GoldenEye, le premier Bond de Pierce Brosnan, privilégiait l'ambiance. Pour le suivant, ce sera l'action. Pourquoi pas ?
Le but de GoldenEye était évident : après quelques années de disparition du grand écran, il s'agissait d'installer James Bond dans un nouveau monde post rideau de fer ; et la première bande annonce annonçait la couleur en ce sens : "It's a new world with new enemies and new threats but you can still depend on one man : 007". Maintenant que James Bond a été lancé dans ce monde nouveau, et de manière réussie, on peut revenir à une trame plus classique.
Ainsi, le scénario de Tomorrow never dies reprend un schéma narratif déjà éprouvé par le passé et place les scènes attendues aux moments opportuns. Le scénario ne brille donc pas par son originalité, pas plus que la mise en scène. Il ne fallait pas non plus attendre des miracles de la part du réalisateur de Stop! or my mom will shoot, l'un des plus mauvais Stallone. L'ensemble n'est pourtant pas désagréable mais ne permet pas au film de se démarquer. Même l'ennemi Elliot Carver (un Jonathan Pryce qui a tendance à en faire des tonnes), un magnat des médias, a un projet que j'ai toujours trouvé un peu "petit". Il se complique bien la vie pour obtenir l'exclusivité de la diffusion d'images multimédia en Chine. Il en devient ridicule.
Le marché asiatique est aussi clairement visé. La place donnée à l'actrice malaisienne Michelle Yeoh ne trompe pas quant aux intentions des producteurs. Il est vrai qu'à cette époque, le cinéma asiatique émergeait au niveau international mais le procédé qui est de courir après la mode du moment n'a jamais livré de bons James Bond (Live and let die, The man with the golden gun, Moonraker). La scène d'arts martiaux servie sur un plateau à Michel Yeoh apparait ainsi entièrement artificielle, d'autant plus qu'elle n'est pas franchement éblouissante.
Au bout d'une heure, Tomorrow never dies commence à tourner à vide. Les plans de Carver ont été exposés, rien de nouveau dans l'intrigue ne viendra en relancer l'intérêt. L'histoire n'a ainsi plus grand chose à dévoiler à part enchainer les scènes d'action en tous genres. C'est un peu court.
Pourtant, Tomorrow never dies dispose d'atouts maintenant quelque attention. J'aime bien le personnage de Paris Carver et Teri Hatcher lui apporte une triste sensualité qui ne me laisse pas indifférent ; et Pierce Brosnan sait se montrer émouvant lorsqu'il découvre son corps sans vie. La confrontation avec son assassin, le Dr Kaufmann (amusant Vincent Schiavelli) juste après n'en est que plus forte. Un très bon passage.
Et surtout, le film offre une scène à laquelle je rêvais d'assister un jour au cinéma : Une poursuite dans un parking couvert à étages. Pourquoi une telle envie ? L'idée me semblait intéressante ; et j'en ai rêvé, James Bond l'a fait. Et de quelle manière ! Le moment le plus enthousiasmant du film.
Une fois de plus, le bluray transforme le visionnage du film en une découverte de détails jamais observés auparavant.
Rien à ajouter, vous avez tout dit. Une fois encore, nous en avons souvent parlé, il faut déplorer que les Bond joués par Brosnan soient desservis par des scénarios faiblards. Je suis bien d'accord avec vous en ce qui concerne le personnage de Paris Carver et regrette que beaucoup d'autres personnages très intéressants (et toujours justes) dans les films de Bond soient systématiquement tués par des scénaristes au cerveau fatigué. On ne les compte plus, le summum en la matière étant d'avoir fait mourir Mathis dans Quantum of solace, alors qu'on avait trouvé l'interprète idéal et que le personnage était formidable.
RépondreSupprimerLa période Brosnan est très décevante, l'avantage est qu'elle ne s'est pas éternisée comme celle de Moore.
SupprimerOh oui, heureusement. Il y a cependant une différence : Moore était coupable de son interprétation ridicule, Brosnan n'était pas responsable des scénarios insuffisants.
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