Deuxième adaptation d'une oeuvre de Ian Fleming, From Russia with love était, dans mon esprit et mis à part le fait que l'ennemi devenait le S.P.E.C.T.R.E et non plus le SMERSH, très fidèle au roman d'origine. Pourtant, ayant relu le livre l'année dernière, je ne peux que constater les substantielles libertés prises par rapport à celui-ci. Cette remarque ne signifie pas que le film devient désormais moins bon à mes yeux mais c'est pour confirmer ce que je disais dans mon sujet consacré il y a quelques semaines au film Dr No. Dès le début, le James Bond cinématographique n'est déjà pas le James Bond littéraire.
Ainsi, tout ce que j'ai pu lire et entendre quant au "retour aux sources" n'a maintenant plus de véritable sens à mes yeux. Ce "retour aux sources" est évoqué lorsque l'on parle de On her Majesty's secret service, For your eyes only, The living daylight et Licence to kill. Il en a aussi été beaucoup question avec Casino Royale et Skyfall. Or, j'estime aujourd'hui Daniel Craig nettement plus proche du Bond créé par Ian Fleming que Sean Connery alors que celui-ci est, comme chacun sait, le premier interprète de l'espion britannique. En effet, Sean Connery n'a jamais exploré la psychologie, les états d'âme et les failles de 007 alors qu'il en est régulièrement question dans les romans et nouvelles ; Et lorsqu'il eut l'occasion de le faire avec On her Majesty's secret service, il déclina la proposition. De ce fait, s'il faut parler de "retour aux sources", il ne peut s'agir que des écrits de Ian Fleming.
Le plus regrettable avec From Russia with love est que la redoutable première partie du roman soit absente du métrage. Il s'agit d'une réunion d'officiers et responsables du SMERSH qui, sous la direction du terrible général Grubozaboyschikov et dans une ambiance de paranoïa et de suspicion les uns envers les autres, élaborent un plan destiné à assassiner James Bond tout en humiliant les services secrets anglais. Point de SMERSH dans le film mais le S.P.E.C.T.R.E qui veut se venger de l'agent secret britannique pour avoir fait capoter leur plan dans Dr No tout en manipulant les services de contre-espionnage de l'Est et de l'Ouest afin de récupérer un lektor, une machine à décrypter les codes.
Il faut cependant reconnaître que ces changements sont plutôt intéressants. L'exposition du plan dans le yacht de Blofeld dont on ne voit que les mains face à Rosa Klebb et Tov Kronsteen installe l'ambiance de méfiance qui régnera pendant tout le film et la façon dont le S.P.E.C.T.R.E se joue des services secrets est plutôt habilement scénarisé. L'ensemble apparaît réaliste jusque dans ses scènes de combat et d'action, de la plus simple (la lutte entre Grant et Bond dans un compartiment de l'Orient-Express) à la plus spectaculaire (la poursuite en hors-bord qui finit sur des eaux en feu). L'ensemble est accompagné des partitions de John Barry qui livre un travail nettement plus élaboré et réjouissant que sur Dr No.
Les acteurs également sont plutôt bien choisis. Sean Connery s'affirme, Daniela Bianchi est une admirable Tatiana Romanova et si le personnage de Rosa Klebb semble moins ignoble que dans le roman, Lotte Lenya en fait quand même un personnage assez repoussant. On ne peut ignorer aussi la prestation de Vladek Sheybal, charismatique Kronsteen maître d'oeuvre du piège contre James Bond et Robert Shaw qui, en interprétant Donovan Grant, représente le robuste adversaire qu'il doit être.
Vu sur le blu-ray du coffret "BOND 50", l'image est d'une beauté inédite. Comme pour Dr No, j'ai perçu de nombreux détails jamais observés auparavant permettant une entière visibilité et lisibilité de toutes les scènes. Une impressionnante redécouverte !
Eh oui. Voilà pourquoi je râle toujours quand j'entends dire que Bond, c'est le cinéma. Voilà pourquoi j'ai tenté de faire un livre sur l'auteur et son œuvre, qui n'a intéressé personne. Bah, il faut s'y faire, le cinéma écrase tout dans l'histoire de ce personnage et de ses aventures.
RépondreSupprimerNaturellement, le roman Bons baisers de Russie est mille fois, cent mille fois supérieur au film. Mais ce film, je le regarde toujours, évidemment, avec grand plaisir. Comment faire autrement ?
Et puis, Tatiana, mon Dieu, quelle beauté !
Je dois à quelques James Bond girls quelques émois adolescents et Daniela Bianchi n'est pas la dernière à m'avoir troublé. Quelle Tatiana Romanova !
SupprimerElle est très belle. Je ne sais pas comment elle est aujourd'hui, mais les femmes magnifiques restent magnifiques. De toute façon, toutes les femmes sont magnifiques.
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