"La pluie.
Le mois de juin le plus merdique de tous les temps.
Depuis plusieurs semaines, la même rengaine, grise, trempée, glaciale. Et c'était encore pire la nuit. Le commandant Olivier Passan fit claquer la culasse de son Px4 Storm SD et le posa sur ses genoux, cran de sûreté levé. Il reprit le volant de la main gauche et sait de l'autre son Iphone. Le programme GPS tournait sur l'écran tactile, éclairant son visage par en dessous, façon vampire.
- On est où ? grogna Fifi. Putain, on est où, là ?
Passan ne répondit pas. Ils roulaient lentement, phares éteints, distinguant à peine le décor. Un labyrinthe circulaire, à la Borges. Des murs courbes tapissés de briques et d'enduit rosâtre, multipliant les entrées, les allées, les détours, mais repoussant toujours l'intrus vers l'extérieur, à la manière d'une muraille de Chine qui tournerait sur elle-même, protégeant un centre mystérieux.
Le labyrinthe n'était qu'une cité classée ZFU : zone franche urbaine. Le Clos-Saint-Lazare, à Stains."
De Jean-Christophe Grangé, je n'avais lu que Les rivières pourpres après avoir vu l'adaptation de Mathieu Kassovitz, pour constater que ce qu'avait écrit Grangé était plus intéressant (et pourtant, malgré ses défauts, j'apprécie assez le film).
Le mois de juin le plus merdique de tous les temps.
Depuis plusieurs semaines, la même rengaine, grise, trempée, glaciale. Et c'était encore pire la nuit. Le commandant Olivier Passan fit claquer la culasse de son Px4 Storm SD et le posa sur ses genoux, cran de sûreté levé. Il reprit le volant de la main gauche et sait de l'autre son Iphone. Le programme GPS tournait sur l'écran tactile, éclairant son visage par en dessous, façon vampire.
- On est où ? grogna Fifi. Putain, on est où, là ?
Passan ne répondit pas. Ils roulaient lentement, phares éteints, distinguant à peine le décor. Un labyrinthe circulaire, à la Borges. Des murs courbes tapissés de briques et d'enduit rosâtre, multipliant les entrées, les allées, les détours, mais repoussant toujours l'intrus vers l'extérieur, à la manière d'une muraille de Chine qui tournerait sur elle-même, protégeant un centre mystérieux.
Le labyrinthe n'était qu'une cité classée ZFU : zone franche urbaine. Le Clos-Saint-Lazare, à Stains."
De Jean-Christophe Grangé, je n'avais lu que Les rivières pourpres après avoir vu l'adaptation de Mathieu Kassovitz, pour constater que ce qu'avait écrit Grangé était plus intéressant (et pourtant, malgré ses défauts, j'apprécie assez le film).
Comme c'est le cas régulièrement, c'est sur les conseils de ma compagne que je me suis mis à la lecture de Kaïken.
Dès le début, Grangé embarque le lecteur dans un récit où un tueur en série s'en prend à des femmes enceintes qu'il éventre pour détruire leur fœtus dans une mise en scène morbide en région parisienne. L'OPJ Olivier Passan est chargé de l'enquête. Passionné de culture japonaise, il doit faire face à son prochain divorce d'avec sa femme, Naoko, une japonaise qui n'en peut plus de son regard romantique sur son pays d'origine.
Les chapitres sont assez courts et le rythme est rapide, donnant ainsi l'impression que Passan est constamment à cran, dans son enquête comme dans sa vie privée. La tension s'intensifie encore plus lorsque des indices font comprendre que le tueur sait qui est le flic qui le traque et qu'il accède sans problème à l'intérieur de son domicile.
Passan a de sérieux soupçons envers une personne qu'il cible grâce à un faisceau d'indices mais est-ce réellement elle l'auteur des crimes ? Le romancier entretient habilement le doute et parvient à créer un suspense prenant sur ce point. Il m'est même arrivé de douter de la santé mentale de Passan en me demandant si ce n'était pas lui le tueur et l'auteur de ce qui se passe dans sa maison. En tout cas, alors que je supposais une fracture psychologique chez Passan, de nouvelles révélations vont venir confirmer des points de sa personnalité.
En fonction du récit, il m'est également arrivé de supposer, même si l'éventualité paraissait un peu grosse, que Naoko n'était pas neutre dans les événements qui s'enchaînent dans leur domicile. L'issue de ce thriller sera encore plus surprenante que ce qu'il est possible d'imaginer et s'inscrit dans un débat très actuel. Jean-Christophe Grangé a réussi un récit qui tient constamment en haleine et qui joue sans cesse avec le mental du lecteur, même si dans les derniers chapitres le rythme ralentit un peu, l'auteur se perdant dans des détails pas nécessairement pertinents ; c'est un peu dommage. Sans cette faiblesse, Kaïken est un quasi sans faute.
Dès le début, Grangé embarque le lecteur dans un récit où un tueur en série s'en prend à des femmes enceintes qu'il éventre pour détruire leur fœtus dans une mise en scène morbide en région parisienne. L'OPJ Olivier Passan est chargé de l'enquête. Passionné de culture japonaise, il doit faire face à son prochain divorce d'avec sa femme, Naoko, une japonaise qui n'en peut plus de son regard romantique sur son pays d'origine.
Les chapitres sont assez courts et le rythme est rapide, donnant ainsi l'impression que Passan est constamment à cran, dans son enquête comme dans sa vie privée. La tension s'intensifie encore plus lorsque des indices font comprendre que le tueur sait qui est le flic qui le traque et qu'il accède sans problème à l'intérieur de son domicile.
Passan a de sérieux soupçons envers une personne qu'il cible grâce à un faisceau d'indices mais est-ce réellement elle l'auteur des crimes ? Le romancier entretient habilement le doute et parvient à créer un suspense prenant sur ce point. Il m'est même arrivé de douter de la santé mentale de Passan en me demandant si ce n'était pas lui le tueur et l'auteur de ce qui se passe dans sa maison. En tout cas, alors que je supposais une fracture psychologique chez Passan, de nouvelles révélations vont venir confirmer des points de sa personnalité.
En fonction du récit, il m'est également arrivé de supposer, même si l'éventualité paraissait un peu grosse, que Naoko n'était pas neutre dans les événements qui s'enchaînent dans leur domicile. L'issue de ce thriller sera encore plus surprenante que ce qu'il est possible d'imaginer et s'inscrit dans un débat très actuel. Jean-Christophe Grangé a réussi un récit qui tient constamment en haleine et qui joue sans cesse avec le mental du lecteur, même si dans les derniers chapitres le rythme ralentit un peu, l'auteur se perdant dans des détails pas nécessairement pertinents ; c'est un peu dommage. Sans cette faiblesse, Kaïken est un quasi sans faute.
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