Diamonds are forever commence par un prégénérique plutôt prometteur. En quelques scènes mouvementées, on assiste à un James Bond déterminé à trouver Ernst Stavro Blofeld, le chef du SPECTRE qui a assassiné Teresa di Vincenzo alors qu'ils venaient de se marier. L'agent finit par mettre la main sur son ennemi juré et à le tuer. Avec le retour de Sean Connery, cette entrée en matière est efficace ; mais les choses se gâtent après le générique chanté par Shirley Bassey, l'un des meilleurs.
Sean Connery a perdu de sa prestance. Il a pris quelques kilos disgracieux et quelques bourrelets qu'il peine à cacher. S'il se montre plus impliqué que dans You only live twice, son interprétation de James Bond est aussi plus lègère, plus décontractée, prémices de ce que deviendra le héros avec Roger Moore. Le traitement réservé à d'autres personnages s'avère aussi décevant. De la contrebandière de diamants à la personnalité assurée au début du film, Tiffany Case (Jill St John) devient peu à peu une femme naïve un peu balourde. Je n'ai jamais non plus trouvé les acteurs incarnant les deux tueurs homosexuels Wint et Kidd (Bruce Glover et Putter Smith) très convaincants. Mais surtout, pourquoi avoir fait de Ernst Stavro Blofeld (car en réalité James Bond n'a tué qu'un homme dont les traits ont été refaits pour qu'il ressemble au chef du SPECTRE) ce qu'il est dans ce film ? Pourquoi avoir confié le rôle à Charles Gray alors que celui-ci interprète Dikko Henderson le contact de James Bond dans You only live twice ? Pourquoi ce passage où il est travesti en femme ? C'est incompréhensible. On peut aussi évoquer Felix Leiter, le collègue américain et ami de James Bond que l'on n'avait pas vu depuis Thunderball. L'acteur qui l'incarne (Norman Burton) est assez transparent et ne supporte pas la comparaison avec Jack Lord (Dr No) ou même Rik Van Nutter (Thunderball).
Plus le film avance, plus le temps semble s'étirer tant l'ensemble manque finalement de rythme. L'intrigue est confuse et la mise en scène souvent très plate. En effet, Guy Hamilton n'a rien changé quant à sa façon de faire depuis Goldfinger, son premier James Bond, alors que Peter Hunt avait précédemment innové avec On her Majesty's secret service. Ainsi, Diamonds are forever apparait plus daté que le précédent opus avec George Lazenby. C'est tellement moribond que James Bond ne semble pas plus bouleversé que ça en apprenant qu'il n'a en réalité pas tué le vrai Blofeld dans le prégénérique alors qu'il est quand même l'assassin de sa femme. La continuité d'un film à l'autre en prend un coup. D'ailleurs, la série ne se préoccupera plus par la suite de lier les films les uns aux autres à part la séquence d'ouverture de For your eyes only (où James Bond élimine définitivement l'ancien chef de SPECTRE) et quelques allusions à son tragique mariage dans The spy who loved me et Licence to kill.
Le retour de Sean Connery dans le rôle de James Bond fait donc l'effet d'un pétard mouillé qui nous fait cruellement regretter Peter Hunt et peut-être même George Lazenby tant finalement ce dernier apparaît rétrospectivement plus impliqué dans le rôle titre. Même John Barry qui par le passé à livré d'intenses et extraordinaires thèmes (comme il en livrera d'autres excellentes par la suite) semble ici en manque d'inspiration, aucune de ses partitions ne ressortant véritablement du lot.
La séquence d'attaque de la plateforme pétrolière où Blofeld a établi ses quartiers est à l'image du reste, sans relief et mal foutu. Qu'est ce que c'est que ces incrustations d'explosions sur les hélicoptères qui attaquent le repère du SPECTRE ? Même à l'époque, on faisait déjà mieux. Enfin, le film se conclut sur un combat entre James Bond et les deux tueurs Wint et Kidd à coups de gâteau à la crème explosif tout aussi long et ennuyeux. L'entrée cinématographique de l'espion de Ian Fleming dans les années 70 est une grande déception ; une déception qui, hélas, perdurera deux ans plus tard avec Live and let die et The man with the golden gun en 1974.
