Les aventures de Blacksad sont toujours aussi passionnantes. Ni le fond ni la forme ne faiblissent dans ce 3ème tome, bien au contraire. Le dessin s'est encore amélioré et la structure des cadres est toujours aussi pertinente. Quant à l'histoire, elle s'inscrit encore un peu plus dans la réalité des années 50. Cette fois, c'est dans l'ambiance guerre froide et menace nucléaire qu'est plongé Blacksad.
Alors qu'il sert de garde du corps à une richissime tortue qui passe son temps à jouer dans les salles de jeu de Las Vegas, le chat détective croise le chemin d'une vieille connaissance, un vieux hibou prof de physique nucléaire. Ce dernier fait partie d'un groupe d'intellectuels et artistes de gauche qui se font appeller les 12 apôtres. A peine Blacksad a t-il fait leur connaissance qu'Otero, un membre de ce groupe, se fait assassiner. Alma Mayer, une jolie chatte écrivain, lui demande de retrouver l'assassin.
Bien que les personnages soient des animaux, que la période soit toujours celle des années 50 et que l'univers soit celui des polars américains, le monde dessiné est palpable, crédible et ressemble à ce qu'on a pu connaître ou apprendre. Aucun des éléments qu'implique le thème du scénario ne sont oubliés: Le Mc Carthysme (ici personnifié par le sénateur coq Gallo), l'espionnage entre les blocs Est/Ouest (la transmission des données permettant la fabrication de la bombe H), la paranoïa, les trahisons et même l'utilisation des anciens scientifiques nazis par les Etats-Unis. Décrit ainsi, ça peut paraitre beaucoup pour une bande-dessinée de 56 pages mais les auteurs ont un tel sens du visuel et de la narration que ce 3ème tome est une véritable résussite.
Tout comme dans les précédents opus, Blacksad mènera à bien son enquête mais ses révélations et ses conséquences lui laisseront une nouvelle fois un goût amer dans la bouche. Il n'y a jamais véritablement de happy-end dans Blacksad. C'est peut-être aussi pour cette raison que le personnage se fait de plus en plus désabusé à chaque épisode à travers son envoutante voix-off . En tout cas, Âme rouge est une réussite.
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