Je poursuis le visionnage des films regroupés dans le coffret blu-ray des classic monsters du studio Universal. Cette fois, il s'agit de The invisible man, libre adaptation du roman de Herbert George Wells réalisée par James Whale qui avait déjà mis en scène Frankenstein (inclus dans le même coffret et que j'ai chroniqué ICI). Je n'avais jamais eu l'occasion de voir ce classique de l'épouvante même si j'avais vu d'autres productions dont le personnage principal est un personnage invisible. Il y a Memoirs of an invisible man (l'un des rares John Carpenter m'ayant un peu déçu), Hollow man (un Paul Verhoeven mal aimé mais que je trouve intéressant) et quelques épisodes des séries The invisible man avec David McCallum dans le rôle titre et Gemini man où le héros contrôle son invisibilité grâce à une montre spéciale.
C'est pas une soirée d'hiver, sous la neige, que débute The invisble man. Les clients d'une auberge d'un village isolé voient l'arrivée d'un homme chaudement vêtu et au visage recouvert de bandages. Il demande une chambre avec un salon et de ne jamais être dérangé. Bien sûr, il s'agit de l'homme invisible, plus précisément de Jack Griffin (Claude Rains), scientifique qui a découvert une formule d'invisibilité qu'il a testé sur lui. Ne parvenant pas à inverser l'effet, il a amené avec lui tout le matériel nécessaire pour trouver un antidote dans cet endroit où il pense qu'on le laissera tranquille.
Dans ces classiques fantastiques des années 30, il y a parfois une sorte de naïveté qui a complètement disparu du cinéma du même genre actuel. Comment Jack Griffin peut penser qu'il trouvera la tranquillité dans une chambre d'auberge d'un village afin de trouver un remède pour redevenir visible ? Un tel individu recouvert des pieds à la tête et au comportement aussi étrange ne pouvait qu'attirer la curiosité des villageois et c'est bien sûr ce qui arrive. Il se voit alors contraint de fuir les lieux non s'en s'être d'abord amusé à effrayer les habitants du fait de sa condition. On s'aperçoit rapidement que Jack Griffin devient de plus en plus mégalomane, se dirigeant ainsi de façon irrémédiable vers une fin tragique.
Ce qui m'a frappé, c'est que la structure narrative finit par se rapprocher de plus en plus de celle de Frankenstein. Pourtant, on se prend au jeu car The invisible man reste un film de grande qualité, même aujourd'hui. Les talents de mise en scène de James Whale sont intacts et les effets spéciaux restent surprenants. Le ton du film évolue en même temps que la folie de Jack Griffin grandit. Si la première moitié n'est pas dénuée d'humour, la seconde se veut plus grave lorsqu'on comprend que le personnage principal contient de moins en moins sa violence et sa soif de puissance.
Le film dure à peine 1h15 et malgré sa courte durée, lorsque le générique de fin commence, on a le sentiment d'avoir vu une œuvre entièrement achevée, aux personnages parfaitement définis qui ont tout exprimé et vécu toutes les situations nécessaires à l'histoire.
Une référence, indéniablement.
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