Quand le magnétoscope est arrivé au milieu des années 80 à la maison, je n'avais que 11 ans et à la question "Quel film veux-tu qu'on te loue ?" posée par mes parents, j'ai répondu "un film d'horreur". Le vidéo club représentait pour moi la possibilité de voir des films qui ne passaient pas à la télévision ou qu'on m'empêchait de voir au cinéma.
J'avais vraiment envie de voir des films d'horreur et d'épouvante, mes parents étaient moins disposés à m'en permettre l'accès. Je me souviens, ils m'avaient empêché de regarder les classiques Frankenstein et Dracula tout comme le Nosferatu, fantôme de la nuit de Werner Herzog diffusés à la télévision. Même Gremlins sorti à la fin de l'année 1984 m'avait été interdit au cinéma sous prétexte que ces monstres risquaient de me traumatiser. Ne me restait alors qu'à admirer les photos et lire les résumés de ces films dans les magazines tout en ravalant ma frustration.
Pourtant, étonnamment, je me souviens qu'ils m'avaient autorisé à regarder avec eux lors d'une diffusion télé The Amityville horror qui m'avait fait forte impression alors que je n'avais pas 10 ans. Quoi qu'il en soit, ils n'ont eu aucune intention de répondre à ma demande mais ont cherché une sorte de compromis en me louant une comédie avec un fantôme dont le titre était : "Y a t-il un fantôme dans mon lit ?". L'histoire est celle d'un fantôme lubrique qui passe son temps à pincer les fesses et reluquer les courbes des femmes qui passent leur nuit dans le château qu'il hante. Humour bas de plafond et en dessous de la ceinture animent le film et moi de m'amuser devant la consternation de mes parents. "Si vous m'aviez loué un vrai film d'horreur, il n'y aurait pas eu de mauvaises surprises !".
Quelques semaines plus tard, ils revenaient du vidéo-club avec une VHS où le titre, L'aube des zombies, dominait une affiche où une momie sortait d'une étendue de sable sur un fond de nuit de pleine lune. Ce premier film d'horreur m'avait scotché avec sa momie revenue d'entre les morts s'attaquant à la population en compagnie de ses anciens esclaves surgissant des profondeurs des déserts égyptiens. Je l'ai revu depuis et ce n'est en réalité pas très bon mais la porte était ouverte aux monstres en tous genres, morts-vivants, extraterrestres sanguinaires, tueurs en série, demeures hantées, savants fous et autres réjouissances du même acabit. J'ai vu autant de chefs d'oeuvre que de navets m'efforçant quand même de privilégier les films faisant référence.
Pourtant aujourd'hui, il me reste encore quelques classiques et incontournables à voir et Maniac faisait partie de la liste jusqu'à ce que je mette le DVD acheté récemment pour une modique somme dans le lecteur. La crainte quand on découvre un "classique" bien des années plus tard, c'est qu'il ait perdu de son efficacité en raison de la surenchère qu'ils provoquent dans les productions du même genre. Avec Maniac, il n'en est rien tant le film est glauque, malsain.
On suit Frank Zito (Joe Spinell), un marginal solitaire perturbé par des pulsions meurtrières qu'il soulage en tuant et scalpant de jolies jeunes femmes. Rentré chez lui, il couvre des mannequins de vitrine de ses scalps et les installe dans une mise en scène sordide. On apprend rapidement qu'il a vécu son enfance sous l'emprise d'une mère traumatisante.
Bien sûr, un tel scénario rappelle Psycho d'Alfred Hitchcock mais on est 20 ans plus tard et la violence se fait plus graphique et nettement plus brutale. C'est Tom Savini qui s'est occupé des maquillages sanglants. Les amateurs de films d'horreur n'auront aucun mal à reconnaître sa patte, certains effets rappelant indéniablement ce qu'il a pu réaliser pour Dawn of the dead ou Friday the 13th. Il tient également un rôle dans le film et il s'y est réservé une mort de choix : sa tête explose complètement par le tir d'un coup de fusil. Saisissant ! On l'imagine bien amusé à concevoir sa propre tête explosive remplie de faux sang...
Ce qui fait surtout la force du film de William Lustig est que presque tout est mis en scène du point de vue du psychopathe. En plus d'être un procédé troublant pour le spectateur, il créé une tension permanente. On ne sait jamais quand Frank Zito va basculer dans un moment de folie tant le metteur en scène prend son temps pour installer l'ambiance avant chaque meurtre à l'image de ce passage dans le métro où l'antihéros suit une jeune infirmière, telle une bête traquant sa proie.
Le premier rôle féminin est interprétée par Caroline Munro. Cherchait-elle à casser son image de Bond girl de The spy who loved me en jouant trois ans plus tard dans un film aux antipodes d'un James Bond ? Quoi qu'il en soit, elle est aujourd'hui plus connue pour sa carrière dans le cinéma bis et Z qu'autre chose.