Concernant l'image et le son du blu-ray, la qualité est la même que les disques précédents. De ce point de vue, Diamonds are forever est de toute beauté.
Plus le film avance, plus le temps semble s'étirer tant l'ensemble manque finalement de rythme. L'intrigue est confuse et la mise en scène souvent très plate. En effet, Guy Hamilton n'a rien changé quant à sa façon de faire depuis Goldfinger, son premier James Bond, alors que Peter Hunt avait précédemment innové avec On her Majesty's secret service. Ainsi, Diamonds are forever apparait plus daté que le précédent opus avec George Lazenby. C'est tellement moribond que James Bond ne semble pas plus bouleversé que ça en apprenant qu'il n'a en réalité pas tué le vrai Blofeld dans le prégénérique alors qu'il est quand même l'assassin de sa femme. La continuité d'un film à l'autre en prend un coup. D'ailleurs, la série ne se préoccupera plus par la suite de lier les films les uns aux autres à part la séquence d'ouverture de For your eyes only (où James Bond élimine définitivement l'ancien chef de SPECTRE) et quelques allusions à son tragique mariage dans The spy who loved me et Licence to kill.
Le retour de Sean Connery dans le rôle de James Bond fait donc l'effet d'un pétard mouillé qui nous fait cruellement regretter Peter Hunt et peut-être même George Lazenby tant finalement ce dernier apparaît rétrospectivement plus impliqué dans le rôle titre. Même John Barry qui par le passé à livré d'intenses et extraordinaires thèmes (comme il en livrera d'autres excellentes par la suite) semble ici en manque d'inspiration, aucune de ses partitions ne ressortant véritablement du lot.
La séquence d'attaque de la plateforme pétrolière où Blofeld a établi ses quartiers est à l'image du reste, sans relief et mal foutu. Qu'est ce que c'est que ces incrustations d'explosions sur les hélicoptères qui attaquent le repère du SPECTRE ? Même à l'époque, on faisait déjà mieux. Enfin, le film se conclut sur un combat entre James Bond et les deux tueurs Wint et Kidd à coups de gâteau à la crème explosif tout aussi long et ennuyeux. L'entrée cinématographique de l'espion de Ian Fleming dans les années 70 est une grande déception ; une déception qui, hélas, perdurera deux ans plus tard avec Live and let die et The man with the golden gun en 1974.
Concernant l'image et le son du blu-ray, la qualité est la même que les disques précédents. De ce point de vue, Diamonds are forever est de toute beauté.
Blofeld a toujours été mal incarné au cinéma. On parle beaucoup de Telly Savalas, mais je trouve -- dussé-je être le seul -- que le rôle ne lui convient pas non plus. Il a des yeux trop gentils, je crois, pour être Blofeld. il fallait faire de Blofeld ce qu'il est : un personnage d'une extrême cruauté, d'une froideur effrayante et quelqu'un de totalement délirant, sans ajouter quoi que ce soit à son physique (cette tenue kaki qui va être la sienne, ce crâne rasé, toutes ces choses sont inutiles, elles sont même clownesques).
RépondreSupprimerTiffany Case, hélas, est aussi un personnage massacré dans ce film, c'est dommage, d’autant que l'actrice est désirable.
J'aime assez Telly Savalas dans le rôle de Blofeld. Je le trouve convaincant alors que ni Donald Pleasance, ni Charles Gray ne le sont. Dans le prégénérique de For your eyes only, c'est John Hollis mais on le voit très peu. Dans Never say never again, Max von Sydow est assez charismatique même si on le voit aussi très peu et qu'il ne correspond pas à la description faite par Fleming ; et on a encore droit au chat blanc, une invention du cinéma.
SupprimerMême si Fleming a décrit le personnage - et vous le savez, il est physiquement différent d'un livre à l'autre et c'est pour cette raison que James Bond doute que ce soit bien lui dans On her majesty's secret service si mes souvenirs sont bons - le lecteur, de par son imagination, se fait une représentation qui peut ne pas être celle des autres lecteurs mais aussi et surtout de l'incarnation qui en est faite dans les adaptations, ce qui peut être frustrant ou satisfaisant d'ailleurs.
