L'histoire de Joseph Joanovici se poursuit dans ce 2ème tome et même si les auteurs ont reconnu en introduction du 1er volet avoir mêlé aux événements réels des faits imaginés, il est évident qu'ils se fondent sur un travail de recherche plutôt conséquent. Pour appuyer leur travail, le lecteur a droit à une préface de Grégory Auda, ancien archiviste de la Préfecture de Police de Paris, doctorant en histoire et auteur de l'ouvrage Les belles années du "milieu" 1940 - 1944. Ce "milieu", Joseph Joanovici va en devenir l'une des figures les plus emblématiques pendant l'occupation allemande.
Le tome 2 commence le 14 juin 1940. Alors que Joseph Joanovici a l'opportunité de s'enfuir aux Etats-Unis, il décide au dernier moment de ne pas embarquer. Le récit laisse entendre que cette occasion lui est possible grâce au versement de bakchichs venant de sa fortune. Alors qu'on peut penser qu'il a quelques scrupules à fuir grâce à son argent alors que d'autres ne le peuvent pas, il n'en est rien car on le voit rapidement se rendre dans un bureau d'achats pour vendre des centaines de tonnes de cuivre et de laiton aux allemands. Quand Lucie, son bras droit, lui demande si les allemands savent qu'il est juif, il répond : "Je crois qu'ils s'en fichent. Tout ce qui compte, c'est que les affaires reprennent". Ainsi, l'homme est resté pour faire des affaires, pour collaborer avec l'occupant.
Pourtant, grâce à ses relations, il n'hésite pas à faire falsifier les papiers de ses ouvriers juifs afin qu'ils ne craignent rien des nazis ; mais là encore, il s'agit moins d'actes de résistances que de pouvoir exploiter ceux qui travaillent pour lui afin de faire fructifier son capital. Ainsi, l'homme s'enfoncera de plus en plus dans une ambiguïté malsaine protégeant quelques personnes qui le servent tout en partageant des repas en compagnie des nazis. Il y a même l'intervention d'un certain docteur Petiot (intervention réelle ou imaginée par les auteurs ? Je ne sais pas mais son apparition est tellement effrayante que la seule image "animée" que j'ai de ce sinistre personnage, l'interprétation hallucinée de Michel Serrault dans l'excellent Docteur Petiot de Christian de Chalonge, m'a tout de suite sauté à l'esprit) pour faire disparaître les corps de mafieux corses qui pouvaient révéler ses origines juives. Là encore, le comportement de Joseph Joanovici est flottant. Il parle de les éloigner mais lorsque les hommes de main mis à sa disposition par les allemands les abattent, il semble horrifié par la situation.
Le graphisme est précis et le récit, malgré la complexité de certaines situations, est limpide. Le vol noir des corbeaux se termine par un Joseph Joanovici entouré de 2 SS qui passent devant tout le monde pour obtenir un certificat d'aryanité en bonne et due forme. Édifiant !
Si la qualité des dessins, de la narration et du travail de reconstitution historique est constante, toujours aussi rigoureuse pour les volumes suivants (il y en à 6), je pense qu'il sera possible d'affirmer que l'on a là l'une des meilleures séries de la bande dessinée. Jusqu'ici, c'est magistral !
Le tome 2 commence le 14 juin 1940. Alors que Joseph Joanovici a l'opportunité de s'enfuir aux Etats-Unis, il décide au dernier moment de ne pas embarquer. Le récit laisse entendre que cette occasion lui est possible grâce au versement de bakchichs venant de sa fortune. Alors qu'on peut penser qu'il a quelques scrupules à fuir grâce à son argent alors que d'autres ne le peuvent pas, il n'en est rien car on le voit rapidement se rendre dans un bureau d'achats pour vendre des centaines de tonnes de cuivre et de laiton aux allemands. Quand Lucie, son bras droit, lui demande si les allemands savent qu'il est juif, il répond : "Je crois qu'ils s'en fichent. Tout ce qui compte, c'est que les affaires reprennent". Ainsi, l'homme est resté pour faire des affaires, pour collaborer avec l'occupant.
Pourtant, grâce à ses relations, il n'hésite pas à faire falsifier les papiers de ses ouvriers juifs afin qu'ils ne craignent rien des nazis ; mais là encore, il s'agit moins d'actes de résistances que de pouvoir exploiter ceux qui travaillent pour lui afin de faire fructifier son capital. Ainsi, l'homme s'enfoncera de plus en plus dans une ambiguïté malsaine protégeant quelques personnes qui le servent tout en partageant des repas en compagnie des nazis. Il y a même l'intervention d'un certain docteur Petiot (intervention réelle ou imaginée par les auteurs ? Je ne sais pas mais son apparition est tellement effrayante que la seule image "animée" que j'ai de ce sinistre personnage, l'interprétation hallucinée de Michel Serrault dans l'excellent Docteur Petiot de Christian de Chalonge, m'a tout de suite sauté à l'esprit) pour faire disparaître les corps de mafieux corses qui pouvaient révéler ses origines juives. Là encore, le comportement de Joseph Joanovici est flottant. Il parle de les éloigner mais lorsque les hommes de main mis à sa disposition par les allemands les abattent, il semble horrifié par la situation.
Le graphisme est précis et le récit, malgré la complexité de certaines situations, est limpide. Le vol noir des corbeaux se termine par un Joseph Joanovici entouré de 2 SS qui passent devant tout le monde pour obtenir un certificat d'aryanité en bonne et due forme. Édifiant !
Si la qualité des dessins, de la narration et du travail de reconstitution historique est constante, toujours aussi rigoureuse pour les volumes suivants (il y en à 6), je pense qu'il sera possible d'affirmer que l'on a là l'une des meilleures séries de la bande dessinée. Jusqu'ici, c'est magistral !
Commentaires
Enregistrer un commentaire