"Mo venait de descendre à la Rivière du saumon mâle, où la communauté s'était installée pour la saison chaude, car elle donnait envie de s'y baigner. De la rive, surplombant la vaste rivière en lacet qui ne devait pas se vider de son eau, il plongea sous la cascade et cessa d'être visible. Il venait de disparaître dans les profondeurs du courant et un bouillon de bulles fraîches triomphantes le revigorait. Aux alentours, comme il n'y avait pas de panneau d'interdiction, il nagea un moment sous la stimulante chute d'eau, à l'horizontal, puis, l'esprit purifié, sortit la tête de la rivière et respira un bol d'air frais. Il s'ébroua et se sentit de nouveau autorisé à vivre."
Mo vit au paléolithique supérieur, cette période considérée comme celle de l'arrivée de l'homme moderne. Avec lui, il y a Gary, un glouloup, un être mi-homme mi-loup.
Mo, épris de liberté, supporte de moins en moins les règles et le poids de la communauté dans laquelle il vit. Il quitte alors le groupe pour une aventure qui deviendra une métaphore de l'évolution humaine. Débordant d'idées, à chaque émulation de son cerveau, des fleurs lui poussent au milieu des cheveux. Sur la piste d'un mégacéros, autrement dit un cerf du paléolithique, Mo créera pour l'abattre l'Arme à Ressort de Corde, c'est-à-dire un arc.
Ainsi, d'abord pour satisfaire des besoins primitifs, ses inventions vont par la suite se faire de plus en plus élaborées pour tendre vers les arts et des créations qui donnent tout leur sens au terme Humanité. Mo retournera ensuite chez les siens pour partager ce qu'il a fait et découvert et c'est de cette façon que la communauté va pouvoir continuer d'évoluer vers la civilisation. C'est aussi une vision altruiste des choses que propose Étienne Fossier car à aucun moment, il n'est question de monnayer ses découvertes, Mo n'ayant qu'une intention, les partager avec sa communauté, notamment ce qu'il appelle la Gribouille c'est-à-dire les dessins qui ornent les grottes telles que les célèbres grottes de Lascaux.
Peu à peu, les avancées ne se contentent plus d'avoir des finalités visant à améliorer des besoins primaires. Ainsi, la mort du chaman fait l'objet d'un rituel et le rapprochement entre Mo et Kâa-lyn répond à des codes qui peuvent s'apparenter à un mariage.
Vient alors l'envie de la part de Mo de laisser des traces ineffaçables du passage de son peuple sur terre afin que les générations à venir aient conscience des civilisations passées.
Bien-sûr, nous sommes en présence d'un paléolithique imaginé car de nombreux éléments relèvent du domaine du fantastique. Par exemple, le soleil nommé ici le Roi du ciel peut se mettre à parler et je doute fortement qu'un être tel le glouloup ait effectivement existé. Mais ce n'est pas un problème, bien au contraire. L'important est le voyage qu'a écrit l'auteur, son regard sur le monde des Hommes d'aujourd'hui et qu'il partage avec ses lecteurs ; et en ce qui me concerne, ce fut une lecture agréable, surprenante et très amusante, Étienne Fossier faisant souvent preuve d'humour. De nombreux passages sont aussi de véritables odes à la nature, donnant à la lecture un sentiment de fraîcheur bien venu.
Il reste encore des choses à dire tant La main au charbon : Chronique de l'Homme moderne est un livre riche. J'invite donc les visiteurs de mon blog à s'y intéresser.
Note:
Étienne Fossier a dédié son livre à la mémoire de son frère, Franck.
Mo vit au paléolithique supérieur, cette période considérée comme celle de l'arrivée de l'homme moderne. Avec lui, il y a Gary, un glouloup, un être mi-homme mi-loup.
