En apprenant la mort de George A. Romero le 16 juillet 2017, j'ai tenu à lui rendre mon petit hommage en regardant à nouveau sa trilogie des morts vivants : Night of the living dead, Zombie et Day of the dead. C'était surtout l'occasion de revoir des films qui m'amusent beaucoup et de les partager avec Stéphanie qui ne les avait jamais vu...
Lorsqu'on lit un sujet sur Night of the living dead, il y a de grandes chances que soit signalé, derrière son aspect film d'horreur, son propos contestataire, à savoir la destruction symbolique de la famille traditionnelle et son antiracisme du fait que le héros soit joué par un acteur noir, Duane Jones, chose rare effectivement à l'époque.
Personnellement, j'ai toujours douté de ces intentions prêtées à George A. Romero. D'abord, il a toujours affirmé qu'il avait choisi Duane Jones pour ses talents d'acteur ; ce qui est cependant la preuve d'une ouverture d'esprit de sa part à une époque où la ségrégation raciale était encore répandue aux États-Unis.
Ensuite, cette interprétation concernant la volonté de vouloir mettre à mal l'image traditionnelle de la famille m'a toujours semblé tirée par les cheveux. Certes, la petite fille zombifiée élimine ses parents à la fin du métrage et on ne regrettera pas le sort réservé au père, autoritaire envers sa femme et son enfant, et condescendant envers les autres personnages. Son épouse était une femme soumise. Le sort tragique de cette famille n'est de mon point de vue, qu'un événement supplémentaire dans la progression du récit horrifique.
Concernant la suite, Zombie, il est admis qu'il s'agit en filigrane d'une critique de la société de consommation. Je suis du même avis. L'action se déroule quasiment intégralement dans un immense centre commercial et certains plans ne trompent pas sur le rapprochement voulu entre les clients des galeries marchandes et les morts vivants qui errent dans ces mêmes couloirs. Des dialogues, aussi, entre les personnages à propos des zombies et le fait qu'ils viennent déambuler là, sans but, sont clairs quant à la comparaison zombies/clients. Romero nous dit bien que la société consumériste fait de nous des écervelés.
Le troisième long métrage, Day of the dead, s'en prend aux militaires. Dans une base de l'armée, un groupe de survivants tentent de cohabiter du mieux qu'ils peuvent. Deux factions sont identifiables : D'un côté, des militaires et de l'autre des scientifiques. Ces derniers effectuent des recherches dans l'optique de trouver un moyen de mettre fin à la propagation des morts vivants. Les militaires n'ont que faire de ces recherches, seule compte l'élimination des zombies par les armes. Évidemment, les deux clans ne pourront éviter la confrontation.
J'ai lu, il y a plusieurs années sur un forum, un point de vue d'une personne qui m'avait semblé pertinent : en gros, il expliquait que, encouragé par les analyses rédigées sur Night of the living dead, Romero s'était senti "obligé" d'insérer des sous-entendus sociétaux dans ses films d'horreur suivants.
A partir des années 2000, encouragé par une résurrection du genre qu'il a créé, Romero a cru bon de prolonger sa mythique trilogie avec Land of the dead, Diary of the dead et Survival of the dead. Pas sûr que c'était nécessaire.
Très amusant ces films!
RépondreSupprimerSurtout le dernier avec de la bonne "barbaque" sanguinolente.