Accéder au contenu principal

Die another day (2002) - Lee Tamahori


Die another day est à Pierce Brosnan ce que Moonraker était à Roger Moore ; et, c'est généralement oublié, ce que You only live twice était à Sean Connery, c'est-à-dire un James Bond s'engageant sans retenue dans un délire science-fictionnel que j'apprécie peu. Cela n'a rien à faire dans un James Bond. J'ai encore en tête les premiers mots entendus au cinéma lorsque le générique de fin a débuté : "On dirait une parodie !" prononcés par mon ami Julien qui était avec moi.

Avec Die another day, les producteurs entendaient célébrer les quarante ans de vie sur grand écran du personnage de Ian Fleming et ils l'ont fait de la pire façon qu'il soit. Multiplier les références et autres clins d’œil à tous les précédents films ne donne pas nécessairement un bon James Bond.

Non, 007 ne peut pas conduire une Aston-Martin invisible ni échapper à un rayon laser tiré d'un satellite en orbite autour de la terre, tout comme ses ennemis ne changent pas de visage à coups d'opérations transformant leur ADN. Tout cela, et tout ce qui relève de la science-fiction dans ce film est purement imbécile. En tout cas, ce n'est pas cette version de l'agent secret qui me passionne depuis plus de vingt-cinq ans.

Le dernier Bond de Pierce Brosnan est une course à la surenchère où la scène qui suit se doit d'être plus énorme que la précédente. La mise en scène de Lee Tamahori n'étant pas des plus exceptionnelles, le spectateur finit par se lasser de ce déluge d'effets spéciaux pour attendre poliment que tout cela se finisse. Et dans ce genre de situation, plus de deux heures, c'est long.

Je retiens tout de même le combat d'escrime qui dégénère entre 007 et Gustav Graves. Plutôt intense, il se démarque étonnamment. Mais l'affrontement final Bond/Graves est ridicule, l'ennemi étant revêtu d'une combinaison ergonomique que n'aurait pas rejeté un membre des Power Rangers.

Alors que GoldenEye promettait une période intéressante avec l'arrivée de Pierce Brosnan, on ne peut que regretter les choix qui ont suivi jusqu'à Die another day. Ian Fleming est tellement loin que l'on est presque étonné de voir une référence à la création livresque du personnage. James Bond trouve un livre, Birds of the West Indies écrit par... James Bond. En effet, Ian Fleming avait emprunté le nom de l'ornithologue qui en est l'auteur pour baptiser son héros.

Vu sur le Blu-ray du coffret Bond 50, l'image est très belle mais le son m'a paru un peu faible, mal équilibré entre les voix et les effets sonores en tous genres.

Commentaires

  1. Effectivement, deux choses sont à retenir : le duel à l'épée, bien réalisé ; la voiture invisible, la pire idée qui puisse être.

    RépondreSupprimer

Enregistrer un commentaire

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P...

Casino Royale (1953) - Ian Fleming

Avant propos : la quasi intégralité de cet article a été rédigée avant le week-end James Bond au Touquet . C'est l'organisation de ce week-end qui m'a motivé pour me plonger à nouveau dans les origines de 007 plus de 20 ans après les avoir lu. Il y a quelques similitudes avec les propos de Jacques Layani lors de sa conférence du 8 octobre dernier mais en aucune façon, je n'ai copié ou récupéré ce qu'il a pu dire sur Ian Fleming et James Bond. Je tenais à le préciser afin d'éviter tout malentendu avec celles et ceux qui ont assisté à la conférence ainsi qu'avec Jacques Layani lui même. " L'odeur d'un casino, mélange de fumée et de sueur, devient nauséabonde à trois heures du matin. L'usure nerveuse causée par le jeu - complexe de rapacité, de peur et de tension - devient insupportable ; les sens se réveillent et se révoltent. " C'est par ces mots que commence en 1953 la toute première intrigue de James Bond 007 imaginée par ...

Tout sur le cinéma : Panorama des chefs d'œuvre et des techniques (2011)

Le programme est ambitieux. Tout sur le cinéma promet ce volumineux livre. Grâce à un remarquable esprit de synthèse, il y parvient. De la Sortie de l'usine Lumière à Lyon (1895) à Un prophète (2009), des films de cape et d'épée des années 20 au cinéma français des années 2000, le livre entend parcourir toutes les périodes du cinéma, tous les genres et toutes les nationalités en mettant le focus sur les films les plus emblématiques. Le travail effectué permet de se rendre compte que les films qu'on peut apprécier, aduler, même parmi ceux que l'on croit en marge, s'inscrivent dans un historique et participent à la constante évolution du septième art. C'est passionnant, enrichissant. Il donne aussi, et surtout, très envie d'aborder certains genres que j'ai jusqu'ici plutôt écarté, par négligence, par rejet, en fonction d’à priori certainement un peu stupides.