"La situation manquait cruellement d'excitation.
Et Silas le regrettait profondément. Il s'était fait toute une histoire de cet instant, il avait attendu avec impatience ce jour, ce moment, trépignant comme un enfant la veille de Noël, pour ne finalement ressentir qu'un soupçon de joie. Pierre, lui, était ravi, ses yeux brillaient et un rictus presque idiot ne quittait plus ses lèvres depuis leur arrivée dans la gare Montparnasse. En même temps, c'était lui le plus enthousiaste depuis le début, lui qui avait le moins rechigné à se lancer, et il en éprouvait la plus grande fierté à présent.
Silas se posta sous le panneau des départs, au milieu des effluves des viennoiseries chaudes. Il n'eut pas à chercher longtemps leur train, il s'affichait en grosses lettres, et la destination, Hendaye, brillait comme la promesse de longues et paisibles vacances, la promesse de longues et paisibles vacances, la promesse d'un repos mérité. Total.
Ce n'était pas vraiment des vacances, corrigea-t-il silencieusement, mais c'était tout comme."
Si mes souvenirs sont bons, c'est en 2006 que j'ai lu Maxime Chattam pour la première fois, avec ce qu'il appelle la "trilogie du mal" (L'âme du mal, In tenebris et Maléfices). Dans le genre polar/thriller, je l'avais trouvé pas mal. J'avais ensuite enchaîné avec Le cinquième règne qui, dans le domaine fantastique, tenait plutôt bien la route. Puis, très vite, je me plongeai dans la lecture de Les arcanes du chaos qui venait de sortir ; et là, grosse déception. Je n'y ai vu qu'un recyclage de toute une liste de théories complotistes que n'importe qui pouvait, et peut toujours, trouver sur internet. Pire, la résolution de l'intrigue donne du crédit à ces thèses conspirationnistes et surtout, j'avais vu arriver gros comme une maison et assez rapidement, le dernier événement du livre. De ce fait, j'avais laissé cet auteur de côté jusqu'à ce que, récemment, on m'offre son nouveau roman.
Alors, il est comment le nouveau Chattam ?
Maxime Chattam a mûri sa façon d'écrire. Il y avait des lourdeurs, parfois, dans sa plume. Cette fois, dès le début, le lecteur est happé dans un monde qui semble sombrer dans une irréversible violence qui se généralise de jour en jour. On commence par deux adolescents qui éliminent tout ce qui bouge dans un TGV puis ce sont des gendarmes qui pensent interpeller des trafiquants de drogues dans un "Go-Fast" et qui tombent sur des sacs remplis de peau humaine pour enchaîner avec la recherche dans un quartier de banlieue d'un type surnommé le "chelou" dont l'appartement est jonché de cadavres d'animaux. Suivent quelques autres réjouissances du même type. Les 150 premières pages sont menées à un rythme infernal où l'on passe d'une surprise morbide à un autre événement macabre ; et alors que l'on pense arriver à un stade où l'enquête menée par Ludivine Vancker et ses collègues de la gendarmerie va dicter le rythme de l'histoire de façon plus classique, ce sont d'autres passages aussi glaçants qui s'enchaînent.
De plus, on ne sait pas si l'on est réellement en présence d'un thriller ou si ce qu'on lit est en fait une intrigue dont le fond relève du surnaturel. En effet, l'auteur distille le doute quant à la nature du commanditaire des crimes auxquels on assiste. Ne serait-ce pas Satan lui même qui est derrière toutes ces horreurs ? Le titre ne le laisse t-il pas supposer d'ailleurs ? Et cette phrase de Charles Baudelaire en épigraphe : "La plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu'il n'existe pas ! " Ludivine Vancker va tenter d'établir le lien entre les différents crimes. "Bon courage !" est on tenté de lui lancer.
La patience du diable ne laisse aucun répit à son lecteur. Tout va très vite, à peine a t-on le temps de retenir notre souffle avant qu'une nouvelle atrocité n'ait lieu. C'est exactement ce que j'avais envie de lire, un thriller avec des crimes atroces au sein d'une intrigue dont la solution semble inextricable. Il doit y avoir un côté un peu masochiste en moi.
Bien entendu, je suis loin d'avoir listé toutes les choses horribles auxquelles on assiste, pour laisser les surprises aux éventuels lecteurs qui passeraient ici. Je ne donnerai pas non plus la solution ultime de ce passionnant thriller qui m'a accroché non pas jusqu'aux dernières pages mais jusqu'aux dernières lignes.
Si j'ai bien compris, La patience du diable fait suite à La conjuration primitive car on y retrouve des personnages qui en sont issus et Maxime Chattam en fait régulièrement allusion. Il va donc falloir que je le trouve ; mais pour le moment, il y a [Angor], le nouveau Franck Thilliez, qui m'attend.