Quant à Joe Spinell qu'on a pu voir aussi dans les deux premiers Godfather et les deux premiers Rocky, il mourra neuf ans plus tard. Il restera à jamais le terrible Frank Zito de Maniac.
Coïncidence, en cherchant l'affiche du film sur internet pour illustrer mon article, j'ai appris qu'un remake allait sortir au mois de décembre. Ainsi, la liste des remakes et autres reboots du cinéma de genre des années 70 et 80 continue de s'allonger.
Quelques semaines plus tard, ils revenaient du vidéo-club avec une VHS où le titre, L'aube des zombies, dominait une affiche où une momie sortait d'une étendue de sable sur un fond de nuit de pleine lune. Ce premier film d'horreur m'avait scotché avec sa momie revenue d'entre les morts s'attaquant à la population en compagnie de ses anciens esclaves surgissant des profondeurs des déserts égyptiens. Je l'ai revu depuis et ce n'est en réalité pas très bon mais la porte était ouverte aux monstres en tous genres, morts-vivants, extraterrestres sanguinaires, tueurs en série, demeures hantées, savants fous et autres réjouissances du même acabit. J'ai vu autant de chefs d'oeuvre que de navets m'efforçant quand même de privilégier les films faisant référence.
Pourtant aujourd'hui, il me reste encore quelques classiques et incontournables à voir et Maniac faisait partie de la liste jusqu'à ce que je mette le DVD acheté récemment pour une modique somme dans le lecteur. La crainte quand on découvre un "classique" bien des années plus tard, c'est qu'il ait perdu de son efficacité en raison de la surenchère qu'ils provoquent dans les productions du même genre. Avec Maniac, il n'en est rien tant le film est glauque, malsain.
On suit Frank Zito (Joe Spinell), un marginal solitaire perturbé par des pulsions meurtrières qu'il soulage en tuant et scalpant de jolies jeunes femmes. Rentré chez lui, il couvre des mannequins de vitrine de ses scalps et les installe dans une mise en scène sordide. On apprend rapidement qu'il a vécu son enfance sous l'emprise d'une mère traumatisante.
Bien sûr, un tel scénario rappelle Psycho d'Alfred Hitchcock mais on est 20 ans plus tard et la violence se fait plus graphique et nettement plus brutale. C'est Tom Savini qui s'est occupé des maquillages sanglants. Les amateurs de films d'horreur n'auront aucun mal à reconnaître sa patte, certains effets rappelant indéniablement ce qu'il a pu réaliser pour Dawn of the dead ou Friday the 13th. Il tient également un rôle dans le film et il s'y est réservé une mort de choix : sa tête explose complètement par le tir d'un coup de fusil. Saisissant ! On l'imagine bien amusé à concevoir sa propre tête explosive remplie de faux sang...
Ce qui fait surtout la force du film de William Lustig est que presque tout est mis en scène du point de vue du psychopathe. En plus d'être un procédé troublant pour le spectateur, il créé une tension permanente. On ne sait jamais quand Frank Zito va basculer dans un moment de folie tant le metteur en scène prend son temps pour installer l'ambiance avant chaque meurtre à l'image de ce passage dans le métro où l'antihéros suit une jeune infirmière, telle une bête traquant sa proie.
Le premier rôle féminin est interprétée par Caroline Munro. Cherchait-elle à casser son image de Bond girl de The spy who loved me en jouant trois ans plus tard dans un film aux antipodes d'un James Bond ? Quoi qu'il en soit, elle est aujourd'hui plus connue pour sa carrière dans le cinéma bis et Z qu'autre chose.
Quant à Joe Spinell qu'on a pu voir aussi dans les deux premiers Godfather et les deux premiers Rocky, il mourra neuf ans plus tard. Il restera à jamais le terrible Frank Zito de Maniac.
Coïncidence, en cherchant l'affiche du film sur internet pour illustrer mon article, j'ai appris qu'un remake allait sortir au mois de décembre. Ainsi, la liste des remakes et autres reboots du cinéma de genre des années 70 et 80 continue de s'allonger.
Excellent article et approche originale.
RépondreSupprimer"Maniac" reste encore aujourd'hui comme l'un des plus grands films d'épouvante, au même titre que "Massacre à la tronçonneuse", "Zombie" ou encore "Schizophrenia"...
Merci.
SupprimerJe viens de parcourir ton blog Culte7art. Intéressant, je le consulterai plus longuement quand j'aurai un peu plus de temps. Alors, toi aussi, tu as vu "Terreur extraterrestre" et "Frankenstein 90 " ! (Rires).
En revanche, je n'ai pas vu "Schizophrenia".