Le 14 septembre prochain sort Fright Night avec Colin Farrell dans le rôle de Jerry Dandrige, un vampire qui va être démasqué par son jeune voisin. Le bouche à oreille n'est visiblement pas formidable et aux USA, c'est un bide. Mais la sortie prochaine de ce film a été l'occasion pour moi de ressortir le DVD du film original de 1985 ; car Fright Night est un remake de... Fright Night traduit Vampire... Vous avez dit vampire? en France.
Y a t-il une logique dans la production des remakes de films américains? Le but pour les producteurs est clairement de se faire quelques dollars de plus sur le compte d'une oeuvre qui a déjà fonctionné, qui a fait parlé d'elle. On a par exemple des remakes de Psycho (Psychose), King Kong, Night of the living dead (La nuit des morts vivants), Rollerball ou encore The Texas chainsaw massacre (Massacre à la tronçonneuse) ou Cape fear (Les nerfs à vif). Souvent, le film d'origine a été un succès ou a vu sa notoriété augmenter au fil du temps (jusqu'à parfois atteindre le statut de film culte) ou les deux. C'est pour cette raison que certains fans des films d'origine crient au sacrilège lorsque l'objet de leur culte connaît une nouvelle version. Ce fût le cas par exemple lorsque le Dawn of the dead (Zombie) (1978) de George A. Romero fut refait en 2004 (L'armée des morts en français). Pourtant, ce remake tient la route même s'il est débarrassé de tous sous-entendus critiques à l'égard de la société de consommation.
Mais Fright Night, celui de 1985, n'est pas des plus connus même si ses qualités sont indéniables et généralement reconnues.
Charlie Brewster (William Ragsdale) est un adolescent typique de l'époque. Il vit avec sa mère, a la chance d'avoir une petite copine, Amy (Amanda Bearse qui jouera quelques années plus tard le rôle de Marcy D'Arcy, la voisine des Bundy, la pathétique famille de Married... with children) et adore regarder des productions fantastiques et d'horreur à la télévision. Un jour, il se rend compte que Jerry Dandrige (Chris Sarandon), le nouveau voisin, est un vampire passant ses nuits à assassiner de jolies demoiselles. Personne de son entourage ne le prenant au sérieux lorsqu'il révèle sa découverte, il demande alors l'aide de Peter Vincent (Roddy McDowall), animateur d'une émission de télé où il tient le rôle d'un chasseur de vampires. Ce dernier ne va bien évidemment pas le croire jusqu'au moment où il va se rendre compte que le vampire ne se reflète pas dans son miroir...
Fright Night est un film fantastique caractéristique des productions du genre des années 80 plongeant des adolescents américains ordinaires dans une histoire extraordinaire en associant humour et frayeur. C'est un peu comme si le Marty McFly de Back to the Future était envoyé au pays des suceurs de sang et autres loups-garous. De plus, comme pour marquer la décennie dans laquelle il a été réalisé, certains éclairages du film font parfois très "eighties", ce qui peut être vu comme un défaut. Mais ça serait bien le seul. L'humour et l'épouvante sont suffisamment bien dosés pour que l'ensemble fonctionne au sein de la mise en scène claire et sérieuse de Tom Holland qui sait donner à certains passages une troublante dimension (Amy s'abandonnant au charme de Jerry Dandrige dans la boîte de nuit ou encore le moment où elle se laisse vampiriser dans la chambre). Le compositeur Brad Fiedel offre également un thème musical principal qui n'a pas trop vieilli pour être encore intrigant dans ses notes.
Fright Night est aussi un bel hommage aux films de La Hammer notamment à travers le personnage de Peter Vincent, contraction de Peter Cushing et Vincent Price, deux acteurs connus pour leurs rôles dans des films d'horreur et d'épouvante des années 50. Le rôle a été très judicieusement confié à Roddy McDowall qui restera à jamais le Dr Cornelius du Planet of the Apes de 1968 (film d'ailleurs "remaké" par Tim Burton en 2001). Remarquons aussi la demeure du vampire qui a tout du manoir classique de ce genre de monstre. D'ailleurs, le film ne cesse jamais de jouer avec les codes et références du genre : crucifix, eau bénite, pieux, etc.
Alors quel est l'intérêt de refaire un film ancré dans les années 80 et qui n'a pas vieilli car ayant bénéficié des meilleurs soins pour réussir sur tous ses aspects, aussi bien la narration, la mise en scène et les effets spéciaux? D'ailleurs, concernant ces derniers, le passage du loup-garou agonisant transpercé par un pieu qui reprend peu à peu forme humaine possède une intensité dramatique à la fois terrifiante et émouvante. Reconnaissons aussi qu'entre l'affiche de la version de 1985 et celle de 2011, il n'y a aucun problème à reconnaître que la première est infiniment plus belle.
Le remake aura certainement un rythme plus soutenu, des effets spéciaux qui s'intègreront parfaitement dans l'image, peut-être même que le film est bon finalement, mais pour les adolescents des années 80 dont je fais partie, ça restera avant tout le film de Tom Holland. Il existe une suite sortie en 1988. Je ne l'ai jamais vu et elle n'est jamais sortie en dvd.
Procurez-vous Vampire... Vous avez dit vampire?, choisissez une soirée brumeuse, tamisez les lumières, enfoncez-vous dans votre canapé et amusez-vous.
Le remake aura certainement un rythme plus soutenu, des effets spéciaux qui s'intègreront parfaitement dans l'image, peut-être même que le film est bon finalement, mais pour les adolescents des années 80 dont je fais partie, ça restera avant tout le film de Tom Holland. Il existe une suite sortie en 1988. Je ne l'ai jamais vu et elle n'est jamais sortie en dvd.
Procurez-vous Vampire... Vous avez dit vampire?, choisissez une soirée brumeuse, tamisez les lumières, enfoncez-vous dans votre canapé et amusez-vous.
Commentaires
Enregistrer un commentaire