Suite de la série de BD Il était une fois en France : tome 5 et avant dernier opus : Le petit juge de Melun.
Articles concernant les tomes précédents :
Tome 1 : L'empire de monsieur Joseph ; Tome 2 : Le vol noir des corbeaux ; Tome 3 : Honneur et police ; Tome 4 : Aux armes, citoyens !
Nous sommes au lendemain de la fin de la seconde guerre mondiale. La guerre et l'occupation allemande sont finies. La France, comme toute l'Europe, est libre ; mais c'est aussi l'heure des règlements des comptes et du jugement des collaborateurs. La mère du jeune résistant Robert Scaffa apporte des photos de son fils assassiné au juge d'instruction Jacques Legentil avec qui nous faisions brièvement connaissance dans le premier tome. Bouleversé, celui-ci se donne pour mission de trouver les coupables. Il s'agit de Joseph Joanovici et de ses complices (cf. les tomes précédents). Le problème est que Joanovici ayant joué sur les deux tableaux, résistance et collaboration, il a réussi à être décoré pour ses (maigres) activités de résistant. Une terrible pression est alors mise sur le juge Legentil et madame Scaffa.
Le vent tourne pour Joanovici mais lui et ses complices sont prêts à tout pour échapper à la justice, jusqu'à l'ignoble. "Personne n'est intouchable !" lance le juge Legentil à son épouse qui s'inquiète de l'obsession qui anime son mari. Celui-ci apprendra à ses dépends que pour les sbires de Joanovici, il ne l'est pas non plus. Sa femme se fera agresser, violer.
Si je m'en tiens à ce que j'ai pu glaner en effectuant des recherches sur internet, il semble que le juge Legentil soit une pure création des auteurs de cette bande dessinée. Si jusqu'à présent, la part fictionnelle ne me gênait pas, elle m'apparait avec ce cinquième tome plutôt problématique. En effet, les auteurs font du juge Legentil le protagoniste principal. Il en est même le personnage du titre. Le petit juge de Melun, c'est lui. L'ensemble, même s'il est employé pour servir de support à des faits réels, relève donc plus de la fiction que de la réalité ; et on sait à quel point, encore aujourd'hui, les faits liés à l'occupation allemande peuvent être des sujets délicats. Fabien Nury et Sylvain Vallée n'auraient peut-être pas du donner autant d'importance à un personnage fictif.
Ils sont néanmoins honnêtes. Dès le premier tome, ils préviennent qu'il existe une part romancée dans leur série. D'ailleurs, dans un entretien pour Paris-Match que l'on peut lire ICI, Fabien Nury est très clair : "J'écris des scénarii à partir de faits réels. Ce n'est pas là le travail d'un historien qui essaie lui de produire une vérité historique. Moi je fais de la fiction". On se rend compte que ce qui les intéressait, lui et Sylvain Vallée étaient de raconter une histoire de gangsters pendant l'occupation en ayant cependant conscience que "quand on traite d'un sujet aussi lourd que l'Holocauste ou l'Occupation, on ne peut pas faire n'importe quoi". Leur référence, et je m'en doutais bien, est l'excellent Once upon a time in America. Le titre fait d'ailleurs écho au dernier film de Sergio Leone et bien que se déroulant à une époque et dans des lieux différents, l'ambiance est assez similaire.
La narration a été simplifiée pour ce cinquième numéro. Il n'y a plus ces flashbacks que j'aimais tant mais un récit qui se déroule de façon linéaire. C'est un peu dommage. Cela dit, le travail du dessin reste toujours de qualité et cet opus s'avère intéressant dans la mesure où le trouble qui pouvait régner au lendemain de la libération est plutôt bien retranscrit et mis en scène ; du moins, je l'imagine, je suis trop jeune pour avoir vécu cette période.
Rendez-vous pour le sixième et dernier tome : La Terre Promise
Articles concernant les tomes précédents :
Tome 1 : L'empire de monsieur Joseph ; Tome 2 : Le vol noir des corbeaux ; Tome 3 : Honneur et police ; Tome 4 : Aux armes, citoyens !
Nous sommes au lendemain de la fin de la seconde guerre mondiale. La guerre et l'occupation allemande sont finies. La France, comme toute l'Europe, est libre ; mais c'est aussi l'heure des règlements des comptes et du jugement des collaborateurs. La mère du jeune résistant Robert Scaffa apporte des photos de son fils assassiné au juge d'instruction Jacques Legentil avec qui nous faisions brièvement connaissance dans le premier tome. Bouleversé, celui-ci se donne pour mission de trouver les coupables. Il s'agit de Joseph Joanovici et de ses complices (cf. les tomes précédents). Le problème est que Joanovici ayant joué sur les deux tableaux, résistance et collaboration, il a réussi à être décoré pour ses (maigres) activités de résistant. Une terrible pression est alors mise sur le juge Legentil et madame Scaffa.
Le vent tourne pour Joanovici mais lui et ses complices sont prêts à tout pour échapper à la justice, jusqu'à l'ignoble. "Personne n'est intouchable !" lance le juge Legentil à son épouse qui s'inquiète de l'obsession qui anime son mari. Celui-ci apprendra à ses dépends que pour les sbires de Joanovici, il ne l'est pas non plus. Sa femme se fera agresser, violer.
Si je m'en tiens à ce que j'ai pu glaner en effectuant des recherches sur internet, il semble que le juge Legentil soit une pure création des auteurs de cette bande dessinée. Si jusqu'à présent, la part fictionnelle ne me gênait pas, elle m'apparait avec ce cinquième tome plutôt problématique. En effet, les auteurs font du juge Legentil le protagoniste principal. Il en est même le personnage du titre. Le petit juge de Melun, c'est lui. L'ensemble, même s'il est employé pour servir de support à des faits réels, relève donc plus de la fiction que de la réalité ; et on sait à quel point, encore aujourd'hui, les faits liés à l'occupation allemande peuvent être des sujets délicats. Fabien Nury et Sylvain Vallée n'auraient peut-être pas du donner autant d'importance à un personnage fictif.
Ils sont néanmoins honnêtes. Dès le premier tome, ils préviennent qu'il existe une part romancée dans leur série. D'ailleurs, dans un entretien pour Paris-Match que l'on peut lire ICI, Fabien Nury est très clair : "J'écris des scénarii à partir de faits réels. Ce n'est pas là le travail d'un historien qui essaie lui de produire une vérité historique. Moi je fais de la fiction". On se rend compte que ce qui les intéressait, lui et Sylvain Vallée étaient de raconter une histoire de gangsters pendant l'occupation en ayant cependant conscience que "quand on traite d'un sujet aussi lourd que l'Holocauste ou l'Occupation, on ne peut pas faire n'importe quoi". Leur référence, et je m'en doutais bien, est l'excellent Once upon a time in America. Le titre fait d'ailleurs écho au dernier film de Sergio Leone et bien que se déroulant à une époque et dans des lieux différents, l'ambiance est assez similaire.
La narration a été simplifiée pour ce cinquième numéro. Il n'y a plus ces flashbacks que j'aimais tant mais un récit qui se déroule de façon linéaire. C'est un peu dommage. Cela dit, le travail du dessin reste toujours de qualité et cet opus s'avère intéressant dans la mesure où le trouble qui pouvait régner au lendemain de la libération est plutôt bien retranscrit et mis en scène ; du moins, je l'imagine, je suis trop jeune pour avoir vécu cette période.
Rendez-vous pour le sixième et dernier tome : La Terre Promise
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