Ce qu'a fait le cinéma de Blofeld est globalement décevant, je suis d'accord avec vous.
Concernant Tiffany Case, c'est aussi regrettable. Hélas, avec Diamonds are forever, on entre dans une période assez triste concernant les James Bond au cinéma. Ceux qui vont suivre, Live and let die et The man with the golden gun sont plutôt mauvais.
Je savais que vous aimiez Savalas. Je me demande finalement si le choix des années 60 de ne pas montrer Blofeld n'était pas le plus intéressant, finalement. Blofeld n'est jamais le même et, justement, ne pas connaître son visage le rendait plus terrifiant. Or, à l'écran, il n'st jamais terrifiant : costume kaki, crâne rasé, chat blanc, balafre ridicule le rendent surtout comique. En y réfléchissant, je me dis que Blofeld n'est pas représentable. Montrer son buste, ses bras, mais pas so visage eût peut-être été un choix plus judicieux. Je ne sais pas... Tout cela, c'est peut-être parce qu'en 1965, j'avais été très très marqué par sa description dans Opération Tonnerre (le livre). J'avais douze ans et demi. Pour moi, Blofeld est le mal absolu et l'on ne peut rire de lui. Ça vient peut-être de là.
RépondreSupprimerLe problème avec le Blofeld des Diamants sont éternels, c'est qu'il aurait pu s'agir de n'importe quel autre méchant. Telly Savalas et Donald Pleasance avaient au moins le mérite de reprendre cet aspect menaçant et machiavélique associé à l'homme sans visage assis derrière son bureau.
RépondreSupprimerCelui de Charles Gray est une sorte de business man misanthrope et d'usurpateur qui se la joue. On a beau l'habiller comme Blofeld et lui donner des chats, il banalise le personnage au plus haut point, le rendant presque sympathique, et tellement nonchalant qu'il perd toute menace. Charles Gray faisait une beaucoup plus forte impression chauve en quelques minutes dans YOLT que en 2h dans les Diamants. C'est en partie à cause de lui, à mon avis, que Blofeld est devenu cette figure de méchant machiavélique assez snob qui a été reprise dan les Austin Powers. Comme le dit Jacques, il ne prête pas à rire, et peut-être n'en aurait on pas rit s'il était resté le méchant inconnu dans son fauteuil, ou le cerveau criminel qu'il est dans YOLT et OHMSS. Est-ce que l'on se moque de Goldfinger? Son personnage est hautement improbable voire décalé, mais le film le traite sérieusement comme un pur personnage cinématographique, et jamais ridicule.
Et pourtant... pourtant c'est encore avec Blofeld que le film a le plus de relief. Tout le monde a l'air de s'ennuyer dans ce film, à part les quelques scènes aux Pays Bas quand Tiffany Case n'est pas encore inutile ou quand Blofeld discute avec Bond. Le film a du potentiel, mais ne décolle pas malgré toutes les scènes d'actions plongées dans les néons de Las Vegas (quelle ville moche !). S'il n'y avait pas la musique de John Barry, je pense que s'ennuierait vraiment ferme dans ce film. Le son de John Barry donne au moins une atmosphère, même si elle est gâchée par la suite avec les esthétiques américaines clinquantes.
Comme le dit Sébastien, on est au bord des l'époque Roger Moore. On a encore une certaine prestance et grandeur des décors qui rappelle l'âge d'or des Bond, mais tout dans le film devient plus feuilletonesque, comme le seront les films à suivre.
ps : j'adore les mises en scènes autour de ton écran quand tu regardes un film :)
Tout le monde a l'air de s'ennuyer dans ce film, c'est exactement ça, et le spectateur finit par bailler. Je te rejoins sur les Pays Bas où il y a quelques moments intéressants. Mais je suis à chaque fois consterné d'entendre Tiffany Case s'exclamer "Vous venez de tuer James Bond !" (in english of course). N'importe quoi !
SupprimerPour les mises en scènes autour de mon écran, je ne me rends pas compte de l'effet que ça fait, si c'est sympa ou pas.