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La 3D dans son salon

"Pour Noël, on ne s'offrirait pas une TV 3D et un lecteur Blu-Ray 3D ?". Voilà ce que j'ai entendu en substance de la part de JustmeFanny quelques semaines avant Noël 2010. Un tel achat n'était pas prévu mais après tout pourquoi pas ? La 3D devenant de plus en plus présente au cinéma, j'avais bien envie dans le fond qu'on en profite à la maison.

Mais j'étais sceptique.

Les commentaires à propos du cinéma en 3D n'étaient pas (et ne le sont toujours pas) forcément enthousiastes. Mis à part Avatar qui a connu un immense succès, un lot de très bonnes critiques (mais pas de façon unanime non plus) et dont les qualités visuelles sont indéniables, on ne peut pas dire qu'à chaque film qui sort en 3D (et il y en a de plus en plus) ce soit le même engouement tant sur la forme que sur le fond.

La première fois que je me suis laissé présenter les écrans 3D par un vendeur, j'ai appris avec étonnement qu'on pouvait changer une image 2D en 3D grâce à la fonction de conversion. L'effet n'est pas aussi profond mais il m'avait plutôt séduit. C'est après un vif débat ("Alors ça t'intéresse ?" "Oui" "Très bien, on achète alors") que l'on a décidé de s'équiper du matériel adéquat. Alors, qu'en est-il au bout de plus d'une année d'arrivée de la 3D dans notre salon ?

La première chose que j'ai faite, c'est de convertir la partie d'échecs de From Russia with love. C'était sympathique et je me voyais déjà regarder tout une série de films à grand spectacle ou d'aventures et d'action avec cette conversion.

Le premier film que j'ai regardé dans ce format est Piranha 3D mis en scène par Alexandre Aja, le metteur en scène du stressant Haute tension avec Cécile de France et du remake réussi de The hill have eyes. C'était nouveau, ça m'a plu, d'autant plus que je dois reconnaître un certaine faiblesse pour ce genre de film plutôt régressif, gore, fun, sexy même s'il n'évite pas une certaine vulgarité. Le spectacle auquel on s'attend est présent. Il y a quelque chose d'assez réjouissant de voir une fête d'étudiants américains (ces fameux spring breaks) où la débauche est le maître mot tourner au cauchemar sanglant en format tridimensionnel. Cependant, le film n'a pas été réalisé directement ainsi, il a été transformé en post-production. C'est certainement pour cette raison que l'effet 3D de Resident Evil : Afterlife m'a tout de suite semblé nettement plus agréable et impressionnant. Là aussi, on peut discuter des qualités du scénario (le 4ème film de la franchise franchit un pas de plus dans la connerie) mais Paul W.S Anderson offre un vrai spectacle 3D et la mise en scène en use et en abuse. Un vrai plaisir de ce point de vue.

Du côté des films d'horreur en 3D, il y a aussi The final destination et Final destination 5 qui sont les deux derniers opus de la série de films Final destination (logique !). Même si j'ai toujours une préférence pour le 2ème épisode avec son hallucinant carambolage et la façon dont sont éliminés un à un les survivants, la 3D apporte un plus. Ainsi, l'incroyable et délirant accident de Nascar du début du 4ème et la série de morts qui s’enchaînent par la suite prennent une dimension encore plus spectaculaire que ça ne l'aurait été en format plat. Quant au 5ème, s'il est plus sage, la 3D rend tout aussi amusant l'incident du pont et les crimes de la faucheuse qui s'ensuivent pendant tout le film. Une série qui a su se renouveler en utilisant ce format et qui a aussi su s'arrêter à temps avant de devenir rébarbatif si l'on en croit la fin du 5. Quoi qu'il ne faut jamais douter de l'imagination des scénaristes et de la volonté des producteurs de gagner de l'argent, le 4ème Friday the 13th était sous-titré "The final chapter"... et il y en a eu 10 sans compter le cross-over avec Freddy Krueger et le remake.

