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Millennium - Det som inte dödar oss (2015) - David Lagercrantz

"PROLOGUE

UN AN PLUS TÔT A L'AUBE

Cette histoire commence par un rêve, un rêve qui n'a rien d'extraordinaire. Juste une main qui frappe régulièrement et inlassablement contre un matelas dans l'ancienne chambre de Lundagatan.
Pourtant, c'est à cause de ce rêve que Lisbeth Salander sort de son lit au petit matin, s'installe devant son ordinateur, et commence la traque." 
 
Les livres de Stieg Larsson, c'est-à-dire ce qui est communément appelé la "trilogie Millénium", fait partie de ce que j'ai pu lire de meilleur dans le genre thriller/espionnage. L'auteur est décédé avant même de connaître l'immense succès de ses livres. Je fus donc étonné de la parution d'une suite écrite par une autre personne.

En vérité, ce n'est pas la première fois qu'un autre auteur est invité à prolonger la vie de personnages littéraires existants. Pour ce que je connais le mieux, et mon blog en témoigne, les aventures de James Bond ne se sont pas poursuivies qu'au cinéma, les missions de l'espion anglais ont continué à travers des romans après la mort de Ian Fleming.

Ceci dit, les personnages de Mikael Blomkvist et de Lisbeth Salander ne correspondent pas nécessairement aux stéréotypes des figures héroïques des romans populaires appelant une ou plusieurs suites élaborées par d'autres. De plus, la sortie de ce quatrième livre s'accompagne de plusieurs polémiques apparemment justifiées. En effet, Eva Gabrielsson, la compagne de Stieg Larsson pendant plus de trente ans a été évincée de son héritage car ils n'étaient pas mariés. Par conséquent, ce sont le père et le frère de l'écrivain qui ont hérité de la fortune qu'apporte Millénium et des autres droits impliqués. Ainsi, poursuivre Millénium n'est qu'une opération commerciale voulue par les héritiers légaux en vertu du droit suédois et la maison d'édition, bien entendu. De fait, Eva Gabrielsson n'a pas eu non plus son mot à dire concernant le choix du successeur de son compagnon ; et là aussi, le choix de David Lagercrantz a fait l'objet de critiques car celui-ci ne viendrait pas du même milieu social et n'aurait donc pas les mêmes préoccupations politiques que Stieg Larsson.

Personnellement, ce genre d'objections m'importe peu. La tentation de retrouver Mikael Blomkvist et Lisbeth Salander était trop grande, d'autant plus que les avis commençant à apparaitre annonçaient un bon thriller ; car la seule question qui m'importe est : ce nouveau Millénium est-il bon ?

Concernant le style narratif, je ne peux pas vraiment comparer avec ce qu'avait fait Stieg Larsson car à l'époque où j'ai lu ses livres, je ne portais pas autant d'attention là-dessus comme je le fais désormais mais je me souviens de récits plutôt denses et qui s'appuyaient de façon convaincante sur des bases historiques assez solides. Le résultat était moderne et passionnant.

Je suis entré dans ce quatrième tome dès les premières pages et je l'ai dévoré. David Lagercrantz a bien assimilé la personnalité de Mikael Blomkvist et de Lisbeth Salander pour les placer au cœur d'une histoire d'espionnage sur fond de surveillance électronique alors que la revue Millénium est en difficulté financière. Lagercrantz apporte sa propre patte en créant par exemple de nouveaux personnages, dont August, l'attachant enfant autiste savant, fils d'un chercheur en intelligence artificielle assassiné devant ses yeux. Il s'inscrit aussi dans la continuité en utilisant des éléments conçus par Stieg Larsson, et dont je ne me souvenais pas toujours, avec un naturel prolongeant aisément les œuvres d'origine et qu'il m'a remis en mémoire.

En revanche, je ne me souvenais absolument pas que Lisbeth avait une sœur, Camilla. J'ai pensé qu'il s'agissait d'une pure création de Lagercrantz mais après vérification, il s'avère qu'elle existait déjà chez Larsson, de façon assez anecdotique. Ici, la place qu'elle prend a plus d'importance et d'influence. Sans que cela ne vienne entrer en contradiction avec la trilogie originale, le rôle de Camilla dans ce qu'est devenue Lisbeth est développé assez intelligemment.

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