"Quelque part entre les ombres" installait le personnage de John Blacksad, un chat détective privé, archétype du héros solitaire des années 50 et le plongeait dans l'histoire du meurtre de son ancienne maîtresse par un homme d'affaires (ou plutôt un crapaud d'affaires car tous les protagonistes sont des animaux) limite mafieux. L'intrigue était classique mais d'une grande efficacité grâce aux dessins et au découpage d'une qualité exceptionnelle.
Ici, le détective est chargé de retrouver Kayleigh, une fillette d'un quartier pauvre appelé "The line" où une guerre des gangs sévit entre les Black Claws et les Artics. On distingue très bien à quels groupes font référence ces deux clans. Le premier fait nettement penser aux black panthers (car composé uniquement d'animaux noirs) tandis que le second est une référence au Ku Klux Klan (les animaux membres sont tous blancs). Element central de l'histoire, la description des Artics est plus développée par les auteurs. Leurs membres proviennent de tous milieux, de la haute société aux catégories populaires en passant par la police ; et comme le Ku Klux Klan, ils tiennent des réunions clandestines au cours desquelles, ils portent toges et cagoules.
Personnage solitaire, John Blacksad n'est le bienvenu ni chez les Black Claws ni chez les Artics, le héros étant un chat noir au museau blanc et donc sujet à la suspicion pour chacun des clans. Il sera néanmoins amené dans son enquête à faire équipe avec Weekly, journaliste un peu filou personnalisé pertinemment en fouine. Si leur première rencontre tourne court au détriment de ce dernier, le héros se prendra finalement d'amitié pour lui jusqu'à risquer sa vie pour le sortir du lynchage que lui ont préparé les Artics.
L'intrigue est plus développée, plus intéressante que précédemment et tout comme le premier tome, les dessins sont toujours aussi élégants si ce n'est mieux. Ce tome 2 confirme le talent de Diaz Canales et Guardino et l'alchimie de leur travail ensemble. Il est agréable par exemple de constater l'évolution du temps, on passe peu à peu de la fin de l'automne au début de l'hiver par une neige qui envahit progressivement les décors. John Blacksad tout comme son univers de façon générale gagnent en envergure.
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