Malgré les foudres qui se sont abattues sur Dirty Harry en 1971, Clint Eastwood récidive deux ans plus tard avec ce Magnum Force où il enfile à nouveau le costume de l'inspecteur Harry Callahan. Je pourrais, comme beaucoup (trop) d'autres expliquer que cette suite est une réponse au supposé fascisme du personnage et du film précédent parce que l'inspecteur se trouve confronté à des flics qui n'hésitent pas à assassiner toutes sortes de délinquants, mafieux, proxénètes et autres individus responsables de tous les maux de la société et que Harry est loin d'approuver leurs méthodes.
Mais je ne ferais que répéter un discours qui m'inscrirait dans une chaîne moutonnière sans faire preuve du moindre esprit critique. Alors non. Quand on s'apprête à regarder un film dont les affiches mettent en évidence un Clint Eastwood brandissant un énorme revolver vers le public en exagérant délibérément la perspective, il ne faut pas s'attendre à un spectacle des plus tolérants vis-à-vis de la délinquance qu'elle qu'en soit la nature, ni à une pensée des plus ouvertes. C'est d'autant plus évident quand on voit John Milius, futur réalisateur de Conan the barbarian, au scénario et dont la fascination pour les armes à feu est de notoriété publique. Que les vierges effarouchées cessent leur petit jeu vis-à-vis de ce genre de cinéma et arrêtent de tenter d'en dégoûter les autres.
Ce deuxième opus (il y en aura cinq) prend le temps de développer un peu le personnage de Clint Eastwood en introduisant quelques séquences dans son appartement où l'on peut remarquer une photo de sa femme tuée par un chauffard. Ce genre de petit détail humanise un peu "Harry le charognard". On appréciera aussi de retrouver une nouvelle fois Lalo Schifrin à la bande originale et ses instrumentalisations superbement ancrées dans les années soixante-dix et parmi ce qu'il a fait de mieux pour le cinéma.
Au casting, parmi les flics extrémistes, on remarquera David Soul, futur Hutch de la série Starsky & Hutch. D'ailleurs, le charisme de l'acteur se démarque immédiatement parmi ces inquiétants personnages. C'est aussi le seul à qui est offert une scène de concours de tirs où il est opposé à Harry Callahan.
Le scénario est plutôt intéressant mais il est cependant dommage que le rythme du film s’affaiblisse dans sa dernière demi-heure. En comparaison, Dirty Harry maintenait la tension jusque dans ses dernières minutes. On pourra aussi estimer que la mise en scène, si elle est de bonne facture, est moins marquante que celle de Don Siegel.
Dans mon souvenir, Magnum Force était mieux réussi. Cela dit, Clint Eastwood est toujours aussi charismatique et percutant dans le rôle.
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