Accéder au contenu principal

Bad guys (2005) - Linwood Barclay

"- Tu veux quoi, au juste ? demande Harley. Des médicaments ? Si tu veux des médicaments, tu as l'embarras du choix. Je peux te prescrire de l'alprazolam, le générique du Xanax, ou du lorazépam. Il y a aussi le dia zépam et...
- Le dia-quoi ?
- Le diazépam. Te fie pas à son nom, ce n'est pas un remède contre la diarrhée ! C'est simplement du Valium. Il y a des tonnes de tranquillisants, certains plus efficaces que d'autres et parfois même vraiment dangereux, mais on a interdit les barbituriques : ils créaient des dépendances et pouvaient être mortels. Cela dit, si tu es plutôt du genre médecine naturelle, tu n'as qu'à prendre des tisanes. Enfin quoi qu'il en soit, il faut vraiment que tu mettes la pédale douce !
Harley n'est pas un médecin comme les autres. Disons plutôt que c'est un copain, mais qui aurait un diplôme. Au lycée, Harley et moi on était déjà amis, puis on s'est perdus de vue quand j'ai fait une maîtrise d'anglais et que lui s'est lancé dans la médecine.
"Quel genre de boulot tu penses dégoter avec un diplôme de médecine ?" Voilà ce que je lui disais quand il m'arrivait de le croiser par hasard.
Des années plus tard, il est devenu mon médecin. 

Je l'avais écrit dans mon billet sur Lone wolf : je lirai un autre livre de Linwood Barclay que je découvrais là, tant ce polar m'était paru original et le ton employé très amusant. Bad guys, paru avant Lone wolf,  a le même personnage principal, Zack Walker. Celui-ci est ici journaliste pour le journal local et prépare un sujet sur Lawrence Jones, un détective privé noir homosexuel (que nous retrouverons dans Lone wolf) qui enquête sur des braquages de boutiques de fringues de luxe.

Zack est un type angoissé. Il est constamment préoccupé pour la sécurité de ses enfants, Paul et Angie, un adolescent et une jeune fille étudiante. A leurs âges, ça remue pas mal et Angie semble sans cesse suivi par un jeune homme qui fait une fixette sur elle. Entre une vie professionnelle plutôt mouvementée et une vie privée contenant son lot d'inquiétudes, Zack rencontre quelque difficulté à se détendre, d'autant plus que sa femme est sa supérieure au sein de la rédaction du journal ; ce qui, là aussi n'arrange pas les situations.

J'ai rapidement retrouvé l'humour sarcastique que j'avais apprécié dans Lone wolf. Il m'a même semblé meilleur et il m'est arrivé d'éclater de rire plusieurs fois, chose que je fais rarement en lisant ou alors intérieurement. Pourtant, ce qui arrive à Zack et à son entourage est loin d'être drôle mais Linwood Barclay sait en jouer et le doser comme il faut pour créer une complicité avec le lecteur. L'emploi de la première personne du singulier est pertinent pour la créer.

La tension monte au fil des pages. Les événements, de préoccupants deviennent alarmants ; et pourtant, quelques pages avant la conclusion,  alors que la situation ne s'y prêtait guère, puisque Zack Walker et sa fille sont retenus en otage, un fait et à nouveau cette façon de le présenter, m'a valu un gros fou rire que j'ai eu du mal à arrêter.

Mais que les choses soient claires, Linwood Barclay ne fait pas dans la gaudriole ou le rire beauf. Ses intrigues sont intelligemment construites. C'est aussi cela qui rend intéressant ce qu'il écrit. Deux autres romans font partie de la série Zack Walker, il me tarde de les lire.

Commentaires

Posts les plus consultés de ce blog

Vertige (2011) - Franck Thilliez

J'ai découvert Franck Thilliez  il y a quelques années avec La chambre des morts , polar que j'avais apprécié lire. Plus tard, j'ai lu Train d'enfer pour ange rouge , thriller plutôt bien construit qui plonge le lecteur dans un univers qui se montre de plus en plus effrayant. J'ai achevé la lecture de  Vertige  récemment, son avant dernier livre qui me fait dire que l'auteur s'est amélioré entre ses premières œuvres et celle-ci ; Avec toujours ce goût pour les descriptions de scènes et situations morbides. Jonathan Touvier se réveille au fond d'une grotte glacée. Il est attaché au poignet par une chaîne qui restreint considérablement son champs de déplacement. Il y a son chien aussi, endormi et qui ne tardera pas à sortir du sommeil dans lequel il a été plongé. Deux autres hommes aussi se réveillent dans le même lieu : Farid, qui lui est enchaîné à la cheville et Michel, libre de ses mouvements mais qui a un masque de fer fixé autour de la tête. P...

Shaken and stirred : The David Arnold James Bond project (1997) - David Arnold

Le titre de l'album est un clin d’œil à "Shaken not stirred", la formule de James Bond à chaque commande de Vodka Martini. Les thèmes bondiens sont passés à la moulinette sous la direction du compositeur David Arnold. Celui-ci a confectionné les bandes originales de  Tomorrow never dies , The world is not enough , Die another day et Casino Royale . Il a apporté à ces films un son électronique moderne et dynamique pour revenir à une partition plus classique sur le dernier, changement d'acteur et de direction. Shaken and stirred : The David Arnold James Bond project est un album conceptuel de reprises de titres bondiens avec des artistes de musique rock et électronique. Un très bon disque en phase avec son époque et ce qu'il se faisait il y a vingt ans. Aujourd'hui, il est encore parfaitement écoutable et bouillonne toujours d'énergie. Son point fort est toujours, à mon avis, la revisite de On her Majesty's secret service de Propellerhe...

La maison de Gaspard ferme ses portes

Je me souviens parfaitement de la première fois que j'ai vu Gaspard. Il jouait dans un box avec son frère chez l'éleveur où je m'étais rendu avec l'intention d'acquérir un chien. En entrant dans le hangar où se trouvaient les box, il a arrêté de jouer et s'est assis devant la porte grillagée en me regardant. J'ai su immédiatement que je repartirais avec lui. Il avait trois mois et demi. Chiot, il a fait quelques conneries. Il a bouffé un mur, déchiqueté un livre mais ce n'est rien par rapport à la joie qu'il a apporté pendant toutes ces années. A de nombreuses reprises, il m'a accompagné en randonnée en montagne dans les Alpes et dans les Pyrénées. Il restait toujours à vue d’œil et attendait assis quand il ne me voyait plus. Un jour, dans la résidence où j'habitais et alors que je revenais de balade avec lui, un rottweiler a foncé sur moi. Gaspard n'a pas hésité à se placer devant moi et à se battre frontalement avec ce chien ; ...