Et Silas le regrettait profondément. Il s'était fait toute une histoire de cet instant, il avait attendu avec impatience ce jour, ce moment, trépignant comme un enfant la veille de Noël, pour ne finalement ressentir qu'un soupçon de joie. Pierre, lui, était ravi, ses yeux brillaient et un rictus presque idiot ne quittait plus ses lèvres depuis leur arrivée dans la gare Montparnasse. En même temps, c'était lui le plus enthousiaste depuis le début, lui qui avait le moins rechigné à se lancer, et il en éprouvait la plus grande fierté à présent.
Silas se posta sous le panneau des départs, au milieu des effluves des viennoiseries chaudes. Il n'eut pas à chercher longtemps leur train, il s'affichait en grosses lettres, et la destination, Hendaye, brillait comme la promesse de longues et paisibles vacances, la promesse de longues et paisibles vacances, la promesse d'un repos mérité. Total.
Ce n'était pas vraiment des vacances, corrigea-t-il silencieusement, mais c'était tout comme."
Si mes souvenirs sont bons, c'est en 2006 que j'ai lu Maxime Chattam pour la première fois, avec ce qu'il appelle la "trilogie du mal" (L'âme du mal, In tenebris et Maléfices). Dans le genre polar/thriller, je l'avais trouvé pas mal. J'avais ensuite enchaîné avec Le cinquième règne qui, dans le domaine fantastique, tenait plutôt bien la route. Puis, très vite, je me plongeai dans la lecture de Les arcanes du chaos qui venait de sortir ; et là, grosse déception. Je n'y ai vu qu'un recyclage de toute une liste de théories complotistes que n'importe qui pouvait, et peut toujours, trouver sur internet. Pire, la résolution de l'intrigue donne du crédit à ces thèses conspirationnistes et surtout, j'avais vu arriver gros comme une maison et assez rapidement, le dernier événement du livre. De ce fait, j'avais laissé cet auteur de côté jusqu'à ce que, récemment, on m'offre son nouveau roman.
Alors, il est comment le nouveau Chattam ?
Maxime Chattam a mûri sa façon d'écrire. Il y avait des lourdeurs, parfois, dans sa plume. Cette fois, dès le début, le lecteur est happé dans un monde qui semble sombrer dans une irréversible violence qui se généralise de jour en jour. On commence par deux adolescents qui éliminent tout ce qui bouge dans un TGV puis ce sont des gendarmes qui pensent interpeller des trafiquants de drogues dans un "Go-Fast" et qui tombent sur des sacs remplis de peau humaine pour enchaîner avec la recherche dans un quartier de banlieue d'un type surnommé le "chelou" dont l'appartement est jonché de cadavres d'animaux. Suivent quelques autres réjouissances du même type. Les 150 premières pages sont menées à un rythme infernal où l'on passe d'une surprise morbide à un autre événement macabre ; et alors que l'on pense arriver à un stade où l'enquête menée par Ludivine Vancker et ses collègues de la gendarmerie va dicter le rythme de l'histoire de façon plus classique, ce sont d'autres passages aussi glaçants qui s'enchaînent.
De plus, on ne sait pas si l'on est réellement en présence d'un thriller ou si ce qu'on lit est en fait une intrigue dont le fond relève du surnaturel. En effet, l'auteur distille le doute quant à la nature du commanditaire des crimes auxquels on assiste. Ne serait-ce pas Satan lui même qui est derrière toutes ces horreurs ? Le titre ne le laisse t-il pas supposer d'ailleurs ? Et cette phrase de Charles Baudelaire en épigraphe : "La plus belle des ruses du Diable est de vous persuader qu'il n'existe pas ! " Ludivine Vancker va tenter d'établir le lien entre les différents crimes. "Bon courage !" est on tenté de lui lancer.
La patience du diable ne laisse aucun répit à son lecteur. Tout va très vite, à peine a t-on le temps de retenir notre souffle avant qu'une nouvelle atrocité n'ait lieu. C'est exactement ce que j'avais envie de lire, un thriller avec des crimes atroces au sein d'une intrigue dont la solution semble inextricable. Il doit y avoir un côté un peu masochiste en moi.
Bien entendu, je suis loin d'avoir listé toutes les choses horribles auxquelles on assiste, pour laisser les surprises aux éventuels lecteurs qui passeraient ici. Je ne donnerai pas non plus la solution ultime de ce passionnant thriller qui m'a accroché non pas jusqu'aux dernières pages mais jusqu'aux dernières lignes.
Si j'ai bien compris, La patience du diable fait suite à La conjuration primitive car on y retrouve des personnages qui en sont issus et Maxime Chattam en fait régulièrement allusion. Il va donc falloir que je le trouve ; mais pour le moment, il y a [Angor], le nouveau Franck Thilliez, qui m'attend.
Commentaires
Enregistrer un commentaire