Mo, épris de liberté, supporte de moins en moins les règles et le poids de la communauté dans laquelle il vit. Il quitte alors le groupe pour une aventure qui deviendra une métaphore de l'évolution humaine. Débordant d'idées, à chaque émulation de son cerveau, des fleurs lui poussent au milieu des cheveux. Sur la piste d'un mégacéros, autrement dit un cerf du paléolithique, Mo créera pour l'abattre l'Arme à Ressort de Corde, c'est-à-dire un arc.
Ainsi, d'abord pour satisfaire des besoins primitifs, ses inventions vont par la suite se faire de plus en plus élaborées pour tendre vers les arts et des créations qui donnent tout leur sens au terme Humanité. Mo retournera ensuite chez les siens pour partager ce qu'il a fait et découvert et c'est de cette façon que la communauté va pouvoir continuer d'évoluer vers la civilisation. C'est aussi une vision altruiste des choses que propose Étienne Fossier car à aucun moment, il n'est question de monnayer ses découvertes, Mo n'ayant qu'une intention, les partager avec sa communauté, notamment ce qu'il appelle la Gribouille c'est-à-dire les dessins qui ornent les grottes telles que les célèbres grottes de Lascaux.
Peu à peu, les avancées ne se contentent plus d'avoir des finalités visant à améliorer des besoins primaires. Ainsi, la mort du chaman fait l'objet d'un rituel et le rapprochement entre Mo et Kâa-lyn répond à des codes qui peuvent s'apparenter à un mariage.
Vient alors l'envie de la part de Mo de laisser des traces ineffaçables du passage de son peuple sur terre afin que les générations à venir aient conscience des civilisations passées.
Bien-sûr, nous sommes en présence d'un paléolithique imaginé car de nombreux éléments relèvent du domaine du fantastique. Par exemple, le soleil nommé ici le Roi du ciel peut se mettre à parler et je doute fortement qu'un être tel le glouloup ait effectivement existé. Mais ce n'est pas un problème, bien au contraire. L'important est le voyage qu'a écrit l'auteur, son regard sur le monde des Hommes d'aujourd'hui et qu'il partage avec ses lecteurs ; et en ce qui me concerne, ce fut une lecture agréable, surprenante et très amusante, Étienne Fossier faisant souvent preuve d'humour. De nombreux passages sont aussi de véritables odes à la nature, donnant à la lecture un sentiment de fraîcheur bien venu.
Il reste encore des choses à dire tant La main au charbon : Chronique de l'Homme moderne est un livre riche. J'invite donc les visiteurs de mon blog à s'y intéresser.
Note:
Étienne Fossier a dédié son livre à la mémoire de son frère, Franck.
Sur le chemin de ma vie, j'ai croisé Franck. J'étais en troisième et depuis plusieurs années, je m'étais pris de passion pour le dessin et les arts plastiques sous toutes leurs formes. Surtout, je dessinais beaucoup en cherchant toujours à varier les techniques et j'avais l'intention de me diriger vers un métier en lien avec les arts plastiques.
A l'époque, existait le baccalauréat F12, arts et lettres, pour ensuite passer un BTS arts appliqués. Dans la région, deux lycées proposaient le bac F12. Il fallait cependant passer des épreuves d'entrée. Franck, fils d'une collègue de mon père avait suivi ce cursus et il s'était proposé pour me parler de son expérience et présenter son métier. Je l'avais évidemment rencontré avec plaisir.
J'ai ensuite passé les épreuves d'entrée pour les deux lycées. A Amiens, j'ai échoué à l'oral. A Roubaix, j'étais dans les premiers sur une liste d'attente après avoir passé les épreuves. Suite à quelques désistements, mes parents ont été appelés pour me dire que je pouvais rejoindre le lycée mais vexé de ne pas avoir été pris tout de suite, j'ai refusé pour suivre une filière des plus classiques, bac littéraire puis fac de droit.
Aujourd'hui, Franck n'est plus de ce monde.
Commentaires
Enregistrer un commentaire