tabous. En fait, j'ignore complètement ce qu'a bien pu écrire le fondateur de la psychanalyse au sujet des tabous mais les motivations du meurtrier ne sont pas plus idiotes que d'autres qui ont pu inspirer d'autres auteurs ou des  scénaristes de cinéma. D'ailleurs, à la lecture, j'ai pensé à Seven, le terrible film de David Fincher dont les scènes de meurtres sont établies en fonction des sept péchés capitaux.

Pour conclure, Taboo, s'il ne sort pas des sentiers battus, se lit facilement et sans ennui. Le couple d'auteurs a un style plutôt accrocheur, direct, qui sait rester dans la droite ligne de l'intrigue qu'ils ont élaborée.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P...

La maison de Gaspard ferme ses portes

Je me souviens parfaitement de la première fois que j'ai vu Gaspard. Il jouait dans un box avec son frère chez l'éleveur où je m'étais rendu avec l'intention d'acquérir un chien. En entrant dans le hangar où se trouvaient les box, il a arrêté de jouer et s'est assis devant la porte grillagée en me regardant. J'ai su immédiatement que je repartirais avec lui. Il avait trois mois et demi. Chiot, il a fait quelques conneries. Il a bouffé un mur, déchiqueté un livre mais ce n'est rien par rapport à la joie qu'il a apporté pendant toutes ces années. A de nombreuses reprises, il m'a accompagné en randonnée en montagne dans les Alpes et dans les Pyrénées. Il restait toujours à vue d’œil et attendait assis quand il ne me voyait plus. Un jour, dans la résidence où j'habitais et alors que je revenais de balade avec lui, un rottweiler a foncé sur moi. Gaspard n'a pas hésité à se placer devant moi et à se battre frontalement avec ce chien ; ...

Shaken and stirred : The David Arnold James Bond project (1997) - David Arnold

Le titre de l'album est un clin d’œil à "Shaken not stirred", la formule de James Bond à chaque commande de Vodka Martini. Les thèmes bondiens sont passés à la moulinette sous la direction du compositeur David Arnold. Celui-ci a confectionné les bandes originales de  Tomorrow never dies , The world is not enough , Die another day et Casino Royale . Il a apporté à ces films un son électronique moderne et dynamique pour revenir à une partition plus classique sur le dernier, changement d'acteur et de direction. Shaken and stirred : The David Arnold James Bond project est un album conceptuel de reprises de titres bondiens avec des artistes de musique rock et électronique. Un très bon disque en phase avec son époque et ce qu'il se faisait il y a vingt ans. Aujourd'hui, il est encore parfaitement écoutable et bouillonne toujours d'énergie. Son point fort est toujours, à mon avis, la revisite de On her Majesty's secret service de Propellerhe...