Pour continuer et finir dans le plaisir régressif en 3D, Drive angry (traduit en France en Hell driver, allez comprendre...) de Patrick Lussier n'est pas mal non plus. Complètement crétin avec un Nicolas Cage outrageusement moumouté, il bénéficie néanmoins de moments tridimensionnels efficaces entre ses fusillades percutantes et ses cascades improbables en voitures. Plus malsain, plus violent et plus gore, le 7ème épisode de la série Saw : Certaines séquences de torture et de meurtre étaient déjà très dérangeantes dans les précédents films, cette fois, les chairs semblent être découpées directement devant vos yeux et le sang gicle sur vos lunettes de conversion. Il faut pouvoir supporter toute cette violence graphique mais là aussi, il semble qu'il soit mis un terme aux jeux mortels, pervers et morbides du fameux Jigsaw puisque le film est sous-titré "Final chapter".

Mais il y a des déceptions. Elles viennent de Clash of the Titans de Louis Leterrier et The green hornet de Michel Gondry. Pour le premier, sans compter que le film en lui-même n'est pas exceptionnel, les effets 3D m'ont semblé parfois assez laids. Quant au second qui est une remise au goût du jour de la série éponyme des années 60, je me demande encore à quoi ils servent, d'autant plus que le scénario est loin d'être original, que les péripéties manquent de punch et que Jay Chou n'a pas l'efficacité charismatique de Bruce Lee. Dommage, deux projets intéressants qui tombent un peu à l'eau. On verra ce que donnera Wrath of the Titans, la suite des aventures de Persée qui sort cette année. Pour celles du frelon vert, rien ne semble se profiler à l'horizon pour le moment.

En revanche, avec les films d'animation et ceux combinant les prises de vue réelle et d'animation, il n'y a pas eu de mauvaises surprises. Alpha et Omega de Anthony Bell et Ben Gluck et Alice in Wonderland de Tim Burton s'avèrent satisfaisants visuellement. D'ailleurs la 3D apporte une aide indéniable pour se plonger dans le pays des merveilles version Tim Burton car il faut quand même reconnaître que l'ensemble manque d'originalité. Il y a nettement plus de folie dans le dessin-animé de 1951 qui est dans le liste des Disney que je préfère avec, entre autres, The sword in the stoneThe aristocats et Robin Hood.


La conversion 3D de The Polar Express de Robert Zemeckis est une totale réussite comme j'ai déjà pu le dire dans un précédent article. Dans le train, l'ambiance est vraiment immersive. Pour A Christmas Carol du même Zemeckis, le travail est toujours de très bonne qualité et on peut se rendre compte que la motion capture a encore fait des progrès depuis The Polar express. L'animation m'a semblé plus fluide et les décors plus détaillés. Deux films dont la tri-dimension doit normalement illuminer sans problème les yeux des gamins en période de Noël... comme ce fût le cas pour moi au mois de décembre dernier alors que l'enfance, c'est fini depuis pas mal d'années.

Toujours au rayon des films d'animation, il y a Legend of the guardians - The owls of Ga'Hoole de Zack Snyder. Passé l'étonnement de voir le réalisateur du remake de Zombie et de 300 aux commandes de l'adaptation de livres pour enfants où des chouettes se font la guerre, il faut reconnaître que visuellement, il s'agit d'un petit bijou. Certaines images sont splendides et laissent pantois d'admiration. Dans un autre registre, Cats and dogs : The revenge of Kitty Galore où les chiens et les chats se mènent secrètement la guerre au milieu des humains qui ne se doutent de rien, le film contient son lot de plaisirs cinéphiliques. Malgré une affiche crétine qui n'augure rien de bon, la suite de Cats & dogs est finalement un amusant spectacle qui parodie un bon nombre de films et séries à commencer par ceux de James Bond. Le visuel du générique est d'ailleurs une version 3D canins et félins très drôle de ceux de l'agent secret britannique. Le film en lui même est loin d'être mauvais et sa 3D est de bonne qualité.

