C'est avant tout les dessins qui m'ont incité à m'intéresser à cette série de bande dessinée écrit par Fabien Nury, dessiné par Sylvain Vallée et mis en couleur par Delf. Ils illustrent un scénario basé sur la vie d'un personnage bien réel, Joseph Joanovici. Cependant, un avertissement prévient le lecteur : "Bien que cette histoire soit inspirée de faits réels, elle n'en demeure pas moins une fiction : les incidents authentiques, les suppositions et l'invention pure sont ici librement mélangés. Les personnages historiques côtoient des êtres composites et d'autres entièrement imaginaires : leurs apparences, comportements et expressions sont le fait des auteurs."
On ne peut que saluer l'honnêteté des auteurs de reconnaître en introduction que, malgré des personnages et faits réels, ils n'ont réalisé rien d'autre qu'une fiction. En effet, combien d’œuvres prétendent rendre fidèlement la vie d'une personne ou de témoigner justement de faits sur une période déterminée tout en se permettant des libertés ou des interprétations sujettes à caution sans l'indiquer ? Combien comportent en introduction la mention "Inspiré de faits réels", surtout dans le cinéma, formule suffisamment vague pour se permettre des libertés sans l'avouer totalement dupant ainsi le public ? Par exemple, il fut reproché à Oliver Stone de nombreuses erreurs, libertés et approximations dans JFK sur ce qui entoure l'assassinat de John F. Kennedy. Pour rester dans la période de la seconde guerre mondiale, il est reconnu que des libertés ont été prises dans The longest day par rapport au débarquement du 6 juin 1944. Par exemple, la bataille du casino de Ouistreham est une invention puisque le casino avait été détruit par les allemands et remplacé par un bunker. U-571 présente les américains comme les premiers à s'être emparés de la machine allemande de chiffrement Enigma alors que ce fait de guerre revient aux britanniques. Les exemples de ce type sont nombreux.
Il était une fois en France est donc l'histoire romancée de Joseph Janovici, juif roumain immigré en France qui, de simple ferrailleur analphabète, est devenu l'un des hommes les plus riches de l'hexagone. Avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale, on le voit être l'un des principaux fournisseurs du métal pour la construction de la ligne Maginot tout en fournissant illégalement l'Allemagne nazie du même métal qui, on le sait, servira à son réarmement. Il continuera à jouer sur les deux tableaux pendant l'occupation en collaborant avec les allemands pendant l'occupation tout en jouant la carte de la résistance. N'ayant jamais lu quoi que ce soit le concernant (il existe par exemple une biographie écrite par Alphonse Boudard, L'étrange Monsieur Joseph ou L'affaire Joinovici : collaborateur, résistant... et bouc émissaire d'André Goldschmidt) ni vu les films où il apparait (Un héros très discret de Jacques Audiard par exemple), je découvre cet homme. Peut-être ai-je vu ou lu l'un de ces nombreux documentaires existant sur la seconde guerre mondiale où il aurait pu être évoqué mais dans ce cas, je l'ai oublié.
Entre allers et retours sur plusieurs périodes, le récit est passionnant à suivre, d'autant plus que le découpage des planches et le choix des cadrages sont d'une rare pertinence jusqu'à parfois rendre compte de sentiments que je trouve difficile à retranscrire dans les bandes dessinées : le désespoir, la solitude, la gène. Les protagonistes sont pour certains complexes et ambigus. Ce 1er tome constitue une excellente introduction à une série qui en compte 6.
La bande dessinée est aujourd'hui reconnue comme un art, le 9ème dit-on. Cette reconnaissance est récente mais elle me semble assez précaire. Je me souviens de ma maîtresse de conférence en droit administratif à la faculté de droit d'Amiens qui avait fait tout un speech lors d'un cours sur le sujet où elle affirmait qu'il ne s'agissait pas d'un art. Je ne sais plus comment elle en était arrivée là entre les fonctions jurisprudentielles du Conseil d'Etat et les autorités investies du pouvoir réglementaire mais ça m'avait laissé songeur. Nous étions dans la deuxième moitié des années 90. Quoi qu'il en soit, c'est par des œuvres telles que Il était une fois en France que s'écrivent les meilleures pages de l'histoire de la bande dessinée.
On ne peut que saluer l'honnêteté des auteurs de reconnaître en introduction que, malgré des personnages et faits réels, ils n'ont réalisé rien d'autre qu'une fiction. En effet, combien d’œuvres prétendent rendre fidèlement la vie d'une personne ou de témoigner justement de faits sur une période déterminée tout en se permettant des libertés ou des interprétations sujettes à caution sans l'indiquer ? Combien comportent en introduction la mention "Inspiré de faits réels", surtout dans le cinéma, formule suffisamment vague pour se permettre des libertés sans l'avouer totalement dupant ainsi le public ? Par exemple, il fut reproché à Oliver Stone de nombreuses erreurs, libertés et approximations dans JFK sur ce qui entoure l'assassinat de John F. Kennedy. Pour rester dans la période de la seconde guerre mondiale, il est reconnu que des libertés ont été prises dans The longest day par rapport au débarquement du 6 juin 1944. Par exemple, la bataille du casino de Ouistreham est une invention puisque le casino avait été détruit par les allemands et remplacé par un bunker. U-571 présente les américains comme les premiers à s'être emparés de la machine allemande de chiffrement Enigma alors que ce fait de guerre revient aux britanniques. Les exemples de ce type sont nombreux.
Il était une fois en France est donc l'histoire romancée de Joseph Janovici, juif roumain immigré en France qui, de simple ferrailleur analphabète, est devenu l'un des hommes les plus riches de l'hexagone. Avant le déclenchement de la seconde guerre mondiale, on le voit être l'un des principaux fournisseurs du métal pour la construction de la ligne Maginot tout en fournissant illégalement l'Allemagne nazie du même métal qui, on le sait, servira à son réarmement. Il continuera à jouer sur les deux tableaux pendant l'occupation en collaborant avec les allemands pendant l'occupation tout en jouant la carte de la résistance. N'ayant jamais lu quoi que ce soit le concernant (il existe par exemple une biographie écrite par Alphonse Boudard, L'étrange Monsieur Joseph ou L'affaire Joinovici : collaborateur, résistant... et bouc émissaire d'André Goldschmidt) ni vu les films où il apparait (Un héros très discret de Jacques Audiard par exemple), je découvre cet homme. Peut-être ai-je vu ou lu l'un de ces nombreux documentaires existant sur la seconde guerre mondiale où il aurait pu être évoqué mais dans ce cas, je l'ai oublié.
Entre allers et retours sur plusieurs périodes, le récit est passionnant à suivre, d'autant plus que le découpage des planches et le choix des cadrages sont d'une rare pertinence jusqu'à parfois rendre compte de sentiments que je trouve difficile à retranscrire dans les bandes dessinées : le désespoir, la solitude, la gène. Les protagonistes sont pour certains complexes et ambigus. Ce 1er tome constitue une excellente introduction à une série qui en compte 6.
Commentaires
Enregistrer un commentaire