Accéder au contenu principal

SPECTRE (2015) - Sam Mendes (second billet)


Je n'avais pas été véritablement convaincu par SPECTRE à sa sortie au cinéma. J'avais bien tenté la rédaction d'un billet positif mais les personnes sachant lire entre les lignes peuvent deviner que l'enthousiasme n'est pas entier. J'avais par la suite reconnu ma déception ICI.

En fait, je m'attendais à une autre histoire, à une autre intrigue. La raison ? La première photo dévoilée du film qui m'a tout de suite fait penser à On her Majesty's secret service. A cela s'ajoutait le titre du film qui supposait le retour de Ernst Stavro Blofeld et de son organisation criminelle. On her Majesty's secret service est le récit le plus marquant des intrigues liées à Blofeld et le SPECTRE.

Parmi les informations avancées avant la sortie, un point m'interpellait avec insistance, le nom du personnage interprété par Christoph Waltz : Franz Oberhauser. Dans la nouvelle Octopussy, il y a un Hannes Oberauser, professeur de ski d'un jeune James Bond, bien avant qu'il devienne le 007 que l'on connait. Si le prénom n'était pas le même, je supposais quand même un rapprochement avec Ian Fleming ; et il était logique de le supposer puisque le créateur de James Bond inspire les producteurs et les scénaristes de la franchise depuis l'arrivée de Daniel Craig.

Ces éléments et ces suppositions réunies m'ont conduit à penser que SPECTRE allait être une version moderne du film de 1969 ; et j'étais enthousiaste car On her Majesty's secret service est une histoire formidable, le roman comme le film ; mais SPECTRE n'a pas grand chose à voir avec cette intrigue où Bond se marie pour être veuf dans les minutes qui suivent l'échange des alliances avec Teresa. J'étais donc en réalité surtout déstabilisé de ne pas avoir vu ce à quoi je m'attendais. 

Sorti début mars en vidéo, j'ai pu aborder le film débarrassé de mes a priori et l'apprécier pour ce qu'il est réellement, je l'espère du moins.

Comme il l'avait fait avec Skyfall, Sam Mendes a réalisé un important travail d'ambiance, il est même plus poussé. Le scénario est plutôt intéressant aussi. Mais des choses me chagrinent.

Si Christoph Waltz est le meilleur Blofeld que nous ayons eu, car se rapprochant de celui des romans, pourquoi avoir voulu rappeler les anciennes interprétations des premiers films par des détails manquant de finesse ? Le costume à col Mao, l'apparition du chat blanc, création strictement cinématographique et non flemingienne, et surtout, pourquoi avoir tenu à blesser Blofeld à l’œil droit dans la dernière demi heure, évoquant ainsi la ridicule prothèse-blessure que porte Donald Pleasance dans You only live twice ? Cela me fait sortir du film pour me rappeler l'un des plus faibles de la franchise.

La séance de torture tombe également à plat. Pourquoi cette présentation préalable avant qu'elle ne se fasse pour... rien ? J'ai lu qu'elle provenait de Colonel Sun, le premier roman post Fleming mais ce livre n'est tellement pas bon que je n'en ai gardé que très peu de souvenir. Et, n'y a t-il plus rien à trouver chez l'auteur original pour se sentir dans l'obligation de puiser chez les autres ? Je ne le pense pas.

Malgré ces remarques, SPECTRE est quand même un bon film. Le Bond est bon. J'apprécie surtout le développement inédit des personnages de Q, M et Miss Moneypenny et surtout le fait qu'ils soient impliqués dans l'intrigue pendant que 007 agit sur le terrain. J'aime beaucoup également l'idée que le scénario établisse le lien entre tous les Bond de Daniel Craig. Un tel arc scénaristique fait figure de jamais vu et c'est une excellente idée. Un nouveau regard peut ainsi être porté sur les trois précédents longs métrages.

Daniel Craig, reviendra t-il pour un cinquième Bond ? Actuellement, personne ne peut le dire mais il est certain que sa période est la plus intéressante.

L'image du Blu-ray est splendide, peut-être la plus belle que j'ai pu voir dans ce format.

Commentaires

  1. Rien ne vaut un deuxième visionnage, à tête reposée. Finalement, ce qui vous plaît moins dans ce film est, si je vous ai bien lu, relativement mineur. Peut-être (je n'en sais rien) les allusions aux anciens Blofeld ont-elles été imposées aux scénaristes par les producteurs ? Mais cela n'aura guère de conséquences, je crois.

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Oui, je n'aime pas du tout les allusions aux anciens Blofeld. Depuis Casino Royale, nous sommes sur d'autres bases alors pourquoi ? C'était inutile et j'aurais préféré des allusions liées au Blofeld de Fleming.

      Supprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P

Licence to kill (1989) - John Glen

Licence to kill est le premier James Bond que j'ai vu au cinéma. A l'époque, j'avais été un peu déçu, le canevas scénaristique étant similaire à de nombreuses productions cinématographiques des années quatre-vingts, à savoir une histoire de vengeance sur fond de trafic de drogue. Depuis, je l'ai revu à la hausse. En effet, bien qu'il s'agisse pour la première fois d'un titre non issu des écrits de Ian Fleming, il me semble plutôt fidèle à l'esprit du créateur de James Bond. Il s'inspire d'ailleurs d'éléments qui avaient été ignorés dans les précédentes adaptations, en premier lieu la mutilation de Felix Leiter ( David Hedison ), jeté dans la mâchoire d'un requin, événement dramatique qui intervient dans le roman Live and let die mais entièrement ignoré dans sa pitoyable adaptation de 1973 . Dans Licence to kill , Leiter est jeté au requin alors qu'il vient tout juste de se marier. Parallèlement, Della, son épouse, sera t

Bad taste (1987) - Peter Jackson

" Un film de Peter Jackson le réalisateur du Seigneur des anneaux ", voilà ce qu'on peut lire sur la boite du DVD sorti en 2006 de Bad taste . Si Peter Jackson est bien le réalisateur des deux films, je n'ai pu que m'amuser devant l'affirmation opportuniste insérée ici car les deux longs métrages n'ont rien en commun si ce n'est, effectivement, d'avoir le même metteur en scène. Quelques années auparavant, la trilogie The lord of the rings avait fait un carton en salle, et visiblement, le distributeur de Bad taste entendait en profiter pour vendre quelques galettes. Personnellement, j'étais ravi de voir le premier film de Peter Jackson en DVD car depuis sa sortie dans les années quatre vingts, j'admire son thème parfaitement idiot, sa mise en scène outrancière, son humour potache et cradingue, ses délires gores, et tout cela fait dans un total amateurisme avec une bande de copains. Des extraterrestres carnivores ont décimé