J'ai déjà dit ce que je pensais de la 3D de Captain America : The first avenger ICI, agréable mais pas extraordinaire. Quant à celle de Tintin - Le secret de La Licorne qui vient de sortir en vidéo, je ne l'ai pas encore regardé mais j'espère qu'elle sera bonne. Au cinéma, elle s'était révélée très jolie et je ne pense pas que Steven Spielberg et Peter Jackson auraient accepté de sortir un produit de qualité douteuse. Je me souviens d'ailleurs d'une interview du second dans un numéro hors-série du magazine Mad Movies où il expliquait que s'il pouvait supporter l'échec commercial, il ne pouvait supporter l'idée de sortir un film dont il aurait honte. Pour avoir jeté un oeil sur quelques scènes au Blu-ray 3D de Tintin, ça à l'air d'être du tout bon. J'ai hâte de revoir le film en entier.

Pour finir avec les films en 3D, le dernier que j'ai vu est Shark night dont le metteur en scène David R. Ellis était aux manettes des 2ème et 4ème Final destination. Le problème n'est pas la 3D qui même si elle n'est pas saisissante n'est pas mauvaise. Le problème est que le niveau du film est plutôt bas. Acteurs mauvais, scénario dépourvu d'originalité, mise en scène basique, situations stupides et pour un film d'horreur, c'est chiche en hémoglobine.

Pour la conversion 2D en 3D, à ce jour, je n'ai finalement testé que les six premiers Saw en préparation de la real 3D du chapitre final et la dernière saison de la série Lost. Globalement, j'apprécie le volume que ça apporte à l'image même si c'est nettement moins impressionnant qu'une vraie image en trois dimensions.

Tous les films sortis en Blu-ray 3D ne sont pas répertoriés dans cet article. D'abord parce que je ne les ai pas tous vus et ensuite parce que je n'ai pas envie de tous les voir. On peut cependant remarquer qu'il s'agit principalement de films à spectacle.

Quel est l'avenir de la 3D au cinéma et dans nos salons ? Il semble incertain. On entend beaucoup la critique consistant à affirmer que la 3D est là pour compenser un mauvaise qualité des films. C'est en partie vrai. Le choix de ce format ne semble pas toujours pertinent et semble parfois relever de l'opportunisme alors que pour d'autres films, j'aurais été curieux de voir le résultat comme par exemple pour Rise of the planet of the apes sorti l'été dernier. Et on attend toujours à l'heure où j'écris ces lignes la sortie en Blu-ray 3D du film qui est à l'origine de cette vague 3D, à savoir Avatar. Seuls les acquéreurs d'un matériel Panasonic l'année dernière se voyaient offrir en exclusivité le film dans ce format.

Je me demande aussi s'il ne serait pas possible d'appliquer la technologie actuelle aux anciens films sortis en 3D anaglyphe ou autres procédés relief et 3D de l'époque. Je pense par exemple à Jaws 3D. N'existant en DVD en version plate, il remonterait peut-être dans mon estime, j'ai pu apprendre avec étonnement qu'il avait d'ardents défenseurs. J'ai cependant surtout en tête Creature from the black lagoon, film que j'admire pour sa sombre poésie et qui n'a connu lui aussi connu qu'une édition DVD en format plat.


Commentaires

  1. Jaws 3D n'a jamais été projeté en anaglyphe mais bel et bien en polarisé. Visitez mon site www.jaws-3D.com
    Romain

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Bonjour Romain,

      Désolé pour cette erreur. Je pense qu'il n'y a pas à douter des remarques d'un ardent défenseur de "Jaws 3D" comme toi, comme le démontre ton site que je connaissais d'ailleurs. Moi aussi, je participe de temps en temps au forum de Devildead.com.
      Aussi, j'ai apporté une petite modification à mon texte.

      Cordialement.

      Gaspard (Gronf sur devildead)

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