Les affiches des deux premiers Harry Callahan, Dirty Harry et Magnum force, sont des dessins en perspective avec un Clint Eastwood pointant son magnum 44 vers le public. Celle de The enforcer est plate... à l'image du film. En effet, la mise en scène de James Fargo n'a rien d'exceptionnel tout comme le scénario qui réduit le rôle principal à sa plus simple expression, gommant les ambiguïtés qui existaient précédemment.
Harry Callahan est considéré comme étant un flic expéditif ? Très bien, mettons-le en scène dans diverses situations où il pourra sortir son gros flingue et taper du poing sur divers voyous.
Harry Callahan est jugé comme étant un flic misogyne ? Très bien, collons-lui un partenaire féminin envers qui il pourra sortir quelques répliques sexistes dont elle s'offusquera (l'inspectrice Kate Moore interprétée par Tyne Daly).
Harry Callahan ne supporte pas la bureaucratie ? Très bien là encore, mettons-le dans une situation où il sera excédé par sa lenteur.
etc.
Tout cela ne fait pas un scénario, alors, créons un groupe de gros méchants terroristes se faisant appeler la force de frappe du peuple. Derrière cette appellation un brin gauchisante se cachent en réalité d'anciens vétérans de la guerre du Vietnam aux objectifs assez flous et dont le chef, Bobby Maxwell, est un type dérangé du ciboulot. Des développements scénaristiques sont mis en place autour d'activistes noirs dirigés par un certain Big Ed Mustapha (Albert Popwell) qui n'ont aucun intérêt.
Vous l'aurez compris, The enforcer n'est pas un bon Harry ni un bon Eastwood. L'acteur reste toutefois charismatique et par son unique présence, sauve le film de l'ennui profond. Ses insuffisances mettent en lumière le fait que Dirty Harry était un film plus intéressant et moins caricatural que ce qu'avaient affirmé les critiques de l'époque en tirant dessus à boulets rouges.
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