"L'homme qui entra dans les toilettes de l'aéroport avait une chevelure claire, tombant droit sur son col. Il était trapu, mesurait environ un mètre soixante, portait un jean délavé, un tee-shirt et des tennis. Un observateur attentif aurait été frappé par ses yeux perçants d'un bleu intense, au dessus desquels de minces sourcils s'incurvaient en de longues courbes se rejoignant presque à la racine d'un nez pointu.
Par rapport à son corps, le visage de l'homme paraissait maigre et contrastant avec la couleur de ses cheveux, son teint avait l'air sombre. Il portait une petite mallette brune et, une fois dans les toilettes, il alla droit dans une cabine, en évitant soigneusement un employé en salopette, lequel passait sans enthousiasme une serpillère sur le carrelage.
L'homme baissa le loquet et posa la mallette sur le siège du cabinet. Il ouvrit son bagage pour en sortir un miroir qu'il suspendit au crochet de la porte. Puis il entreprit d'ôter ses vêtements, sauf son caleçon blanc.
Il avait encore son tee-shirt quand il glissa des doigts experts sous ses tempes, détachant sa perruque pour découvrir ses cheveux coupés ras."
Au début des années quatre-vingt, John Gardner se vit confier la mission de reprendre les aventures littéraires de James Bond et Licence renewed est le premier livre qu'il écrit. L'ayant lu il y a une vingtaine d'années, je n'avais gardé quasiment aucun souvenir de son contenu avant de le sortir à nouveau et le relire.
M envoie James Bond en Écosse pour qu'il approche, sous couverture, Anton Murik, Laird de Murcaldy mais surtout physicien nucléaire ayant quitté la commission internationale à l'énergie atomique et étant apparemment entré en contact avec un terroriste dénommé Franco. Le rapprochement entre les deux hommes inquiète les autorités.
Nous sommes donc vraisemblablement dans l'hypothèse d'une menace nucléaire. Pourtant, et malgré la situation préoccupante (situation que John Gardner crée lui-même dès le début), l'auteur emmène d'abord James Bond vers d'autres distractions.
Ainsi, 007 se retrouve chez Ann Reilly alias Q-Cotte qui travaille au département Q puis, alors qu'il se rend en Écosse, l'espion ne semble pas très préoccupé par les graves enjeux de sa mission. Cette incohérence n'est rien car d'autres, de plus en plus grosses, suivront.
James Bond s'étant fait passer pour un mercenaire, Anton Murik l'embauchera et lui dévoilera l'ensemble de son projet criminel, à savoir l'explosion de six centrales nucléaires à travers le monde. Cette soudaine confiance pour un parfait inconnu de la part de quelqu'un qui entend transformer du jour au lendemain la face du monde est absurde. Absurde aussi le comportement de James Bond qui, sans aucune autre forme de logique, tente de fuir en pleine nuit le château de Murik, trahissant du même coup sa couverture. Là n'est pas le personnage créé par Ian Fleming.
L'influence des films se fait fortement ressentir, à commencer par celle de l'interprète de l'époque au cinéma, à savoir Roger Moore ; et l'on sait à quel point l'interprétation qu'il a donnée de James Bond est éloigné de l’œuvre d'origine. Dans Licence renewed, l'agent secret adopte cette même désinvolture apportée par l'acteur, surtout à travers plusieurs répliques au point que son visage m'apparaissait en les lisant. De plus, l'espion dispose de plusieurs gadgets, du genre qu'il est possible de voir au cinéma mais certainement pas dans les livres de Ian Fleming.
Or, de mon point de vue, le 007 littéraire et le 007 cinématographique sont deux choses différentes qu'il ne convient pas de mélanger. L'un comme l'autre peuvent être plaisants mais laissons-les chacun à leur place !
Cela dit, John Gardner tente à plusieurs reprises d'imiter Ian Fleming mais la copie est ratée. Au moins, la lecture de ce livre m'aura permis d'apprendre ce qu'est un Laird. C'est toujours cela de gagner.
En France, le livre est paru pour la première fois en 1992 aux Éditions du Rocher sous le titre Opération Warlock, à croire que les éditeurs français avaient décidé de perpétuer les libertés farfelues prises avec les titres de Ian Fleming. Il fut cependant réédité en 1996 chez Lefrancq avec la même traduction mais sous un titre cette fois fidèle à celui d'origine, Permis renouvelé.
Par rapport à son corps, le visage de l'homme paraissait maigre et contrastant avec la couleur de ses cheveux, son teint avait l'air sombre. Il portait une petite mallette brune et, une fois dans les toilettes, il alla droit dans une cabine, en évitant soigneusement un employé en salopette, lequel passait sans enthousiasme une serpillère sur le carrelage.
L'homme baissa le loquet et posa la mallette sur le siège du cabinet. Il ouvrit son bagage pour en sortir un miroir qu'il suspendit au crochet de la porte. Puis il entreprit d'ôter ses vêtements, sauf son caleçon blanc.
Il avait encore son tee-shirt quand il glissa des doigts experts sous ses tempes, détachant sa perruque pour découvrir ses cheveux coupés ras."
Au début des années quatre-vingt, John Gardner se vit confier la mission de reprendre les aventures littéraires de James Bond et Licence renewed est le premier livre qu'il écrit. L'ayant lu il y a une vingtaine d'années, je n'avais gardé quasiment aucun souvenir de son contenu avant de le sortir à nouveau et le relire.
M envoie James Bond en Écosse pour qu'il approche, sous couverture, Anton Murik, Laird de Murcaldy mais surtout physicien nucléaire ayant quitté la commission internationale à l'énergie atomique et étant apparemment entré en contact avec un terroriste dénommé Franco. Le rapprochement entre les deux hommes inquiète les autorités.
Nous sommes donc vraisemblablement dans l'hypothèse d'une menace nucléaire. Pourtant, et malgré la situation préoccupante (situation que John Gardner crée lui-même dès le début), l'auteur emmène d'abord James Bond vers d'autres distractions.
Ainsi, 007 se retrouve chez Ann Reilly alias Q-Cotte qui travaille au département Q puis, alors qu'il se rend en Écosse, l'espion ne semble pas très préoccupé par les graves enjeux de sa mission. Cette incohérence n'est rien car d'autres, de plus en plus grosses, suivront.
James Bond s'étant fait passer pour un mercenaire, Anton Murik l'embauchera et lui dévoilera l'ensemble de son projet criminel, à savoir l'explosion de six centrales nucléaires à travers le monde. Cette soudaine confiance pour un parfait inconnu de la part de quelqu'un qui entend transformer du jour au lendemain la face du monde est absurde. Absurde aussi le comportement de James Bond qui, sans aucune autre forme de logique, tente de fuir en pleine nuit le château de Murik, trahissant du même coup sa couverture. Là n'est pas le personnage créé par Ian Fleming.
L'influence des films se fait fortement ressentir, à commencer par celle de l'interprète de l'époque au cinéma, à savoir Roger Moore ; et l'on sait à quel point l'interprétation qu'il a donnée de James Bond est éloigné de l’œuvre d'origine. Dans Licence renewed, l'agent secret adopte cette même désinvolture apportée par l'acteur, surtout à travers plusieurs répliques au point que son visage m'apparaissait en les lisant. De plus, l'espion dispose de plusieurs gadgets, du genre qu'il est possible de voir au cinéma mais certainement pas dans les livres de Ian Fleming.
Or, de mon point de vue, le 007 littéraire et le 007 cinématographique sont deux choses différentes qu'il ne convient pas de mélanger. L'un comme l'autre peuvent être plaisants mais laissons-les chacun à leur place !
Cela dit, John Gardner tente à plusieurs reprises d'imiter Ian Fleming mais la copie est ratée. Au moins, la lecture de ce livre m'aura permis d'apprendre ce qu'est un Laird. C'est toujours cela de gagner.
En France, le livre est paru pour la première fois en 1992 aux Éditions du Rocher sous le titre Opération Warlock, à croire que les éditeurs français avaient décidé de perpétuer les libertés farfelues prises avec les titres de Ian Fleming. Il fut cependant réédité en 1996 chez Lefrancq avec la même traduction mais sous un titre cette fois fidèle à celui d'origine, Permis renouvelé.
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